MG - Belo Horizonte - 08/30/2020 - MINEIRO 2020, TOMBENSE X ATLETICO-MG - Jorge Sampaoli coach of Atletico-MG during a match against Tombense at Mineirao stadium for the Mineiro 2020 championship. Photo: Fernando Moreno / AGIF *** Local Caption *** (Fernando Moreno/AGIF/PRESSE SP/PRESSE SPORTS)

Olympique de Marseille : La story de Jorge Sampaoli

Vous ne connaissez pas vraiment le parcours du nouvel entraîneur de l'OM ? FF vous fait les présentations et vous retrace les pérégrinations de Jorge Sampaoli de l'Argentine au Brésil en passant par le Pérou, l'Equateur et l'Espagne.

Déjà à fond à 8 ans

Quel enfant ne s’est jamais imaginé, ballon au pied dans son jardin, au beau milieu d’un stade mythique plein comme un œuf, à offrir le but de la victoire à son pays lors d’une finale de Coupe du Monde ? On est tous passés par-là. Jorge Sampaoli, lui, a fait différemment. Ce fils de policier se sentait davantage l’âme d’un entraîneur. Lorsqu’il avait huit ans, le natif de Santa Fe se projetait dans un contexte identique. Il se glissait dans le costume du sélectionneur de l’Argentine, juste avant la finale d’un Mondial. Il livrait - et enregistrait - alors des consignes à des joueurs imaginaires.

Une carrière brisée à 19 ans

Pour Jorge Sampaoli, ce n'est pas le fameux «Les croisés, tu connais», mais plutôt «Le tibia-péronné m'a tué». Avec sa patte gauche, il intègré les équipes de jeunes des Newell's Old Boys. Mais son rêve de disputer un jour un match en professionnel s’arrête brusquement en 1979. Alors âgé de 19 ans, il se blesse gravement au tibia : double fracture du péroné. Un accident de parcours qui pousse le jeune Sampaoli à revoir ses ambitions et à quitter le club Même si selon le magazine argentin Anfiabia, Sampaoli révélera plus tard que la vraie raison de son abandon fut financière.

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Il est fan de River Plate

Dans l'opposition farrouche entre Boca Juniors ou River Plate, le nouvel entraîneur marseillais a choisi de rallier le camp des Millonario. Un amour pour le club de Buenos Aires transmis par son père. Une telle affection que le chien des Sampaoli se prénommait Leopoldo, en référence à Leopoldo Luque, ancien international argentin décédé mi-février 2021, né à Santa Fe, et ayant joué à River (1975-1980), rapporte La Nacion. Celui qui a grandi à Casilda (province de Santa Fe) ne ratait aucun match de son équipe favorite. Jusqu’à être prêt à avaler les bornes pour voir ses idoles dans le Monumental. «Enfant, je prenais un bus pour me rendre à Buenos Aires, sur plus de 400 kilomètres, ce qui, à l'époque, pouvait prendre douze heures. D'autres fois, nous prenions le train sans payer, parce que nous n’avions pas d’argent», se souvenait-il auprès du quotidien chilien El Mercurio en 2012.

C'est un ancien employé d'une banque

Sans-le-sou, Sampaoli travaillait comme caissier dans un établissement bancaire de Casilda. Il remplissait également des actes de naissance et de mariage comme officer d'état civil. Une fois sa journée de travail terminée, il prenait sa voiture pour se rendre à Rosario, à 60 km, ville dans laquelle il entraînait des équipes de faible niveau. Il lui arrivait souvent de s’éclipser de son boulot pour discuter football au bar du coin. Selon Anfibia, il en était même venu à demander trois jours de congés afin de préparer une rencontre avec son équipe. Car le coach encore anonyme ne se sentait pas à sa place derrière un guichet. «J’avais la certitude d’être au mauvais endroit. Je n’ai jamais pensé renoncer au football […] J’étais prêt à sacrifier n’importe quoi, mais pas le football», confiait-il à So Foot en 2016. Son obstination plaide aujourd’hui en sa faveur.

