Soccer Football - Champions League - Semi Final First Leg - Real Madrid v Chelsea - Estadio Alfredo Di Stefano, Madrid, Spain - April 27, 2021 Chelsea manager Thomas Tuchel REUTERS/Sergio Perez (Reuters)

Premier League : Comment Thomas Tuchel a rééquilibré Chelsea

Auteur d'un sans-faute ou presque depuis son arrivée sur le banc de Chelsea, Thomas Tuchel s'est attaché à dessiner une structure permettant d'optimiser le potentiel de sa nouvelle équipe. Notamment en ne dissociant pas les phases de possession du ballon de celles durant lesquelles son équipe cherche à le récupérer.

Analyser le Chelsea de Thomas Tuchel en dissociant, de manière traditionnelle, les phases de jeu durant lesquelles son équipe possède le ballon et celle durant lesquelles elle court après confine à l'impossible. Et c'est précisément ce qui fait la force des Blues, indépendamment de sa défaite face à Arsenal (0-1 le 12). Bien plus rigide que la plupart de ses rivales lorsqu'elle attaque, cette formation est ainsi (ultra) structurée à la perte. Ce qui lui permet d'enclencher ce fameux contre-pressing, si cher à l'école allemande et à l'un de ses meilleurs ambassadeurs. L'illustration parfaite de cette philosophie, qui tranche avec celle mise en œuvre par Frank Lampard du début à la fin de son mandat ? L'épanouissement d'un N'Golo Kanté redevenu, en l'espace de quelques semaines, l'un des meilleurs milieux de la planète. Le cas du champion du monde est très parlant. En grande partie délesté de certaines obligations à la relance, un peu à l'instar d'un Casemiro au Real Madrid, le numéro 7 se retrouve ainsi régulièrement très haut sur le terrain dès la phase de construction. Un positionnement qui lui permet, par voie de conséquence, d'être encore plus étouffant pour l'adversaire lorsque ce dernier a récupéré le ballon et cherche à repartir de derrière.

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Un cadre sacro-saint

Pour le dire autrement, la structure de Chelsea (3-4-2-1 avec le ballon) est au service des qualités de chacune des individualités qui compose le onze. Et tout a été fait dans l'ordre. D'abord, la solidité et les fondations (ce qui a valu à Tuchel d'essuyer quelques critiques en début de mandat), ensuite une dose de libre interprétation accordée aux joueurs offensifs dès lors qu'ils respectent les fondamentaux à la perte. Une méthode qui a permis à de nombreuses individualités de progressivement prendre confiance. Car le cadre dans lequel elles évoluent (instructions claires à la perte, partenaires qui occupent systématiquement les mêmes zones d'une semaine à l'autre, notamment) a quelque-chose de rassurant. Y compris lorsque l'équipe est un peu moins inspirée. Dans ce cas de figure, les Blues s'appuient sur le sacro-saint cadre dessiné par Tuchel pour mieux attendre et exploiter les erreurs de l'adversaire.

Un avenir (encore plus) radieux ?

Une approche parfaitement résumée par Antonio Rüdiger, l'un des joueurs transfigurés par l'ancien coach du Paris Saint-Germain : «City, c'est une équipe très forte mais elle est aussi humaine, et il y aura des moments où elle fera des erreurs, a récemment énoncé le central allemand en conférence de presse. Quand cela arrive, vous devez être prêts à les punir et nous l'avons fait à la fin avec notre but gagnant et c'était une grande satisfaction pour tout le monde d'obtenir cette victoire (NDLR : 2-1 lors de la 35e journée de Premier League).» Cela paraît simple, non ? Le travail effectué par Tuchel depuis son arrivée a en tout cas conduit à des résultats impressionnants : 17 victoires, 6 nuls et 3 défaites en 26 matches, soit une moyenne de 2,19 points par match. Un premier bilan qui pourrait bien valoir au coach allemand d'obtenir une prolongation plus rapidement que prévu. Et lui permettre de consolider encore un peu plus un cadre brut au sein duquel les couleurs semblent promises à devenir, chaque jour, un peu plus éclatantes. Car tous les artistes de l'effectif n'ont pas encore livré la pleine mesure de leur talent sous sa mandature. C'est dire... - T. P.