
Zidane donnant ses consignes à Benzema, buteur face à l'Atlético. (S. Vera/Reuters)
Real Madrid : une saison en forme de montagnes russes pour la Maison Blanche
C'est au cours d'une saison durant laquelle l'équipe aura connu des (très) hauts et des (très) bas que le Real Madrid de Zinedine Zidane s'apprête à refermer son exercice 2020-21. Et si la Maison Blanche peut encore décrocher la Liga sur le gong, cela relève quasiment du miracle.
«El ultimo baile». Comprenez la dernière danse. Voilà comment la presse espagnole et la nôtre, France Football inclus, ont qualifié la saison 2020-21 du Real Madrid à intervalles réguliers. Si avec un peu de recul, personne ne peut plus écrire que le groupe actuel de Zinédine Zidane sera totalement chamboulé cet été - Sergio Ramos, Luka Modric, Lucas Vazquez et Karim Benzema devraient notamment prolonger - il semble clair que cette équipe-là, après avoir tout raflé, semble plus proche de la fin que du début de l'aventure. Après une saison qui l'aura vu, d'une semaine à l'autre, faire taire les critiques ou les essuyer de nouveau, la formation madrilène est toujours en course pour remporter la Liga. Il faudrait pour cela que l'Atlético chute à Valladolid (19e et qui cherchera à assurer son maintien) et que le Real l'emporte contre Villarreal (7e), mais en milieu d'exercice les supporters merengue auraient signé pour que leurs favoris se mêlent à lutte jusqu'au bout. «Recuerdos». Comprenez coup d'œil dans le rétro.
Une rentrée plutôt réussie mais des difficultés européennes
Après avoir décroché sa 34e Liga au terme d'un restart en forme de conte de fée (dix victoires et un nul en onze sorties) et un (très) court été, la bande du «Mister» Zidane repart au combat. Deux petits mois ont passé et le Real est émoussé. L'aventure démarre donc par un nul (0-0 sur la pelouse de la Real Sociedad), trois victoires dans la foulée mais aussi - et surtout – deux revers qui vont faire tâche. Le premier face à Cadix (0-1) et le second contre le Chakhtior (2-3 en C1). Et comme si cela ne suffisait pas, ces deux défaites sont concédées sur la pelouse du Stade Alfredo di Stefano. Forcément, cela fait tache. D'aucuns pensent alors que le coach du Real joue sa tête lors du Clasico qui suit. Et comme souvent lorsque cet homme et son équipe disputent un match susceptible de décider de leur destin commun, Madrid s'impose (3-1). Un succès glané sur la pelouse du Camp Nou et qui relance totalement le Real.
C'est à tout le moins ce que l'on pensait à ce moment-là. Le Real s'apprête au contraire à traverser une crise de novembre, l'une de celles qui ont longtemps hanté les supporters historiques du Paris Saint-Germain. Entre le 8 et le 28 novembre, la Maison Blanche s'incline face à Valence (4-1), concède un nul contre Villarreal (1-1) puis perd contre Alavés (1-2). Reviennent alors les rumeurs concernant un licenciement imminent de Zidane. Mais le Real termine l'année en boulet de canon et «ZZ» passe, finalement, les fêtes. Le plus dur est passé ? C'est ce dont les fans merengue souhaitent se persuader à l'aube d'une nouvelle année. Problème, la Coupe du Roi va passer par-là. Au 3e tour d'une compétition qui s'est toujours refusée à Zidane (comme joueur et comme entraîneur), Madrid tombe contre... le CD Alcoyano, une équipe de 3e division (1-2 après prolongation). La défaite de trop ? La presse espagnole l'envisage sérieusement et personne n'imagine alors le technicien français terminer la saison. Ce que personne ne sait alors c'est que ce revers, couplé à une élimination en demi-finales de la Supercopa, fera partie des quatre petites défaites que le Real concèdera jusqu'à la fin de la saison.
Crise de novembre et remous de janvier
Oui mais voilà, le champion en titre tire la langue. Les joueurs et leur entraîneur le reconnaissent d'ailleurs eux-mêmes. Et cela finit de toute façon par se voir. À la peine face à Chelsea, le Real craque à Stamford Bridge (0-2) et sort -avec les honneurs puisque vainqueur de l'Atalanta et de Liverpool entre-temps- de la C1. En Liga, la série d'invincibilité (16 matches) est toujours en cours mais trois nuls viennent s'ajouter à celui concédé face aux Blues lors de l'aller et c'est finalement l'Atlético qui, après l'avoir perdue, reprend la tête. Résultat, le Real est toujours en course mais se retrouve, à une journée de la fin, dans la position du chasseur. Une position qui suffit aux fans merengue pour avoir la foi. Ce groupe-là n'est plus à un miracle près...
T.P.
Un immense Benzema remet de l'ordre
Et si la Maison Blanche n'a perdu que quatre rencontres en 2021, elle le doit, en particulier, à trois hommes. Thibaut Courtois, exceptionnel dans les cages après avoir été très bon lors du restart. Zidane, qui aura su s'adapter à merveille et tirer le meilleur de son groupe. Et Karim Benzema. En 2021, l'international tricolore donne l'impression de ne jamais avoir été aussi fort. À tel point que son nom revient régulièrement sur le tapis dès lors que le Ballon d'Or FF est évoqué. Alors que son équipe était dans le dur, le «Nueve» a entraîné tout le monde dans son sillage, s'est offert des buts délicieux à la pelle et s'est montré plus «clutch» que jamais. Et voilà le Real, comme par magie ou presque, dans le dernier carré de la C1.
Quatre nuls qui coutent cher et une élimination en C1