LAGOS - Georginio Wijnaldum during a press moment of the Dutch national team at the Cascade Resort on May 30, 2021 in Lagos, Portugal. The Dutch national team is preparing for the UEFA EURO 2020 in Portugal. ANP KOEN VAN WEEL ("Press conference Netherlands"/ANP Sport / ANP)

Mercato : Georginio Wijnaldum au PSG, des espoirs et des doutes

Pilier du Liverpool de Jürgen Klopp et de la sélection néerlandaise, Georginio Wijnaldum serait proche de s'engager pour trois ans avec le Paris Saint-Germain. Entre profil idoine et fin de cycle compliquée chez les Reds, sa probable arrivée à Paris alimente les débats.

Une pièce manquante du puzzle parisien ?

Commençons par une évidence : recruter -libre- un joueur majeur d'une des équipes les plus performantes des dernières saisons n'est, a priori, pas nécessairement une mauvaise idée. Surtout lorsque ce joueur présente un profil qui correspond à un manque établi depuis de longs mois au sein de l'effectif du PSG. L'écurie francilienne possède beaucoup de milieux, avec beaucoup de profils différents, mais aucun capable de remplir autant de tâches différentes avec autant de talent que Georginio Wijnaldum. Milieu de terrain ultra-polyvalent, aussi à l'aise à la récupération qu'à la construction ou à la finition, l'international néerlandais est le type de joueur qu'on ne remarque pas forcément au premier coup d'oeil, mais qui sait se rendre indispensable au collectif, en bouchant et exploitant les espaces, en incarnant la discipline et l'équilibre.

«Non seulement il était toujours disponible, mais 90% de ses performances ont été très, très bonnes, admirait son futur ex-coach Jürgen Klopp après le dernier match de la saison. Les gens ne comprennent pas forcément parce que ce qu'il fait n'est pas toujours spectaculaire. Mais d'un jeune numéro 10, devenu ailier à Newcastle, il s'est transformé en un milieu relayeur incroyable, c'est une énorme évolution. Et ce n'est possible que si vous avez une excellente compréhension du jeu.»

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À Liverpool, une dernière saison ratée

La question qui se pose néanmoins aujourd'hui ne concerne pas la carte de visite de Wijnaldum -qui pèse également 41 matches de Ligue des champions et 75 sélections internationales- mais plutôt ses états de service avec Liverpool cette saison. Sans doute perturbé par un départ avorté l'été dernier (vers Barcelone, déjà), pas aidé par les blessures en cascade qui ont déstructuré l'orchestre de Jürgen Klopp, "Gini" est rentré dans sa lampe en 2020-21, semblant parfois à court de repères, d'énergie ou d'idées. Trop neutre, celui qui illustrait à merveille l'état d'esprit et l'identité collective de ces Reds n'est pas parvenu à réveiller une équipe régulièrement privée de ses autres tauliers (Van Dijk, Fabinho, Henderson...), et a peut-être vu sa polyvalence se retourner contre lui.

La fin de l'histoire, actée depuis de longs mois, n'a pas entamé la confiance de son manager, qui soufflait de dépit dès que le probable départ de son poulain était évoqué, mais Wijnaldum semblait en bout de course dans une équipe à bout de souffle. Ça s'est vu, forcément, même si le contexte a pesé, et que cela n'enlève rien à ses accomplissements précédents. Il est néanmoins établi que pour s'exprimer au mieux, le Batave a besoin d'un collectif fonctionnel, une condition pas toujours remplie de manière optimale du côté du PSG.

Georginio Wijnaldum sort d'une dernière saison très moyenne avec Liverpool. (L'Equipe)

Un trentenaire usé ou reboosté ?

Voilà donc désormais une nouvelle histoire à écrire pour un joueur qui cumule déjà plus de quatorze saisons chez les pros. Précoce, le natif de Rotterdam avait débuté en Eredivisie à 16 ans sous les couleurs du Feyenoord, et s'est forgé au fil des années une image de stakhanoviste du rectangle vert. Wijnaldum reste par exemple sur sept saisons consécutives à au moins 40 matches disputés en club, tutoyant les 3 000 minutes jouées, ce qui représente une belle garantie pour Paris et son effectif régulièrement éclopé, mais qui rehausse aussi le risque d'usure pour un joueur qui fêtera ses 31 ans en novembre.

Le fait d'avoir (a priori) cédé aux sirènes parisiennes avec un salaire bien plus confortable que celui qui l'attendait à Barcelone va également braquer les projecteurs sur la moindre de ses performances, et questionner ses motivations profondes. Personne ne peut néanmoins assurer, à l'instant t, qu'il échouera parce qu'il a choisi des émoluments plus importants. Ce nouveau challenge peut aussi rebooster un joueur «toujours dévoué», «un mec sensationnel», comme l'expliquait encore Jürgen Klopp ces dernières semaines. Dans un tout nouvel environnement, il n'est pas interdit de penser que Wijnaldum saura se réinventer. Après tout, c'est ce qu'il fait de mieux depuis le début de sa carrière.

C.C.