(P.Lahalle/L'Equipe)

On a aimé... ou pas : le débrief de la 14e journée de Ligue 1 à la sauce FF

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe les matches à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Quatorzième épisode de la saison.

On a aimé

Le sentiment de puissance collective de l'OM
Le 26 septembre dernier à vingt minutes de la fin d'un Marseille-Metz : voici la dernière fois où l'Olympique de Marseille a été mené au score dans un match de Ligue 1. Signe qu'en Championnat, le navire olympien est pour le moment quasiment insubmersible. Après douze rencontres, les Phocéens en sont toujours à seulement une seule petite défaite. Et face à Monaco, même si on n'oublie pas les cadeaux des hommes du Rocher, ce sentiment de puissance des Marseillais a été comme décuplé, si ce n'est confirmé. Avec cette entame de match canon dans le sillage de Dario Benedetto et Florian Thauvin. Puissance, mais aussi sérénité. A l'image d'individualités solides au poste question régularité (on pense notamment à Steve Mandanda et Alvaro Gonzalez). Reste à voir maintenant comment cet effectif va s'adapter à la fin de la Ligue des champions, censée être une bonne nouvelle pour ce marathon de la L1.

Zeneli joue avec les traditions
Un corner à la rémoise à la sauce kosovarde. Dimanche, sous la pluie et le vent pour nous rappeler qu'on était sans surprise en Bretagne, Arbër Zeneli a ajouté un éclair dans la tempête. Un éclair de génie. Entré sur la pelouse de Francis-Le-Blé à une demi-heure de la fin alors que son équipe rémoise était menée, le Kosovar a été l'un des acteurs d'un très bon temps fort champenois. Un premier festival de dribbles très dangereux, avant ce corner rentrant délicieux hors de portée de Gautier Larsonneur. Une première en Ligue 1 depuis septembre 2018 et le coup de pied de coin d'Angel Di Maria. Une bouffée d'oxygène pour Zeneli avec un premier pion en Ligue 1 depuis le 11 mai 2019. Malheureusement insuffisant pour des Rémois relégables, mais qui espèrent voir leur numéro 10 enfin retrouver la confiance.

Le comeback gagnant de M’Baye Niang
Sur les quatorze dernières rencontres disputées par Julien Stéphan et sa troupe, des cris de joie n’avaient émané du vestiaire breton qu’à une seule reprise. On commençait alors à guetter la réaction du board breton et à passer au crible les différents bilans des recrues. Et la lumière est finalement venue de l’une d’entre-elles. Enfin pas exactement, mais c’est tout comme. M’Baye Niang n’avait pris part qu’à trois rencontres depuis son retour dans le groupe et il lançait en quelque sorte sa saison personnelle du côté de l’Allianz Riviera. Et quel restart ! Sans être particulièrement brillant, c’est lui qui a su tirer son épingle du jeu sur la Côte d’Azur (victoire 1-0 de Rennes). Un pressing, une finition autoritaire - une solution de passe n’était-elle pas disponible sur sa droite au moment où il a pris sa chance ? - et un but qui font trois points. De là à se réinstaller durablement dans le onze de Stéphan ? On n’est pas très loin de le penser, surtout face à un Serhou Guirassy qui peine à trouver un second souffle. 

Bamba-Delort, les précieux 
Respectivement face à Lens et Bordeaux, Andy Delort et Jonathan Bamba ont été les grands artisans dans la victoire de leur équipe respective. De retour dans le onze montpelliérain après avoir été testé positif au Covid-19, l’international algérien s’est illustré avec une passe décisive merveilleuse pour Stephy Mavididi. Très important dans le jeu notamment par sa capacité à conserver le ballon, l’ancien attaquant de Caen s’est montré très précieux dans le succès des siens en terres lensoises. Tout comme Jonathan Bamba. Muet depuis le 1er novembre dernier, le Français s’est sublimé face aux Girondins en mettant fin à sa disette. Sur un enroulé de toute beauté, l’ancien de Saint-Étienne a ouvert le score avant de se transformer en passeur pour José Fonte. Delort et Bamba sont les joueurs les plus décisifs de leur formation en Ligue 1. Le premier compte 6 buts et 5 passes décisives alors que le second comptabilise 5 buts et 6 passes décisives. Vous avez dit indispensables ?

