benedetto (dario) (P.Lahalle/L'Equipe)

On aimé... ou pas : le débrief de la 12e journée de Ligue 1 à la sauce FF

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe les matches à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Douzième épisode de la saison.

On a aimé...

Benedetto enfin buteur !
Son triplé contre Nîmes le 28 février dernier laissait penser que Dario Benedetto était enfin à l’aise à la pointe de l’attaque de l’OM. Il a pourtant fallu neuf mois pour revoir le buteur argentin célébrer un but en Ligue 1. Contre Nantes ce samedi, le Marseillais a d’abord buté par deux fois sur un excellent Alban Lafont avant d’enfin connaître la libération. Il n’a pas tremblé pour convertir ce penalty que ses coéquipiers lui ont généreusement laissé. Pas son plus beau but sous les couleurs de Marseille, mais sans doute son plus salvateur. Un soulagement.

L’éclaircie girondine
Le joueur qui performe face à son ancien club, c’est bien connu. Unique buteur la semaine dernière à Rennes, Hatem Ben Arfa a de nouveau joué un bien vilain tour au Paris-SG, son ancienne équipe. Malgré sa perte de balle qui amène le penalty et l’égalisation de Neymar, le joueur de 33 ans a été un élément fondateur du bon résultat des Girondins au Parc des Princes (2-2). C’est d’abord lui qui tire le corner qui permet aux siens d’ouvrir le score sur un but contre son camp de Timothée Pembele. Puis, il est passeur décisif pour le 2 but partout. Son offrande en retrait pour Yacine Adli permet à Bordeaux de repartir avec le point du nul, précieux aux vues des défaites de Nice, Metz ou encore Nantes. Omniprésent sur le rectangle vert parisien, HBA a brillé. Sa copie, associée à celle du Roazhon Park sept jours plus tôt, confirme l’éclaircie girondine depuis la fin de la trêve internationale.

Les superbes buts angevins
Qui a dit qu’Angers était une équipe défensive ? Pas ceux qui ont assisté à la rencontre des hommes de Stéphane Moulin face au RC Lens en tout cas. Contre les Artésiens, les coéquipiers de Thomas Mangani ont fait le spectacle grâce à des réalisations somptueuses. La volée de Mathias Pereira Lage peut très facilement être candidate au trophée de but de l’année en Ligue 1, quand la subtile aile de pigeon de Stéphane Bahoken n’a pas grand chose à lui envier. Dans des styles différents, les deux coéquipiers ont ainsi symbolisé la mue qui est en train de s’opérer au stade Raymond-Kopa. Avec 18 buts marqués et 22 encaissés en 11 rencontres de L1, les Angevins ont lâché leur assise de fer pour un style plus libéré. Bien leur en a pris puisqu’ils se trouvent actuellement à une probante 8e place au classement.

L’entrée détonnante de Skuletic
On connaissait Andy Delort. On connaissait Gaëtan Laborde. On connaissait également Stéphy Mavididi. Et désormais, on connaîtra Petar Skuletic. Eternel remplaçant à Montpellier depuis son arrivée en 2018, le Serbe a pourtant réalisé une entrée explosive pour offrir la victoire aux siens face à Lorient (0-1). Sur son premier ballon, l’ancien du Partizan Belgrade se trouvait au bon endroit, au bon moment, pour venir conclure une contre-attaque initiée par Téji Savanier. Son second but pour l’équipe héraultaise en 39 rencontres et le premier depuis le mois de décembre 2018. Avec une concurrence exacerbée devant, Skuletic a ainsi prouvé qu’il pouvait être plus qu’un simple coupeur de citron pour Michel Der Zakarian.

La casquette de Vito Mannone
Ah, qu’elle nous avait manqué ! Objet d’un autre temps dans le monde du football, la casquette a pourtant fait son retour sur les terrains de Ligue 1 ce week-end. Bien vissée sur la tête de Vito Mannone au retour des vestiaires lors de la victoire de l’AS Monaco face à Nîmes (3-0), le portier du club princier nous a, le temps d’un instant, rappelé au bon souvenir des années 90. Quand Oliver Kahn, tignasse au vent, menaçait ses adversaires d’une future sortie genoux en avant s’ils avaient le culot de revenir se présenter face à lui. Quand Sebastian Vieira, porte-étendard de l’objet stylistique, gardait les cages de la sélection uruguayenne. Quand, au retour de l’école, on pouvait admirer Thomas Price, casquette sur le crâne, s’opposer à Mark Landers dans la série Olive et Tom. Décidément, ça fait toujours autant de bien de la revoir.