Il s'est fait connaître grâce à une photo dans un arbre

Un premier coup d’éclat synonyme de tremplin pour sa carrière d’entraîneur. S'il fait toujours parler de lui aujourd'hui par exemple avec une certaine hyperactivité depuis son banc, cela a finalement toujours été le cas. En 1995, alors qu’il a pris les rênes de l’Atletico Alumni à Casilda, club de sa ville de 40 000 habitants, après s’être retiré des terrains l’année précédente, il dispute une demi-finale de Ligue régionale avec son équipe. Véhément (déjà) envers l’arbitre qui vient de renvoyer un de ses poulains aux vestiaires, le fantasque argentin est à son tour expulsé. Suspendu pour sa première finale en tant que coach, il se demande comment transmettre des consignes depuis les tribunes bondées. Alors le technicien, 35 ans à l’époque, décide de grimper dans un arbre surplombant le terrain. «L’arbitre ne pouvait rien dire car ce n’était pas une zone réglementée», rigolait-il dans une interview à Mercurio. Perché sur sa branche, il guide ses joueurs dans cette finale - perdue lors du match d’appui. Le surlendemain, un cliché de lui, tout sourire et lunettes de soleil sur les yeux paraît dans les pages locales de La Capital, un quotidien argentin. L’article intrigue alors Eduardo Lopez et Nestor Rozin, respectivement président et coordinateur sportif des Newell's Old Boys, qui convoquent Sampaoli. A la suite de cette entrevue, il devient l’entraîneur de l’Argentino de Rosario, équipe affiliée aux Newell’s en troisième division. «Tout a commencé avec cette photo», confiera Sampaoli.

Il a tout plaqué pour partir étudier le foot en Espagne

En 1998, Jorge Sampaoli souhaite acquérir de plus amples connaissances sur le football et la manière de le pratiquer. Il abandonne son travail et s’envole pour l’Espagne avec son ami Jorge Desio, désormais préparateur physique de son staff. «C’était un voyage initiatique, on a vu plein de choses, des méthodes de travail européennes. L’idée était d’analyser, comparer les façons de travailler, préparer l’avenir», révélait Sampaoli dans So Foot. Là-bas, ils bénéficient de l’aide d’Hermes Desio, frère de Jorge, alors joueur d’Alavés. Il leur offre notamment des places pour assister à un Athletic Bilbao-Real Madrid à San Mamès, mais les deux comparses ratent les 45 premières minutes du match… à cause des amis d’Hermes. «Pour que mon frère et Sampaoli ne se rendent pas seuls à Bilbao, j'ai demandé à quelques amis de les accompagner, racontait l’ancien milieu de terrain au quotidien ABC Sevilla. Et mes amis les ont traînés dans des bars. A boire des bières, du vin, manger des brochettes... Je ne veux même pas imaginer. Sampaoli est un accro au football. Il ne veut rien rater. […] Et ce jour-là, pour un Athletic-Real Madrid, il était dans les bars. Je l'imagine nerveux et perdu.» En Espagne, malgré cette "mésaventure", il engrange de l'expérience et des connaissances en suivant par exemple les entraînements de la Real Sociedad et de l'Espanyol Barcelone. «À la Real Sociedad et à l’Espanyol, on a rencontré des gens qui nous permettaient d’entrer dans les centres d’entraînement, nous montraient ce qu’ils faisaient, et à partir de là, on a pas mal appris sur nos propres méthodes de travail», détaillait-il à So Foot.

Il a «révolutionné» une ligue régionale argentine

L’investissement personnel de Sampaoli dans chacune de ses expériences n’est pas proportionnel au niveau. Qu’il soit en régional ou en pro, il ne lésine pas sur ses efforts, parfois même jusqu’à être excessif. Anfibia a recueilli divers témoignages des amis de «Lefty», son surnom. Selon eux, son arrivée «a révolutionné» la Liga Casildense (cinquième division). Alumni est passé de deux à sept entraînements par semaine, contraignant les autres clubs à suivre pour tenir le rythme dans le Championnat. D’autant plus que coach Sampaoli analyse les adversaires à la vidéo, allant même demander les rares enregistrements des matches aux télés locales. A cause d’images de piètre qualité, où il relève de l’exploit de discerner les joueurs, le sulfureux argentin se met à l’espionnage. Qu’il munisse ses assistants de longue vue et les envoie se percher sur des réservoirs d’eau, qu’il soit lui-même posté dans un champ ou emprunte les maisons voisines pour tout observer…

Le Pérou, pays de ses débuts d'entraîneur pro

Il est arrivé dans l’anonymat le plus total. Aujourd’hui, des Péruviens viennent prendre des photos dans la rue où il habitait à Chicayo. C’est au Juan Aurich, club de cette ville d’environ 800 000 habitants, que Sampaoli connaît sa première expérience dans le giron professionnel. Il dirige quatre clubs : Juan Aurich, Sport Boys, Coronel Bolognesi et le Sporting Cristal. S’il n’est resté que quatre mois à Chiclayo un an aux Sport Boys et que les joueurs du Sporting Cristal ont fini par le lâcher, lassés de l'exigence de leur entraîneur, c’est avec le Coronel Bolognesi qu’il signe ses plus belles réussites. Avec l’équipe de Tacna, il joue les premiers rôles du Championnat et se qualifie pour la Copa Sudamericana 2006 et 2007. Avec le Sporting Cristal, il dispute sa première Copa Libertadores, mais est éliminé dès le premier tour par l’America de Mexico.

