Nicolas Santucci (D.R)

Nicolas Santucci, le rebond malgache

Passé par la RDC, l'Egypte, le Soudan, la Mauritanie, l'Ethiopie, la Guinée et Haïti, le technicien français Nicolas Santucci s'est totalement investi dans le projet lancé par le JET Kintana, un club malgache créé... il y a six mois.

À Gabriel et Raphaël, ses deux fils en bas âge, Nicolas Santucci aura bientôt de belles histoires à conter, liées à ses différentes aventures professionnelles sur le continent africain depuis une quinzaine d’années. Ancien gardien de but formé au CS Louhans-Cuiseaux du temps de sa grandeur nationale, Santucci a d’abord formé un binôme efficace avec Patrice Neveu, l’actuel sélectionneur des Panthères du Gabon, avant de voler de ses propres ailes. L’Afrique a souvent été au cœur de ses pérégrinations, lui qui était constamment dans l’envie de transmettre tout ce qu’il avait pu apprendre et emmagasiner en terre bressane et ailleurs.

Aujourd’hui, son CV XXL ferait pâlir d’envie de nombreux techniciens. Lui préfère se focaliser sur son travail et n’a jamais recherché la lumière des médias. Fin janvier, il a discrètement rejoint Madagascar, séduit par un joli projet. «Deux clubs, JET Mada et Kintana, ont fusionné quelque temps plus tôt pour former un club de l’élite, renommé JET Kintana. L’équipe dirigeante conduite par le président Lova m’a demandé de travailler auprès de l’académie, créer des stages pros (une semaine en immersion pour des jeunes) mais aussi de fonctionner en tant que manager général. L’idée était de structurer le club, ses équipes de jeunes (U15, U17), créer une réserve, recruter des éducateurs, sans oublier de travailler auprès de la partie administrative.»

À Madagascar, son travail ne passe pas inaperçu

Très rapidement cependant, le comité directeur le charge d’épauler l’entraîneur local. Après quelques séances d’entraînement et devant l’adhésion des joueurs, Santucci hérite donc, aussi, de l’équipe première engagée en D1 locale, dans le groupe Nord. Une expérience sanctionnée par une troisième place insuffisante malgré tout pour disputer la phase des play-offs, réservée aux deux premiers classés des deux groupes. «Ce n’est pas un souci. L’idée, dès le départ, a toujours été de mettre en place une politique sportive et de bâtir de solides fondations. Je repars très bientôt pour une nouvelle saison», complète-t-il, non sans mentionner la qualité de l’accueil des Malgaches, «un peuple d’une grande gentillesse».

Sur la grande île, où son travail n’est pas passé inaperçu, son nom a même récemment circulé pour encadrer l’équipe nationale des joueurs locaux. De retour pour quelques semaines en France, Santucci a d’ores et déjà décidé d’apprendre la langue et se dit impatient de retrouver prochainement le JET Kintana, un club basé à Tana, la capitale. «Le prochain objectif du club, c’est aussi de préparer nos meilleurs éléments à rebondir dans des clubs plus huppés, à l’étranger.»

Frank Simon