On n'a pas aimé

L'inefficacité de Mbappé
Le 100e se fait attendre. Bousculé par des Girondins joueurs et agressifs, le PSG aurait tout de même dû l’emporter si Kylian Mbappé s’était montré réaliste. Car l’attaquant français a bénéficié de pléthore d’occasions qu’il n’a pas su convertir. D’abord incapable de cadrer (20e), le champion du monde 2018 a deux énormes opportunités de faire le break après la demi-heure de jeu. Mais il a d’abord tiré sur Costil (34e) avant de voir sa deuxième tentative déviée sur le poteau par le portier bordelais (35e). Malheureusement pour lui, son but au retour des vestiaires était logiquement refusé pour hors-jeu (48e). Peu après, il s’est présenté seul face à Costil mais a préféré tenter le crochet plutôt que de tirer (55e). Un manque criant de réalisme que son équipe a fini par payer. Savoir sortir un groupe d’une situation délicate, c’est aussi ça être un leader.

Ce Patrick Vieira perdu
«C’est pas le coach qui joue ! On est les responsables ». Alexis Claude-Maurice a beau s’époumoner à la mi-temps pour nous dire le contraire, on a du mal à le croire. Si les joueurs de l’OGC Nice ont manqué de chance à certains moments, il y a eu de véritables problèmes tactiques mais aussi psychologiques. Et qui tient les cordes de tout cela… Le coach. Patrick Vieira a semblé perdu le long de la touche. Après quelques mauvais choix initiaux, le technicien azuréen n’a jamais su relancer ses joueurs qui se sont fait marcher dessus par une lanterne rouge qui n’avait pas remporté de match jusque-là… Après la gifle européenne reçue face au Slavia Prague, celle face à Dijon pourrait être celle de trop pour Vieira. Au club depuis plus de deux ans désormais, l’ancien international français a semble-t-il perdu les rênes de son équipe…

Ce FC Nantes soporifique
Face à un Marseille encore groggy de son énième revers européen, l’opportunité était belle pour les Nantais de s’offrir un résultat au Vélodrome. C’est peu dire que l’on a été déçu par l’attitude des hommes de Christian Gourcuff ce samedi. Complètement endormis en première période, les Canaris peuvent remercier Lafont sans qui la partie aurait viré à la correction avant la pause. Sans agressivité, incapables de sortir le ballon et de déstabiliser le bloc adverse, ils n’ont jamais été en mesure de revenir. Blas a bien eu le mérite de réduire l’écart, mais la rencontre était déjà pliée depuis longtemps. Dépassés dans tous les domaines, ils ne méritaient pas mieux.

Ces Verts qui coulent à l’heure de jeu
Claude Puel a utilisé beaucoup d’hommes depuis le début de saison bien compliqué des Verts. Mais cela n'explique pas tout. Malgré leur bon nul face à Lille, les Foréziens ont une fois de plus baissé en intensité vers la soixantième minute de jeu. Incapables de tenir une rencontre entière et comme ils l’ont fait dans le derby face à l’Olympique Lyonnais, les Stéphanois ont totalement subi la fin du match et ont sombré physiquement. Un problème d’entraînement ? Un souci psychologique ? Le mystère s’épaissit et coûte malheureusement pour eux des points à l’ASSE.

Mitrovic capitaine cata
Un capitaine est censé montrer l’exemple. Être un phare parfois dans les séries les plus sombres et les moments les plus difficiles. Dans le dur, les Strasbourgeois ne peuvent pas assez compter sur Stefan Mitrovic depuis le début de la saison. Peu en vue et à la limite, l’international serbe a une fois de plus sorti une prestation inquiétante. Il aura suffi d’un geste pour tout faire basculer. Pris par une belle déviation de Steven Nzonzi, Mitrovic a laissé filer en profondeur Sehrou Guirassy. Au lieu de le coller au maximum et de l’empêcher de partir en face-à-face avec Eiji Kawashima, le capitaine alsacien a tenté un tacle suicidaire. Et bien entendu, il a tout arraché sur son chemin. Annihilation claire d’une action de but. Carton rouge. Laissant ses troupes à dix contre onze dès la 40e minute, l’ancien de La Gantoise a fait mal à sa propre équipe qui a subi le reste de la rencontre face à Rennes.

Q.C., B.D., P.G. et J.T.