Soccer Football - La Liga Santander - Real Betis v FC Barcelona - Estadio Benito Villamarin, Seville, Spain - February 7, 2021 Barcelona's Francisco Trincao celebrates scoring their third goal with teammates REUTERS/Marcelo Del Pozo (Reuters)

Où en est le FC Barcelone à 4 jours de défier le Paris Saint-Germain ? 

Dans quatre jours, le FC Barcelone recevra le Paris Saint-Germain en 8e de finale de C1. Mais dans quelle forme se trouvent réellement les Catalans ?

Malgré des statistiques impressionnantes (seulement deux défaites sur les 17 derniers matches disputés), le Barça a plutôt la mine pâle. Le revers subi à Séville mercredi, en demi-finale aller de Coupe du roi (0-2) a fait éclater au grand jour les difficultés, essentiellement défensives, des Catalans. Une chute de tension brutale alors que le niveau de jeu affiché ces derniers matches se rapprochait des ambitions attendues pour un club cinq fois lauréat de la C1. Pour autant, il ne faut pas enterrer trop vite le troisième de Liga. L’absence de Neymar et Di Maria rebat les cartes et le Paris Saint-Germain revient pour la première fois sur les lieux de l’une de ses défaites les plus douloureuses (6-1, en 8e de finale retour de la Ligue des champions 2016-2017), même si depuis, l’équipe a beaucoup changé et pris en maturité avec sa finale contre le Bayern cet été. Mais le Barça a lui aussi son lot de blessé et il devra composer avec, tant bien que mal. 

Une défense pillée 

Ronald Koeman doit enchaîner les cauchemars ces dernières nuits. Alors que son équipe s’apprête à recevoir Paris, l’arrière-garde catalane est complètement dégarnie. Avec un Piqué absent depuis fin novembre, l’axe de la défense est ce qu’il y a sans doute de plus inquiétant. Pour accompagner Lenglet, le coach batave pensait avoir trouvé la solution avec Araujo, véritable révélation ces derniers mois. Le jeune central était clairement le plus rassurant derrière. Mais l’Uruguayen s’est blessé à la cheville gauche (entorse) lors du match contre le Betis il y a une semaine. Un temps annoncé non-partant pour Paris, il pourrait finalement prendre part à la rencontre selon Mundo Deportivo. Le quotidien catalan précise que le joueur de la Celeste (1 sélection) pourrait réaliser des infiltrations afin de participer au 8e de finale. A condition que Koeman valide. En tous les cas, cela le soulagerait bien, vu les performances des autres axiaux. Car à côté de Lenglet, seuls Mingueza et Umtiti peuvent postuler. Mais alors qu'ils ont été alignés en demie aller de Coupe du roi au FC Séville, leurs performances ont fait naître pas mal d’inquiétudes. Souvent débordés par les attaquants sévillans et leurs appels en profondeur, ils affichent des carences criantes quand le jeu s’accélère. D’autant que Mingueza n’a que peu d’expérience en C1 (3 apparitions) et qu’Umtiti n’est pas au niveau actuellement pour disputer ce type de rencontre. Il reste toujours la solution De Jong, utilisée au Betis, mais cela reviendrait à se priver de son meilleur milieu. Sur les côtés, Alba reste indéboulonnable à droite, mais Dest devrait tenir sa place dans le couloir gauche, étant donné que Firpo ne s’est pas montré très rassurant en Coupe du roi. 

 

Un De Jong retrouvé 

Cette saison, le Néerlandais répond aux attentes qui étaient placées en lui après son transfert de l’Ajax en 2019. Joueur le plus utilisé par son coach et compatriote, il est à l’origine du jeu du Barça. Et même à la conclusion ! Depuis le début de l’année 2021, De Jong a inscrit cinq buts avec le Barça. Un secteur dans lequel le milieu de terrain ne pesait pas la saison passée (deux unités en tout). Il a pris les rênes de l’entrejeu, décroche pour proposer des solutions et ne s’économise pas, répétant les efforts offensifs et défensifs. Face au FC Séville, il s’est notamment placé plusieurs fois en pointe, tandis que son capitaine, Lionel Messi, se chargeait de l’animation dans les 30 derniers mètres. L’importante activité de l’international hollandais (22 sélections) compense les manques du milieu barcelonais, loin des standards de l’époque Xavi-Iniesta-Busquets. Même si Busquets figure toujours comme sentinelle du FC Barcelone, il n’est plus que l’ombre de lui-même lorsque le tempo s'accélère. Il apparaît bien fragile lorsque sa zone est attaquée, déboussolé quand l’adversaire installe un jeu rapide, et provoque des fautes qu’il savait éviter auparavant. Pjanic, toujours incertain pour Paris mais qui s’est entraîné avec le groupe en milieu de semaine, Pedri a pris ses quartiers dans le milieu à trois de Ronald Koeman. Très remuant et pas avare en courses, son coach apprécie son profil d’hyperactif, au désarroi de Riqui Puig, cantonné à un rôle de doublure.  

 

Dembélé en grande forme

Si la défense catalane cause des sueurs froides aux supporters, l’attaque leur file des frissons. Depuis la rencontre face à Bilbao en Liga (6 janvier, 3-2), le Barça a toujours marqué au minimum deux buts. Hormis mercredi à Séville, où il n’a pas su trouver une seule fois le chemin des filets. Car l’attaque blaugrana a bonne mine. Son trio Griezmann-Messi-Dembélé a trouvé la carburation adéquate et a déjà scoré à 15 reprises depuis début janvier, soit plus de 50% des buts de leur équipe (28). Si Dembélé n’est pas le serial buteur du trio (un but en 2021, six en tout cette saison), il est pourtant le plus en vue des trois larrons. Percutant sur son côté droit, il met à mal les défenses en Espagne. Surtout, il a, depuis quelques matches, prouvé qu’il était un joueur capable de redescendre aider son latéral en phase défensive. Messi et Griezmann, tous deux à sept buts en 2021, se cherchent beaucoup plus qu’en début de saison. Surtout l’Argentin, qui avait tendance à se passer de l’aide du Français. L’ancien de la Real Sociedad est toujours aussi appliqué dans le repli à la perte du ballon et permet à son capitaine de s’épargner ce type d’efforts. Mais à Sánchez-Pizjuán, Messi est retombé dans ses travers en voulant jouer seul lorsque le score était défavorable aux siens. Lui qui restait pourtant sur une entrée décisive au Betis n’a pas affiché la même réussite en Coupe du roi. Ansu Fati et Philippe Coutinho blessés, Trincao réalise de bonnes rentrées. Comme au Betis, où le Portugais a permis au Barça de s’imposer en fin de match (3-2), avec une merveille de frappe en lucarne. Même s’il n’est que remplaçant, la confiance qu’affiche le joueur formé à Braga, pourrait, en fin de rencontre, être une source de problème pour le PSG. 

Florent Larios

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