(S.Boue/L'Equipe)

Montpellier fait chuter l'OL !

Chahutés par un MHSC joueur et appliqué, les Lyonnais ont craqué sur leur pelouse ce samedi soir (1-2). Un faux pas qui risque de coûter cher dans la lutte à quatre engagée avec le LOSC, le PSG et Monaco.

La leçon : Montpellier ne réussit pas à cet OL

Les Lyonnais le savent, vu le rythme auquel carburent leurs concurrents, la moindre contreperformance peut s’avérer fatale. Mais comme contre Brest (2-2) ou contre Metz (0-1) plus tôt cette année, ils se sont pris les pieds dans le tapis à domicile contre Montpellier (1-2). Très propres techniquement, les Héraultais ont su laisser passer l’orage des premières minutes pour prendre le contrôle de la partie grâce à un milieu de terrain auteur d’une prestation XXL. Déjà bourreaux de l’Olympique Lyonnais en septembre, les hommes de Der Zakarian viennent de jouer un autre très mauvais tour à ceux de Rudi Garcia. Dépassés par le PSG, ces derniers pourraient voir Lille s’envoler et Monaco revenir à un petit point. Une bien mauvaise opération.
 
L’entame ne laissait pas place au doute. Déterminés dans leur attitude, les Gones avaient à cœur de démarrer fort pour effacer leur défaite frustrante de début de saison à La Mosson. Omniprésent au pressing, l’OL étouffait Montpellier dans ses trente mètres. Sur une relance risquée d’Omlin, Mendes récupérait très vite plein axe. Un échange en une touche entre Aouar et Depay permettait de décaler Paqueta. Mais le Brésilien manquait son contrôle devant Omlin (6e). Le MHSC pliait sans rompre et respirait enfin après dix minutes suffocantes. Sur une de leur première phase de possession, les Montpelliérains trouvaient le décalage côté droit. Delort servait Mollet en retrait dont le tir dévié fracassait le poteau de Lopes (16e). D’une justesse impressionnante, Delort éliminait Paqueta à gauche et délivrait un centre parfait pour la tête de Téji Savanier (0-1, 20e). La tête sous l’eau, les Lyonnais n’avaient aucune réponse à la maîtrise technique du trio Ferri-Savanier-Mollet dans l’entrejeu. Si bien que Laborde (22e), Mavididi (33e) et Savanier (40e) manquaient des ballons de break. Pourtant, Lyon parvenait à revenir sur l’ultime action du premier acte. Omlin repoussait une tête d’Aouar sur Paqueta pour l’égalisation (1-1, 45+3). Petit miracle.
 
Le match semblait tourner dès le retour des vestiaires quand Delort était contraint de céder sa place à Wahi. Il n’en a rien été. D’entrée de second acte, Mavididi provoquait un premier frisson après avoir effacé Dubois (46e). Trop imprécis techniquement, à l’image de Toko Ekambi, de Kadewere ou de Paqueta, les Lyonnais ne parvenaient pas à déstabiliser la 19e défense de Ligue 1. Diomandé préférait sauter son milieu de terrain pour lancer un Kadewere encore une fois contré au moment de conclure (54e). Comme contre Brest, une erreur de Lopes enfonçait l’OL. Le portier jugeait mal un coup franc de Savanier largement hors cadre et repoussait la balle sur Elye Wahi qui n’avait plus qu’à conclure (1-2, 65e). La suite des événements prenait des allures d’attaque-défense. Mais Toko Ekambi manquait une offrande de Dubois (75e), Slimani ne cadrait pas sa tête (78e) et Omlin s’interposait sur plusieurs tentatives. Trop peu réaliste et victime d’une erreur individuelle, l’OL encaisse une défaite très regrettable dans la lutte pour le titre.

Le gagnant : Savanier, la bête noire

Double buteur au match aller, le milieu de terrain héraultais a encore fait vivre un cauchemar aux Lyonnais. Il a d’abord parfaitement plongé au cœur de la surface pour catapulter sa tête au fond des filets. Après une entame difficile, sa maîtrise technique et sa qualité de passe vers l’avant ont permis au MHSC de respirer. En seconde période, son coup franc culotté a poussé Lopes à la faute. Lillois, Parisiens et Monégasques lui doivent beaucoup.

Le perdant : Le trio offensif lyonnais a trop gâché

Le manque de réalisme est un leitmotiv de la saison des Gones. La prestation de Toko Ekambi, Depay et Kadewere ce samedi s’inscrit dans cette lignée. Les chiffres sont criants, en 24 tentatives, l’attaque lyonnaise n’a trouvé le cadre qu’à huit reprises pour un seul but. Trop effacé, Depay a cruellement manqué d’influence au cœur du jeu. De leur côté, les deux flèches ont accumulé les imprécisions mais sont aussi tombés sur un Omlin solide.

Quentin Coldefy

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