Il a fait tomber les records en Copa Sudamericana avec l'Universidad de Chile

Après un premier passage moyen par O’Higgins, et un crochet par l’Equateur, Jorge Sampaoli revient au Chili en prenant la tête de l’Universidad de Chile, deuxième club le plus titré du pays derrière Colo-Colo. Avec la U, l’Argentin se fait un nom et son équipe est même surnommée «Le Barcelone des Amériques». Il remporte le Championnat d’ouverture en 2011 et 2012, et le Championnat de clôture en 2011, ainsi que la Coupe nationale en 2013. Surtout, il décroche la Copa Sudamericana en 2011 (triplé historique cette année-là), seul et unique trophée international glané par le club de la capitale. Lors de cette campagne, son équipe fait tomber les records : meilleur buteur sur une seule campagne (Eduardo Vargas), record d’invincibilité, meilleure défense de l’histoire de la compétition, première équipe chilienne à l’emporter en Argentine, au Brésil et en Uruguay dans le même tournoi… En prime, la U de Sampaoli atteint les demi-finales de la Copa Libertadores 2012, mais est sortie par Boca Juniors (0-2, 0-0). Pour un supporter de River Plate, c’est le comble…

Un adorateur de Marcelo Bielsa

L'histoire raconte que Jorge Sampaoli est si fan de Marcelo Bielsa que, dans le passé, il enregistrait et écoutait les cassettes de tous les discours d'El Loco en se faisant son footing ou se promenant dans la rue. De là à même à penser à Bielsa, son maître, pendant quatorze heures par jour. Plus tard, Sampaoli est parfois surnommé le Bielsa chauve ou le Bielsa de Cachapoal, en référence à la province chilienne de O'Higgins, club qu'il entraîne alors.

L'argent passe après le foot

Il a bien précisé qu’il était prêt «à tout sacrifier sauf le football». On peut dire que «Lefty» respecte ce qu’il dit ! Alors qu’il entraîne l’Universidad de Chile, il a refusé de quitter le club de la capitale malgré une offre mirobolante venue tout droit des Emirats Arabes Unis, quelques jours avant la finale du Championnat d’ouverture 2011, selon La Tercera, quotidien chilien. Les Emirats lui propose pas moins de six millions de dollars (environ cinq millions d’euros) pour diriger l’équipe nationale. Une offre qu’il a gardé secrète jusqu’à ce que la finale soit disputée. Plus récemment, fin mars 2019, à Santos, alors que le club fait face à de graves difficultés économiques, les joueurs ne touchent pas de salaire depuis début février. Sampaoli propose alors de rendre le sien, ainsi que celui des membres du staff, afin que les joueurs puissent eux-aussi percevoir leurs revenus.

Il a mené le Chili vers son premier trophée

L’aura née de ses succès avec la U l’a amené jusqu’au poste de sélectionneur du Chili en décembre 2012, en lieu et place de Claudio Borghi. Son premier grand poste en tant qu’entraîneur. Sous sa coupe, la Roja vit la plus belle période de son histoire, notamment avec un succès retentissant sur l’Espagne, championne du monde en titre (2-0 ; les troupes d'Andrés Iniesta sont d'ailleurs éliminés à la surprise générale, dès le premier tour, après ce revers), et un huitième de finale au Mondial 2014 (élimination cruelle par le Brésil de Thiago Silva aux tirs au but). Mais ce fut surtout lors de la Copa América 2015 que Sampaoli devient une icône au Chili. Compétition marquée, au début, par l'accident de voiture d'Arthuro Vidal, arrêté en état d'ébriété en début de campagne. Mais comme avec Jorge Valdivia, Sampaoli ferme les yeux et permet à la sélection de soulever pour la première fois ce trophée en finale, face à l'Argentine de Lionel Messi aux tirs au but. Et ce, après quatre échecs en finale. Certains supporters ont remercié le coach à leur façon, comme se tatouer son portrait sur la fesse…

Sampaoli à la tête du Chili en 2015. (S.Boue/L'Equipe)

Troisième meilleur entraîneur du monde en 2015

Ses succès avec le Chili lui ont octroyé une reconnaissance internationale. Il est nommé par FF dans la course à l'entraîneur de l'année lors de la cérémonie du Ballon d'Or France Football 2015. Les autres nommés ? Massimiliano Allegri, Carlo Ancelotti, Laurent Blanc, Unai Emery, Pep Guardiola, Luis Enrique, José Mourinho, Diego Simeone, Arsène Wenger. Rien que ça. Sampaoli termine troisième derrière Luis Enrique et Pep Guardiola. La même année, il a été consacré meilleur entraîneur d’Amérique du Sud par le quotidien uruguayen El Pais, devant Marcelo Gallardo (River Plate).

