Naomi Osaka of Japan during a video shoot at the 2019 Internazionali BNL d'Italia WTA Premier 5 tennis tournament (Rob Prange/AFP7/PRESSE SPORTS/PRESSE SPORTS)

Naomi Osaka : «Gagner des titres, inspirer la nouvelle génération et battre l'Olympique Lyonnais !»

Naomi Osaka, triple vainqueur de Grand Chelem, s'est lancée un nouveau défi en devenant copropriétaire des North Carolina Courage, club de la National Women Soccer League. Pour FF, juste avant de partir à la conquête d'un second Open d'Australie, la Japonaise de 23 ans explique pourquoi elle investit dans le foot.

Une petite phrase, lâchée il y a quelques jours de cela, avait suffi à attiser notre curiosité. Rédactrice en chef d'un soir pour le Telegraph, Naomi Osaka, triple vainqueur de Grand Chelem et sportive (très) engagée, déclarait la chose suivante : «Le foot est un super sport pour les filles. J'ai un gros projet qui arrive dans ce secteur et c'est quelque chose qui me passionne vraiment.» Deux jours plus tard, la Japonaise choisissait son réseau social préféré pour officialiser une grande nouvelle : «Je suis fière de vous annoncer que je suis désormais l'une des propriétaires des North Carolina Courage». Maillot - floqué du numéro 97, son année de naissance - sur le dos et ballon au pied, la sportive la mieux payée de l'année 2020 surprenait une nouvelle fois tout son monde sur Instagram. Mais entre deux sessions d'entraînement pré Open d'Australie, c'est à France Football qu'elle a choisi d'en dire un peu plus. Pour mieux dévoiler ce qui l'a poussé à investir dans un club de la National Women's Soccer League (comme Natalie Portman ou Serena Williams avant elle) et lancer un défi à l'OL de Jean-Michel Aulas...

«Pourquoi avoir investi dans le football plutôt que dans le tennis ou un autre sport ?
Le football féminin est en train d'émerger et ce de manière très rapide. Donc pourquoi pas ?

Il se murmure que c'est la Coupe du Monde 2019, disputée en France, qui aurait fini de vous convaincre...
Oui, c'est vrai ! J'étais en Europe au moment où vous avez organisé la Coupe du Monde, pour y jouer Roland Garros puis Wimbledon. J'ai pu ressentir une sorte d'énergie et c'est à partir de là que j'ai commencé à m'intéresser de près à ce sport, à en regarder davantage.

On a l'impression qu'il vous faut constamment explorer de nouveaux univers, que le tennis ne vous suffit pas...
Je ne joue pas au tennis 24h par jour, c'est impossible, donc mieux vaut avoir d'autres centres d'intérêts. Disons même que c'est cool d'avoir autre chose que mon sport à l'esprit ! J'aime entreprendre et faire du business, par exemple. Mais pas que ! J'adore la mode et la photographie, aussi. Bref, je ne peux pas me contenter du tennis.

Vous parliez de business. Ça ne vous effraie pas d'être à la tête d'une entreprise ? D'ordinaire, c'est vous qui êtes coachée, drivée... Là, ce sera en quelque sorte l'inverse.
Ah non ! Je serai bien sûr impliquée mais plus dans un rôle de conseillère stratégique. Je ne serai pas en charge de toutes les opérations au jour le jour. Je vais plutôt intervenir sur ce qui est lié au développement de la marque, à notre identité visuelle... Et l'idée sera aussi d'avoir un impact sur toute une communauté.

Ce n'est de toute façon pas votre genre de vous limiter strictement au sport...
Tout à fait (Rires.) ! Je veux encourager les jeunes filles à intégrer que le sport est quelque chose de fun, de positif pour elles. J'ai également lancé la Naomi Osaka Play Academy (NDLR : Une académie pour jeunes sportifs dont Naomi Osaka et Nike, principal sponsor de l'athlète, sont à l'origine) pour ça. Ces deux projets-là vont de pair.

Le fait que vous vous apprêtiez à vous assoir sur un siège traditionnellement occupé par un homme n'est pas anodin non plus...
C'est vrai. Plus globalement, j'adore le fait que des figures comme Kamala Harris ou Serena Williams occupent des places importantes stratégiquement. Je trouve ça inspirant alors si je peux, à mon échelle, inspirer à mon tour...

Et si on en revient au terrain, pour conclure, quels sont vos objectifs dans le monde du foot ?
Gagner des titres ! Inspirer la nouvelle génération en continuant d'essayer de faire de bonnes choses pour le monde, aussi. Et puis battre l'Olympique Lyonnais, un jour !»

Thymoté Pinon