Présentation de la nouvelle édition du CHAN, qui débute ce week-end : la succession du Maroc est ouverte

Samedi après-midi s'ouvrira à Yaoundé la sixième édition du CHAN, la Coupe d'Afrique des nations ouverte uniquement aux joueurs évoluant dans leurs propres Championnats. Qui succèdera aux Lions de l'Atlas locaux, sacrés en 2018 ? (photo : Fecafoot)

Organisé il y a quelques jours dans la capitale camerounaise, le tournoi baptisé «mini CHAN» n’aura pas forcément rassuré les supporters camerounais. A 48 heures du coup d’envoi de la sixième édition, les suiveurs ne se montrent pas particulièrement confiants sur les chances des Lions indomptables locaux de remporter ce tournoi continental à la maison. Dans ses rangs, deux anciens A, Yannick N’Djeng et Jacques Zoua. Ce dernier, champion d’Afrique 2017, pourrait rejoindre le Tunisien Adel Chedli, seul Africain à ce jour à avoir remporté CAN (2004) et CHAN (2011), en cas de succès final. Mais au pays, personne n’y croit vraiment. Pour l’instant. Peut-être qu’après l’ouverture contre le Zimbabwe, la tendance évoluera…

Répétition générale pour le Cameroun

Voici en tout cas 49 ans - depuis la CAN 1972 - que le pays n’a pas accueilli d’évènement football (masculin) majeur. Du coup, cette compétition, bien que réservée aux locaux, est justement l’occasion pour le Cameroun de se livrer à une répétition grandeur nature, à un an de la phase finale de la CAN, également décalée, et reprogrammée en janvier 2022. De tester sa capacité à accueillir l’élite du football africain, de se tester aussi au quotidien sur le planning et la qualité des terrains d’entraînement affectés aux nations présentes. Toutes ont trouvé un site d’hébergement et rêvent évidemment de durer jusqu’au 7 février, date de la finale. Toutes se voient dans la peau du successeur du Maroc, qui avait été sacré chez lui en 2018 après avoir écrasé l’adversité.

Parmi les qualifiés, de nombreux anciens vainqueurs. C’est le cas de la RD Congo de Florent Ibenge, sacrée lors de l’édition inaugurale (2009) puis en 2016 au Rwanda. Elle figure parmi les quelques favoris et dispose de talents et d’expérience. Autre ancien lauréat mais pas favorite, la Libye (vainqueur 2014) qui, en l’absence d’un Championnat, s’appuiera sur les joueurs issus de ses clubs engagés dans les coupes des clubs. La Libye, au passage, remplace la Tunisie (vainqueur 2011) qui l’avait pourtant éliminée… Le Maroc est aussi candidat à sa propre succession avec un groupe et un encadrement qui n’ont plus rien à voir avec les costauds de 2018. Mais les joueurs de la Botola sont à surveiller. Chez les francophones, l’autre Congo, le Burkina Faso et à un degré moindre, le Mali, apparaissent comme de potentiels outsiders. La Guinée a déçu depuis 2016 et ne rassure pas. Quant au Togo, tombeur en éliminatoires du Nigeria, il va disputer son premier CHAN, sans pression donc, avec Jean-Paul Abalo aux commandes. La surprise viendra peut-être de l’un de ceux-là.

Infantino attendu samedi

Chez les anglophones, Rwanda, Tanzanie, Zambie, Namibie, Ouganda et Zimbabwe seront en piste. Les deux derniers ont des arguments collectifs. Les Cranes ougandais se sont bien préparés et ont remporté la mini CHAN de Yaoundé. Le Zimbabwe est un habitué du tournoi. Quant à la Namibie, freinée dans sa préparation (comme le Zimbabwe) par des cas de Covid, elle évoluera également sans pression. La Tanzanie paraît plus à même que le Rwanda de sortir de sa poule mais ce n’est qu’un pronostic d’avant compétition. Les matches se disputeront sur quatre sites : Yaoundé (stade Ahidjo), Douala (Japoma et Réunification), enfin Limbe/Buea. Le Premier Ministre du Cameroun Joseph Dion Ngute, tout comme le président de la FIFA, Gianni Infantino, sont attendus samedi après-midi pour la cérémonie d’ouverture. Les stades bénéficieront d’une jauge «public» de 25%.

Pour le public africain, qui a traversé une dizaine de mois sans (quasiment de) public, hormis quelques rares exceptions, retrouver des stades animés à l’occasion de cette compétition est un signe positif et encourageant, sachant que de nombreux pays n’ont pas encore repris la compétition nationale, parfois pour des raisons éloignées de la pandémie de Covid d’ailleurs… Du tournoi, qui n’a offert jusqu’à présent qu’une édition inoubliable, celle au Rwanda en 2016, on attendra qu’il trouve sa vitesse de croisière. Et peut-être aussi que les dirigeants décident d’ouvrir, lors de la prochaine édition programmée en Algérie, la compétition à tous les joueurs africains basés en Afrique, et pas seulement ceux évoluant dans leur pays d’origine. En clair, qu’un Togolais jouant en Mauritanie puisse disputer ce tournoi avec son pays, ce qui n’est pas possible actuellement. Justement, le Togo a perdu sa défense centrale, en particulier Amah Tchoutchoui, parti au FC Nouadhibou en fin d’année…

Frank Simon