Déjà dans le viseur de l'OM en 2016

Après l'ère Marcelo Bielsa à l'OM (2014-août 2015), le club phocéen avait envoyé des émissaires pour discuter avec le technicien argentin, tout juste vainqueur de la Copa America avec le Chili. Un dossier qui n'avait pas abouti, Sampaoli disposant d'une clause de 11M€, un montant trop élevé pour permettre à l'OM de le déloger. Le président Vincent Labrune est même revenu à la charge quelques mois plus tard après le limogeage de Michel. Pas contre «entraîner un club qui génère beaucoup de passion comme l'OM», selon ses propos relayés dans le média argentin Vorterix, Sampaoli n'avait finalement pas trouvé d'accord et avait rejoint Séville en juin 2016.

«Je vois de moins en moins de football»

En 2016, dans une interview à AS, Jorge Sampaoli donne son avis sur le football sur le Vieux-Continent : «Le Bayern de Pep Guardiola tente d'imposer sa marque. Comme Bielsa avec ses anciennes équipes. Ça me semble important, mais ce n'est pas le cas pour tous les entraîneurs. Le Barça joue bien, mais s'expose aux contres, ils encaissent des buts avec trop de facilité. Ce que je sais, c'est que je vois de plus en plus de matchs, mais de moins en moins de football.»

Quand Ben Arfa le snobe

Devenu entraîneur du FC Séville alors que la sélection argentine lui avait proposé de prendre la suite de Gerardo Martino, Jorge Sampaoli voit d'un bon oeil l'arrivée de Hatem Ben Arfa. Le club andalou en fait même sa priorité. L'affaire se joue à dix minutes près. Car HBA choisit finalement le Paris Saint-Germain. «Quelques instants avant ma signature, j’ai discuté avec le PSG qui m’a dit d’attendre, de réfléchir, que le club me voulait vraiment», disait l'actuel Bordelais. Et quand on apprenait que Sampaoli avait voyagé pendant l'été de l'Argentine au Brésil pour convaincre Ben Arfa, en vacances dans la région, pas sûr qu'il avait été très satisfait. Même chose pour Monchi, très impliqué dans le dossier. Pour l'anecdote, dans une interview à FF quelques mois plus tard, Hatem Ben Arfa expliquait : «J’aime bien les Sud-Américains, Bielsa, Sampaoli... Il y a beaucoup de travail, beaucoup de rigueur mais ils laissent la possibilité de la spontanéité.»

Il a déjà affronté l'OL

Il garde un bon souvenir de l'Olympique Lyonnais, qui se trouvait dans la même poule que son Séville en 2016 en Ligue des champions. Succès 1-0 à l'aller sur un but de Wissam Ben Yedder avant un nul 0-0 au retour. Et ce sont les troupes de Sampaoli qui prendront la deuxième place derrière la Juve, pour voir les huitièmes au détriment de l'OL, troisième.

Janvier 2017, un match référence

Jorge Sampaoli n'est pas resté très longtemps au FC Séville et un des matches référence a été celui face au Real Madrid en janvier 2017. A l'époque, le Real de Zinédine Zidane est sur une incroyable série de quarante matches sans défaite toutes compétitions confondues depuis le revers à Wolfsburg en quart de finale aller de la Ligue des champions en avril 2016 (0-2). Et à la 85e minute, le Real Madrid mène encore à Séville grâce à un penalty transformé par Cristiano Ronaldo après une faute grossière de Sergio Rico, le portier andalou, sur Dani Carvajal. Sauf que Séville va tout renverser en quelques minutes : un but contre son camp de Sergio Ramos, d'abord, après un corner tiré par un Samir Nasri auteur d'une superbe partie. Puis, à la 92e minute, une perte de balle de Karim Benzema arrive jusqu'à Stevan Jovetic qui, à peine arrivé à Séville, trompe Keylor Navas.

