mbappe lottin (kylian) (F.Faugere/L'Equipe)

OUI/NON : Le PSG est-il favori de la demi-finale de la Ligue des champions face à Manchester City ?

C'est le grand soir. Au Parc des Princes, le Paris Saint-Germain va tenter de prendre la plus belle avance possible face au Manchester City de Pep Guardiola avant le retour à l'Etihad Stadium mardi prochain. Mais le club de la capitale part-il favori face aux Citizens ? Deux de nos journalistes ne sont pas d'accord. Ils vous exposent leurs arguments et vous demandent vos avis.

OUI

La dynamique est clairement parisienne
On n'est pas là à dire qu'il faut qu'Aymeric Laporte et consorts soient effrayés, mais le Paris Saint-Germain qui se présente face à eux, c'est le Paris Saint-Germain qui vient de sortir le FC Barcelone, puis le Bayern Munich. Deux clubs mythiques qui pèsent onze Ligue des champions dans l'histoire ! Avec deux victoires en terres catalanes et bavaroises qui ont marqué les esprits. C'est donc un TGV lancé à toute vitesse sur la route d'Istanbul, théâtre de la finale de la Ligue des champions, qu'il va falloir stopper. TGV en plus à guichets fermés, l'effectif parisien étant, à l'exception de Juan Bernat, blessé de longue date, et Alexandre Letellier, gardien numéro 3, au complet. Bon courage.
 
Neymar-Mbappé au plus haut, ensemble, en même temps
«C'est peut-être la saison au cours de laquelle je me sens le plus heureux, très à l'aise.» Les mots sont signés Neymar, en conférence de presse à la veille de cette demi-finale. Visiblement très épanoui, lui qui, sauf énorme surprise, va prolonger son contrat dans la capitale, dispute pour la première fois avec le PSG une phase finale en aller-retour sans être diminué. Finis les cauchemars de ses deux premières saisons à Paris, c'est un Neymar précieux, intelligent dans ses choix, dévastateur ballon aux pieds et visiblement déterminé comme rarement auquel nous avons à faire. Et quand vous ajoutez, à ses côtés, un Kylian Mbappé redevenu une machine à buts et qui a rarement été aussi froid dans sa finition : attention aux (nombreux) dégâts.
 
Plus de certitudes défensives pour Paris
Mine de rien, lorsque vous regardez les titulaires de Manchester City, seul Ilkay Gündogan a connu au moins le dernier carré de la Ligue des champions. Et encore, c'était à son époque de Dortmund. Sinon, sur le banc, il y a bien Fernandinho ou Benjamin Mendy, deux joueurs qui peinent à faire redécoller leurs temps de jeu. Mais c'est tout. Et défensivement, question expérience, ça pourrait faire basculer la balance. Attention, on n'oublie pas que les ailes défensives des Parisiens restent bien fragiles. Mais entre le vécu de Lisbonne en 2020, l'infranchissable Keylor Navas et un duo de patrons Marquinhos - Presnel Kimpembe en charnière, la comparaison avec les Ederson, Ruben Dias (très performant au demeurant, mais qui découvrent ce niveau de compétition) et autres John Stones nous font dire que Paris part favori. - T.C.

NON

Pep, l’heure ou jamais
Dix ans désormais. Une décennie d’échecs en Ligue des champions. L’immense Pep Guardiola en prend plein la poire depuis un bout de temps pour ses défaites consécutives dans la plus belle des compétitions. Après le succès phénoménal du Barça 2011 face à Manchester United, le technicien catalan n’a jamais su rééditer l’exploit ni avec le Bayern Munich, ni Manchester City. Une éternité. Pas épargné par les critiques, Guardiola s’est souvent vu taxer de coach parfois suranné et profitant d’effectifs absolument exceptionnels avec lesquels il a été incapable de remettre la main sur la coupe aux grandes oreilles. 2021 sonne comme l’heure de la revanche pour Pep. Maintenant ou jamais. On voit mal comment ce Manchester City ne serait pas l’une des plus belles œuvres dessinées par le Catalan. Moins à l'aise depuis un mois, les Citizens ont développé un football plaisir cette saison. Celle de la récompense suprême ?
 
Plus de plafond de verre pour les Citizens
Une immense joie. Au-delà de la satisfaction d’une qualification en demi-finale de Ligue des champions, les joueurs de Man City savourent. On frôle même le soulagement, le goût du travail bien fait. Psychologiquement bloqués au palier inférieur depuis des années, les Citizens viennent peut-être de briser un tabou, une sorte de verrou dans la tête qui leur empêchait de voir l’horizon plus clair. Un peu à l’image du PSG la saison passée après ses victoires face à Dortmund et surtout l’Atalanta, Man City ne sera plus la même équipe en demi. Plus de peur de se faire sortir et de faire bégayer l’histoire, moins de stress en avant-match et de quoi se libérer enfin de ce carcan mental qui a souvent empêché les ouailles de Guardiola de jouer pleinement leur football avec cette peur du vide.
 
Le PSG ne peut pas éternellement courir après le ballon
Mis à part la rencontre cinq étoiles au Nou Camp, le PSG a beaucoup souffert depuis les matches à élimination directe. Au retour contre les Blaugrana, l’équipe de Pochettino a couru derrière le ballon, subissant les vagues catalanes tout au long de la rencontre. Et dans la double confrontation face au Bayern, Paris a su courber le dos, resserrer les lignes et profiter pleinement de ses attaques meurtrières pour forcer son destin. Mais en football, difficile de tout le temps miser sur la solidarité et la qualité exceptionnelle des individualités. Le PSG devra montrer autre chose mais en aura-t-il l’occasion face à un City ultra-gourmand en possession et face à la volonté de Guardiola d’avoir la mainmise sur ses rencontres ? Le roseau a plié mais n’a pas rompu, certes. Cela marchera-t-il encore pendant 180 minutes ? Compliqué… - J.T.