Soccer Football - Premier League - Liverpool v Manchester United - Anfield, Liverpool, Britain - January 17, 2021 Manchester United's Paul Pogba in action with Liverpool's Georginio Wijnaldum Pool via REUTERS/Phil Noble EDITORIAL USE ONLY. No use with unauthorized audio, video, data, fixture lists, club/league logos or 'live' services. Online in-match use limited to 75 images, no video emulation. No use in betting, games or single club /league/player publications. Please contact your account representativ (Reuters)

Premier League : les candidats au titre au banc d'essai

Après avoir vu Manchester City et Liverpool écraser la concurrence ces dernières années, la course au titre est plus ouverte que jamais en Angleterre. Tour d'horizon des forces et des faiblesses des six premiers du classement.

Manchester United, leader par défaut ?

Sur le sellette au coeur de l’automne, Ole Gunnar Solskjaer est (encore) parvenu à inverser la tendance, et a su faire oublier l’humiliation subie face à Tottenham (1-6) puis l'échec en phase de groupes de la Ligue des champions pour s’installer en tête de la Premier League en ce mois de janvier. Si sa formation n’incarne pas d’identité forte, elle parvient toujours à relever la tête -y compris durant des rencontres mal engagées- et peut compter sur ses individualités créatives pour faire oublier ses quelques carences collectives. Équipe de série, MU reste sur neuf succès et trois nuls en Championnat, n’a concédé qu’un but sur ses quatre dernières sorties et a su résister à Manchester City (0-0) puis Liverpool (0-0) pour légitimer sa place au sommet. S’ils ne retombent pas dans leurs travers sur une trop longue période, les Red Devils pourraient donc bénéficier d’une saison où l’irrégularité est la norme -et où 80 points pourraient suffire à rafler la mise- pour dribbler la concurrence.

Manchester City, vent dans le dos

Longtemps, cette saison, on s’est demandé à quoi jouait Pep Guardiola, qui semblait plus intéressé par l’équilibre de sa structure que par la capacité de ses protégés à se créer des occasions franches. Mais depuis quelques semaines, sans perdre sa solidité, City s’est (re)mis à jouer de manière fluide dans le camp adverse et a moins souffert de l’absence d’un finisseur en pointe. Si les retours en forme de Gabriel Jesus et Sergio Agüero sont tout de même attendus pour apporter un soupçon d’efficacité supplémentaire (meilleur buteur des Citizens en Championnat, Raheem Sterling ne totalise que 5 unités), les Mancuniens sont toujours guidés par le créateur ultime Kevin De Bruyne (déjà 10 passes décisives en 16 apparitions), et pourraient virer en tête à mi-Championnat, puisqu’ils comptent deux longueurs de retard sur leur voisin honni avec un match en moins.

Manchester City est la première équipe à enregistrer cinq victoires consécutives en Premier League en 2020-21, et est désormais invaincu depuis neuf rencontres en Championnat (Sept victoires, deux nuls).

Leicester, plus qu'une surprise

L’an passé, déjà, les ouailles de Brendan Rodgers s’étaient invitées dans la course à la Ligue des champions, craquant dans la dernière ligne droite après le "Restart". Bien que privés de plusieurs éléments importants durant la première partie de cette saison (James Maddison n’a débuté que 11 rencontres, Çaglar Söyüncü 4, Ricardo Pereira aucune), les Foxes restent redoutables, et flexibles. Ils ont notamment battu Manchester City (5-2) et Tottenham (2-0) dans des contextes et des scénarios bien différents. Leur efficacité offensive dépend un peu moins des exploits personnels de Jamie Vardy (11 buts et 5 passes décisives tout de même) grâce à la progression de Harvey Barnes ou Youri Tielemans. Et si, comme Everton, ils disposent évidemment de moins de qualités individuelles que leurs concurrents, les partenaires de l’épatant Wesley Fofana ont une vraie carte à jouer dans le top 4… et plus si affinités.

Liverpool ronronne...

L’an dernier à pareille époque, les Reds roulaient sur la Premier League, étaient déjà quasiment assurés de remporter leur premier titre depuis 30 ans et s’appuyait sur une créativité et une solidité à toute épreuve. En 2020-21, la donne a changé. Confronté aux longues blessures de Virgil van Dijk puis Joe Gomez en défense centrale, à la méforme de Trent Alexander-Arnold sur son côté droit ou aux divers pépins de Thiago, Fabinho et consorts, Jürgen Klopp a dû bricoler. Dans cette saison inédite, sans réelle préparation physique, le technicien allemand bénéficie moins de l’énergie collective de son équipe, et ses attaquants, en plus de se créer moins d’occasions, sont également moins efficaces. Liverpool n’a d’ailleurs plus marqué en Championnat depuis 348 minutes ! Et pourtant, il ne manque vraiment pas grand-chose au tenant du titre pour rester dans la course. En retrouvant un meilleur rendement dans les deux zones de vérité (voir tableau ci-dessus), les Reds retrouveront la voie du succès, eux qui ne pointent qu’à trois longueurs de la tête malgré leurs nombreux soucis.

Après avoir marqué sur 7 de ses 14 tirs contre Crystal Palace (50% de réussite), Liverpool n’a inscrit qu’un but en 62 tirs lors de ses quatre derniers matches de Premier League, soit un taux de conversion de 1,6%.

Tottenham, la surperformance et ses limites

Depuis quelques semaines, et notamment durant la deuxième partie du mois de décembre (deux défaites et deux nuls), les Spurs sont redevenus humains et l’ont payé en chutant au classement. Si les hommes de José Mourinho concèdent dans l’ensemble très peu à leurs adversaires, leur allant offensif se résume à l’ahurissante réussite du duo Harry Kane (12 buts, 11 passes) - Heung-min Son (12 buts, 6 passes). Le tandem anglo-coréen porte littéralement les espoirs du club londonien sur ses épaules, même si l’organisation et l’efficacité défensive reste également un des meilleurs arguments de ce Tottenham si agile pour faire déjouer l’adversaire. D’ici trois semaines, Hugo Lloris et ses coéquipiers auront affronté Liverpool, Chelsea et Manchester City. Un virage sans doute déterminant pour faire de cette équipe un simple candidat au top 4, ou un réel challenger pour le titre.

Everton, en toute discrétion

Si les Toffees manquent sans doute de talent pour se frayer un chemin tout en haut de la pyramide, Carlo Ancelotti et sa troupe sont loin d’être décrochés, eux qui ne comptent que cinq longueurs de retard sur Manchester United, avec un match en moins. Malgré un sérieux coup de mou en octobre-novembre (un nul et trois revers) et une production offensive globalement assez moyenne (21,6 Expected Goals, soit le 12e total de Premier League), Everton est toujours là, porté par la réussite de son avant-centre Dominic Calvert-Lewin (11 des 27 buts de son équipe). Pas toujours consistants mais souvent cohérents, les Toffees viennent d'enchaîner cinq victoires en six matches de PL, et les retours attendus de James Rodriguez ou Lucas Digne ont de quoi les rebooster. Sans faire de bruit, à l’affût, les voilà prêts à sauter sur l’occasion unique d’un premier sacre depuis 1987.