Téléfoot va s'arrêter. (Lâ?™Équipe)

Telefoot, WhatsApp, Yoga... L'Abécédaire de l'année dingue du football français (4/4)

De T à Z : quatrième et dernière partie de l'abécédaire dédié à l'année 2020 du football français. Avec notamment du Telefoot, du WhatsApp et du... Yoga.

T comme Telefoot

La chaîne du foot... qui n'aura pas duré. Victime du fiasco Mediapro, Téléfoot n'aura donc été la chaîne du football français que pour six petits mois. Lancée très tardivement par le nouveau diffuseur de la Ligue 1 et de la Ligue 2, elle avait pourtant rapidement su proposer un contenu de qualité pour mettre en valeur le football hexagonal. Avec, en tête, le duo Margotton-Lizarazu aux commentaires des plus belles affiches, grâce à un partenariat avec TF1. Mais dépendante d'un modèle économique intenable nécessitant 3,5 millions d'abonnés à 25 euros par mois et, surtout, propriété d'un groupe insolvable, la chaîne va fermer dans les prochaines semaines. Laissant sur le carreau des dizaines de journalistes et de techniciens embarqués dans l'aventure à l'été. Triste.

Lire aussi :
- Le premier épisode de l'abécédaire de l'année 2020 du foot français
- Le second volet

- L'avant-dernier volet

U comme Unité

Dans ce marasme général, le football français a tout de même affiché son unité dans la lutte contre la pandémie de coronavirus. Clubs, joueurs, dirigeants, supporters : tous les acteurs ont mis la main à la pâte (et au portefeuille) pour soutenir le personnel soignant en première ligne face au virus et venir en aide aux personnes mises en difficulté par la crise sanitaire. On pense notamment aux plateformes de dons mises en place par beaucoup de clubs, aux dons de joueurs comme celui de Kylian Mbappé à la Fondation Abbé Pierre, mais aussi aux maraudes et collectes de denrées alimentaires par de nombreux groupes de supporters. Déconnecté, le football ?

V comme Virus

Des compétitions arrêtées, des stades vides, des équipes qui vivent en bulle, des tests hebdomadaires, des joueurs et membres de staffs infectés : le football français n'a évidemment pas été épargné par le coronavirus. Inimaginable il y a encore un an. En plus d'avoir montré qu'il pouvait menacer des sportifs en pleine possession de leurs moyens comme Junior Sambia, le virus a mis à mal tout l'environnement du football en France. Bouleversant financièrement l'ensemble des clubs, amateurs comme professionnels, du fait de l'arrêt des compétitions et de l'obligation d'évoluer à huis-clos. Perturbant les calendriers et les compétitions avec des joueurs absents à plusieurs reprises. Contraignant les clubs et les joueurs à un fonctionnement bien plus contrôlé, avec, entre autres, tests réguliers, mesures d'isolement, port du masque, etc. Et ce n'est pas fini.

W comme WhatsApp

Si le sort définitif de la Ligue 1 version 2019-20 a été officiellement acté le 30 avril dernier par le bureau et le conseil d'administration de la LFP, il se serait joué bien avant. Au printemps, Le Parisien révélait en effet que plusieurs présidents de club, dont Nasser Al-Khelaïfi (PSG), Jacques-Henri Eyraud (OM), Jean-Pierre Rivère (Nice), Frédéric Longuepée (Bordeaux), Nicolas Holveck (Rennes), Loïc Féry (Lorient) et Bernard Caïazzo (Saint-Etienne), avaient pris la décision commune de favoriser un quotient de points/match pour figer le classement. Via un groupe WhatsApp, ces derniers se seraient notamment entendus sur cette option pour pénaliser l'OL, privé d'Europe avec ce mode de calcul. Mais surtout Jean-Michel Aulas, dont les sorties médiatiques ne finissaient plus d'agacer. Coup bas.

X comme XXS

XXS comme la campagne européenne version 2020-21 des clubs français. Des six clubs engagés en phase de groupes de Ligue des champions et de Ligue Europa, seuls le PSG et le LOSC sont parvenus à se hisser respectivement en huitièmes et seizièmes de finale. En C1, Rennes a connu une première expérience très frustrante. Sans la moindre victoire, les Bretons ont pris la dernière place de leur groupe derrière les Russes de Krasnodar, eux aussi nouveaux à ce niveau. Même résultat pour l'OM qui, malgré un groupe faiblard, a battu le record de la plus longue série de défaites de la compétition (13). Qui n'a pris fin que grâce à une défaite poussive contre l'Olympiakos. En Ligue Europa, si Reims avait pris la porte en phase de qualification, Nice a aussi vécu un calvaire. Avec 16 buts encaissés en six journées, les Aiglons ont également fini bons derniers de leur groupe, en ne s'imposant qu'une fois contre l'Hapoël Beer-Sheva. Le pire bilan depuis dix ans à l'échelle continentale.

Y comme Yoga

Symbole de l'explosion du glouton Erling Haaland mais aussi du parcours historique du PSG en Ligue des champions la saison dernière. Parmi les multiples gestes de l'année, on retiendra la posture yoga qui a marqué la double confrontation entre le PSG et le Borussia Dortmund en huitièmes de finale de la dernière C1. A l'aller le buteur norvégien avait célébré son impressionnant but de la victoire en croisant les jambes, mains posées sur les genoux dans une posture méditative. Une célébration qui n'avait pas plu aux joueurs parisiens. Au match retour, après avoir renversé la tendance pour obtenir leur qualification en quart de finale, ils avaient tous pris la pose en imitant l'attaquant du BvB sur la pelouse d'un Parc des Princes vide. «Je pense qu'ils m'ont aidé à faire connaître la méditation dans le monde et à montrer à tout le monde que la méditation est quelque chose d'important, donc je leur suis reconnaissant», avait réagi Haaland plusieurs semaines après.

Z comme Zone dangereuse

Un arrêt de championnat prématuré, des droits TV non perçus, un changement de diffuseur en cours de saison, un triste bilan européen, des stades vides, des présidents et dirigeants divisés... L'année 2020 a fait rentrer le football français dans une zone dangereuse. La décision de ne pas aller au bout de la dernière saison additionnée au crash de l'expérience Mediapro met les clubs en péril économiquement. Avec des revenus au plus bas et des dettes qui s'accumulent. En parallèle, les stades vides et l'éclatement de la diffusion n'ont fait qu'accélérer la tendance à la baisse de l'intérêt du public pour la Ligue 1 et le football français. Attention, en 2021, la pente pourrait s'avérer de plus en plus glissante...

Quentin Coldefy