(A.Martin/L'Equipe)

On a aimé... ou pas : le débrief de la 30e journée de Ligue 1 à la sauce FF

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe les matches à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Trentième épisode de la saison.

On a aimé

Ce Monaco royal
C'est sûr qu'en regardant le contenu des matches de Monaco et de Lille (voir plus bas) ce week-end, c'est le jour et la nuit ! Quelle nouvelle démonstration de l'ASM vendredi à Saint-Etienne (4-0). Avec cette même impression de fluidité dans le système de Niko Kovac et d'une osmose collective qui semble atteindre son maximum dernièrement. Regardez plutôt combien Aurélien Tchouaméni régale et se régale. Et même sans des Wissam Ben Yedder, Ruben Aguilar ou Guillermo Maripan, les "remplaçants" sont au même niveau à l'image de Stevan Jovetic. Un week-end parfait pour Aleksandr Golovin et consorts qui ne sont qu'à quatre points de la première place. On ne sait pas s'il sera champion, mais question contenu football, ça semble clair, Monaco est leader !

Gouiri, jusqu'où ?
Chaque semaine ou presque, les supporters de l'Olympique Lyonnais se demandent comment leur club a pu ne pas donner une chance à leur ex-pépite. Et on les comprend ! Car week-end après week-end, Amine Gouiri n'en finit plus de nous épater. En marquant, souvent (l'international Espoirs en est à 7 réalisations et 3 caviars en Ligue 1), mais aussi en faisant tout un tas d'autres choses. Comme sur cette action de la 34e minute face à l'OM où il a régalé Khéphren Thuram d'une délicieuse passe décisive après avoir temporisé le temps qu'il fallait (victoire 3-0 de Nice face à l'OM). Comme à chaque fois qu'il touche le ballon ou presque, en somme, tant tout respire l'intelligence de jeu chez ce garçon. Reste maintenant à savoir jusqu'où cet énième produit de la formation lyonnaise (21 ans) va aller. Et donc à quel point il laissera des regrets aux supporters (et aux dirigeants) de l'OL...

Sambia, un an après
Presque un an après avoir été admis en réanimation à la suite de complications dues au coronavirus, le latéral droit montpelliérain signe une très belle année 2020-21. Contre Bordeaux, le joueur de 24 ans s'est même offert son tout premier but de la saison. Et pas de n'importe quelle manière. Sur un coup franc plein axe à une trentaine de mètres du but de Costil, il a envoyé une frappe lourde et limpide directement dans la lunette du portier girondin. Un bijou qui a permis au MHSC de recoller au score puis de renverser les Girondins pour continuer de se replacer dans la course à l'Europe. Chapeau.

La fraîcheur et les déboulés de Jonathan Clauss
Il y a eu son émotion en conférence de presse, bien sûr, au moment de confier ce qu'il avait ressenti en foulant la pelouse de la Meinau. Et il y a tout ce que Jonathan Clauss, formé au RCSA avant de se voir indiquer la sortie, a fait sur cette pelouse, pour permettre aux siens de l'emporter. Aussi rafraichissant sur la pelouse que face aux journalistes, Jonathan Clauss (6 passes décisives et 2 buts en Ligue 1) a livré un nouveau match de très haut niveau en Alsace. Une partie ponctuée de deux caviars et, comme d'habitude, d'innombrables déboulés côté gauche. En début de saison, personne ne s'attendait à de telles performances de sa part, ni de celle du RC Lens. Au terme de la 30e journée, tout le monde se demande jusqu'où ce piston droit de 28 ans et son équipe vont aller...

Da Silva reprend les rênes
Il a peut-être effectué sa meilleure sortie en 2021. Il était temps. Les supporters du Stade Rennais attendaient depuis longtemps le réveil de Damien Da Silva, leur capitaine. A Metz, on a peut-être assisté au match du renouveau pour l'ancien Caennais. Mis sur le banc à la fin de l'ère Julien Stéphan, Da Silva a annihilé quasiment à lui tout seul les (maigres) tentatives de rebond messin. Six dégagements, quatre interceptions, trois ballons récupérés, 75% de duels gagnés, deux tirs bloqués, de l'anticipation et de la lecture, et même du sang froid. Et voilà que Rennes sort de deux rencontres très solides défensivement (aucun but face à Strasbourg et un but anecdotique en toute fin de match à Metz). De là à dire que quand Da Silva va, Rennes va également ? Peut-être.