 

Ben Yedder : «Je suis fan»

Dans L'Equipe, en janvier 2017, le Français, alors sous les ordres de Sampaoli à Séville, raconte : «Sa méthode, je suis fan, vraiment. Parce qu’il joue toujours de la même façon. Regardez nos matches : vous voyez une différence ? Non, on a joué exactement de la même façon que ce soit le Real, le Barça ou un plus petit club. Son style de jeu me fait penser souvent à (Pep) Guardiola. Le point commun avec (Marcelo) Bielsa, c’est cette liberté totale, cette volonté d’attaquer de partout (...) Il essaie de nous mettre à l’aise. Il nous dit de ne jamais penser négatif, il ne veut pas nous entendre dire : “Pourquoi c’est si dur ? ” Il nous dit toujours : “On y va, on attaque, on attaque”. Il y a une liberté avec le ballon mais cette liberté-là, il faut l’accompagner d’une réactivité à la perte. Il ne veut jamais voir quelqu’un qui marche quand le ballon est perdu (...) C’est quelqu’un qui vit de sa passion. Dans les matches, on ne peut pas l’arrêter. (Rires.) Il est avec nous, il nous protège. Forcément, tu as envie de lui rendre sur le terrain. Il aime tellement le foot…»

Leicester, échec marquant

Il a fini par être expulsé lors du match retour. Après avoir pris le dessus sur l'OL et mené son Séville en huitièmes de finale de la C1, Jorge Sampaoli est impuissant face à Leicester. Malgré le succès 2-1 à l'aller en Espagne, les Foxes s'imposent 2-0 au retour. Un échec.

L'Argentine, le rêve

Le 1er juin 2017, il est officiellement nommé sélectionneur de l'Argentine. Un poste qu'il rêvait enfant. Avec un départ pas vraiment bien vu en Espagne. Sampaoli force sa fin d'aventure en payant lui-même les 800 000 euros de sa clause libératoire. Il baisse même son salaire pour prendre en main la sélection. Mais il prend en main une équipe alors en grande difficulté dans les éliminatoires pour la Coupe du monde 2018. Pour son match, quelques jours plus tard, c'est le Brésil qui se pointe en amical. «Que la passe nous unisse, dit-il. J'espère répondre aux attentes des gens pour qu’ils puissent renouer avec leur sélection.» Tout en protégeant déjà Messi : «Il dépasse toutes mes espérances. Il faut être reconnaissant qu’il soit là. Nous voulons voir venir Leo, pas Messi, mais la version la plus agréable et authentique du meilleur joueur du monde pour qu’il se sente à l’aise.» Il rappelle Mauro Icardi, qui n'a plus évolué sous les couleurs de son pays depuis 2013. Gonzalo Higuain en fait par exemple les frais.

Messi lui évite le fiasco

Dans le sprint final pour la qualification pour le Mondial, l'Argentine concède un triste nul 0-0 face au Pérou pour le premier match de Lionel Messi à la Bombonera. La Pulga déçoit et son sélectionneur le défend : «On ne peut pas en demander plus à Messi. Il a eu des opportunités, les a créées, a eu des balles de but.» Dans le même temps, la Colombie tombe face au Paraguay et les espoirs de qualification sont toujours possible pour le dernier match en Equateur cinq jours plus tard. Là-bas, alors que le président de la Fédération ramène un sorcier pour chasser les mauvais esprits, Messi va sortir ses habits de magicien en claquant un triplé alors que les locaux ont ouvert le score. «C'est le football qui doit un Mondial à Messi, pas l'inverse», explique Sampaoli.

Instabilité et Mbappé

Après une défaite 1-6 en Espagne jamais vu depuis quasiment dix ans pour l'Argentine, Jorge Sampaoli peine à trouver une certaine stabilité et un onze type. Douze matches dirigés en un an : douze compositions de départ différentes. En Russie, pour la Coupe du monde, l'Argentine est fessée par la Croatie en poules (0-3) et n'obtient sa qualification qu'à la 86e minute du dernier match face au Nigeria. «En jouant ainsi, Sampaoli ne peut pas rentrer en Argentine», peste Diego Maradona, quand Pedro Pasculli regrette une équipe «sans idées, sans fantaisie. Sampaoli est conditionné et perdu, il ne sait pas quoi faire.» En huitièmes, l'Argentin et les siens subieront la foudre de Kylian Mbappé et de Benjamin Pavard et prendront très vite la porte (3-4). Avant donc de partir entraîner au Brésil, à Santos et à l'Atletico Mineiro. Puis de prendre les commandes de l'OM.

Florent Larios et Timothé Crépin

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