Laurienté qui porte les Lorientais 
Il n’y avait pas plus prédestiné qu’Armand Laurienté pour briller au stade du Moustoir. Enfin presque. Avec un nom de famille qui correspond parfaitement aux couleurs qu’il défend désormais, l’ailier de 22 ans n’en reste pas moins un joueur formé chez le rival que représente le Stade Rennais. Mais c’est bien avec le maillot de Lorient que le natif de Gonesse s’est signalé ce week-end. Incisif sur son côté droit, il a d’abord servi victorieusement Quentin Boisgard au terme d’un percée de cinquante mètres, permettant à son coéquipier de mettre fin à une disette offensive qui durait depuis six matches pour le FCL. Croyant marquer son premier but pour les Merlus par la suite, il a malheureusement vu l’arbitre lui refuser pour un hors-jeu de Moffi. Peu importe, celui qui est surtout remplaçant depuis le début de la saison a activement participé au succès des siens, et montré par la même occasion qu’il avait sa place dans le onze de départ de Christophe Pélissier. 

Paqueta, on en redemande
Il a un style bien à lui, ce Lucas Paqueta. Et on a très, très envie de suivre son évolution au sein de cet OL. Du caractère, de l'activité, une capacité d'harcèlement du porteur pour récupérer, de l'envie d'aller vers l'avant, l'ancien joueur du Milan AC a été le meilleur joueur au Parc des Princes dimanche soir. En bout de piste au Milan AC où il ne parvenait plus à progresser, Paqueta se montre intéressant sur la durée avec les Gones. Jusqu'où ?

On n'a pas aimé

L’incroyable manqué de Wissam Ben Yedder
Où est passé le Wissam Ben Yedder de l’an dernier ? En envoyant dans les tribunes un ballon qui ne demandait qu’à finir sa course au fond des filets dès la première minute de la rencontre face à l’OM, l’avant-centre a précipité la chute des Monégasques (2-1). Pas aidé par une défense plus que fébrile, il est vrai, l’international français n’en reste pas pour le moins coupable de ce geste qui aurait pu changer la physionomie de la rencontre si son issue s’était avérée positive. Ce manqué vient ainsi traduire le début de saison délicat que connaît l’ancien Toulousain. Depuis la reprise, il est à la peine devant et ses sept buts inscrits sont l’arbre qui cache la forêt. Quatre d’entre eux l’ont été sur penalty, une statistique qui vient mettre en lumière un bilan insatisfaisant. Avec l’Euro qui se profile à vitesse grand V et des performances chez les Bleus pas plus reluisantes, Ben Yedder va devoir se ressaisir au plus vite s’il veut participer à sa première compétition internationale en sélection. 

Nantes, monument qui coule
En marge de la rencontre entre Nantes et Dijon (1-1), l’animation se déroulait surtout aux abords du stade de La Beaujoire. Plus de 300 supporters étaient présents pour faire part de leur colère sur le parking de l’enceinte nantaise, réclamant le départ du président Waldemar Kita. Malheureusement, la manifestation a rapidement tourné en un affrontement avec les forces de l'ordre, qui ont repoussé les fans à coups de grenades lacrymogènes. Une scène désolante qui illustre le ras-le-bol des supporters canaris alors que les principaux concernés ont préféré éviter d’entrer dans le débat avec leur public. «Je ne sais pas, je ne me suis pas préoccupé du contexte. Je me suis concentré sur l’équipe et sur le match et je n’ai pas senti un contexte particulier. On n’a pas eu de souci par rapport à la préparation du match», expliquait Patrick Collot après la rencontre, le nouvel entraîneur d’un FC Nantes en pleine crise et à trois points de Nîmes, barragiste.

L'inexpliquable léthargie parisienne
«C'est un grand pas en arrière par rapport aux derniers matches, et c'est une surprise pour moi», disait Thomas Tuchel après PSG-OL dimanche soir au micro de Téléfoot. Que l'entraîneur parisien soit rassuré, nous non plus, on a rien compris. Si l'OL n'est pas Basaksehir, la différence dans le contenu en l'espace de quelques jours interpelle sérieusement. Comment ce collectif d'individualités habituées aux sélections et aux matches européens peuvent-elles être capables de produire un tel match, surtout quand on sait que la tête du Championnat est en jeu ? «On a vu une équipe très fatiguée mentalement. J'ai eu l'impression que le dernier enchaînement (Manchester United - Montpellier - Basaksehir), c'était trop pour nous», a ajouté Tuchel. Simple passage à vide ? Trou noir comme une séquelle d'une intersaison tronquée ? Ou problème bien plus profond ?