Laurienté, c'est magique !
C'est ce qui s'appelle soigner la finition. Et pas qu'un peu ! Face à Nantes, Laurienté a inscrit un coup franc absolument exceptionnel. Un véritable bijou. Pour le coup franc direct inscrit en Ligue 1 avec la plus longue distance (37 mètres) depuis celui marqué par Christophe Jallet (42 mètres) avec Amiens en septembre 2019. Avec ce but, Laurienté a arraché un nul précieux pour le maintien dans les tout derniers instants du match. Un but juninhesque après un slalom maradonesque la semaine passée devant Nice. Et ce n'est pas la première fois qu'il s'illustre sur coup franc : face à Saint-Etienne, fin février, son doublé - dont un joli coup franc - avait d'ailleurs retourné la situation et offert la victoire aux Merlus (2-1). Des prestations qui traduisent toutes les qualités du joueur de 22 ans, récompensé par une place à l'Euro Espoirs (il a été convoqué ce dimanche à la place d'Houssem Aouar). Son apport offensif et les coups d'éclats dont il est capable représenteront une arme importante pour la fin de saison dans les moments clés. Demandez plutôt aux Canaris.

Ce PSG mode patron

Il s'était un peu désuni face à Nantes, et ce revers puisait certaines de ses raisons dans cette liquéfaction collective. Mais au Groupama Stadium, le collectif du PSG a retrouvé son âme. Soit ce qui le rend si redoutable. On a vu des Parisiens solidaires, comme lors de la victoire à Barcelone en huitième de finale aller de la Ligue des champions. Leurs attitudes ne trompaient pas : les troupes de Pochettino voulaient frapper un très grand coup. Mission réussie. Il fallait voir ce Mbappé qui effectuait plusieurs sprints défensifs ou ces Parisiens réclamant la moindre touche avec une envie décuplée alors que le tableau d'affichage en était à 4-0. Ce PSG-là sera champion. Encore faudrait-il afficher un visage similaire chaque week-end.

On n'a pas aimé

La bouillie lilloise
Disons que ça leur pendait un peu au nez. Car les doutes lillois ne datent pas de ce dimanche et de la défaite surprise, et extrêmement importante dans la course au titre, face à Nîmes. Si ce n'est le succès solide à Lorient (4-1), le LOSC est à la peine dans le jeu depuis plus d'un mois. Car c'est bien ça qui a surtout sauté aux yeux devant les Crocos : que de carences pour produire le moindre mouvement offensif. Quasiment 73% de possession, 31 centres (7 réussis !), 15 tirs, mais le rendu a fait franchement mal aux yeux. La pause internationale peut-elle permettre de remettre les têtes à l'endroit pour le sprint final, et l'importantissime PSG-Lille du 3 avril ?

Alvaro douché
On l'a vu regarder avec énervement le banc lorsqu'il a été remplacé à vingt minutes de la fin. Comme s'il ne comprenait pas pourquoi son entraîneur l'avait sorti. Il y avait pourtant de quoi. Alvaro Gonzalez a été le symbole d'un Olympique de Marseille à l'envers samedi à Nice (0-3). Car on aborde uniquement l'Espagnol ici, mais les Olivier Ntcham, Leonardo Balerdi, Duje Caleta-Car et autres ont été loin d'être mieux. Mais disons que le défenseur central phocéen n'est pas vraiment habitué à passer autant à côté. Là, malgré son expérience, il s'est fait manger par un Amine Gouiri épatant et a été trop laxiste en laissant trop de libertés aux Aiglons.

Les prestations de Toko Ekambi et Kadewere contre le PSG
Encensés, à juste titre, pour son superbe hiver, le duo d'ailiers a depuis nettement baissé le rythme. Déjà beaucoup moins en vue depuis plusieurs semaines, les deux n'ont pas pu cacher leurs faiblesses bien longtemps face à une telle adversité dimanche soir devant le PSG. Toko Ekambi a multiplié les erreurs techniques et les pertes de balle, tout en se montrant très vite fébrile mentalement. A l'image de son geste sur Verratti en première période. De l'autre côté, Kadewere a traversé la soirée comme un véritable fantôme : seulement 17 ballons touchés, aucun tir tenté. Rudi Garcia l'a logiquement sorti dès la 55e minute. Complètement à l'envers, ils n'ont jamais joué leur rôle de flèches au soutien d'un Depay sans solution.

Cette triste seconde période bordelaise
Et plus globalement, la triste fin de saison qui s’annonce pour le club girondin. Après les déclarations de Jean-Louis Gasset qui a fait part de sa grande lassitude en fin de semaine, Bordeaux s’est incliné à Montpellier sans le moindre débat (3-1). Ce dimanche, la perte de motivation de l’entraîneur a visiblement déteint sur ses joueurs. Notamment dans une deuxième période où les coéquipiers de Benoît Costil ont complètement sombré. Dépassés dans tous les domaines par les Héraultais, les Bordelais ont montré une attitude détachée, sans envie de combattre. Treizièmes du Championnat à huit journées du terme, avec un maintien qui reste à valider, leur fin de saison risque d’être très pénible s’ils conservent cet état d’esprit.