hilton (A.Reau/L'Equipe)

Vitorino Hilton en entretien dans France Football : «J'oublie que j'ai 43 ans»

Le défenseur brésilien de Montpellier, qui boucle sa dixième saison au club, se confie dans FF cette semaine. Il laisse planer le doute sur la poursuite de sa carrière. Mais prend plaisir à la revisiter.

A plus de 43 ans, Vitorino Hilton aspire à rempiler pour une année de plus à Montpellier - ça ferait une neuvième fois! - tellement il se sent toujours bien dans son corps qui ne le lâche pas depuis dix-huit ans qu'il évolue en L1! Etre le plus vieux joueur en activité sur le continent européen valait bien un coup d'oeil ans le rétro auquel le Brésilien s'est adonné avec une joie gourmande. Il évoque bien sûr, entre autres…

L'âge

«C'est agaçant d'entendre dire, à partir d'un certain âge, qu'on est trop vieux pour le foot. On démontre qu'on fait tout ce qu'il faut sur et en dehors du terrain, qu'on peut être aussi performant. Mais c'est une fierté aussi de savoir que des cinq grands championnats, je suis le plus âgé, devant Buffon. Et surtout que j'ai joué un maximum de matches cette saison.»

Le joueur qui l'a le plus impressionné

«Je parle tout le temps de lui - je l'ai eu comme coéquipier à Marseille et comme adversaire aussi bien sûr - c'est Hatem Ben Arfa. Il n'y pas photo. Pour le talent, c'est le plus fort. Ses dribbles imprévisibles, sa couverture de balle, tout. Intelligent dans le jeu… Après, il n'a pas eu la carrière que je pensais qu'il méritait. Il aurait dû jouer dans une grande équipe européenne mais le foot, des fois, c'est étonnant…»

Ses débuts en Europe, au Servette

«L'entraîneur était…Lucien Favre. Il ne savait même pas que le club avait embauché un défenseur et quand il m'a vu débarquer avec mon petit mètre quatre-vingt - j'étais maigre, aussi -  il a fait la gueule et m'a fait jouer avec la réserve deux jours après mon arrivée. L'attaquant adverse mesurait 1,90m ; j'ai pris tous les ballons de la tête et Lucien Favre a dit : c'est bon!»

Son enfance au Brésil

«A Gamma, près de Brasilia, on avait une équipe de quartier et j'aimais bien sûr jouer six ou huit. Tout le monde voulait être attaquant, mon frère aussi et quand on jouait contre des équipes un peu plus fortes, il me disait : "non, tu vas derrière." Du coup, j'étais tellement énervé que personne ne passait ; je taclais tout me monde !»

Quelques secrets de longévité

«Mon corps m'a aidé à être toujours là. Mais je n'aime pas la fête non plus ; je ne bois pas d'alcool depuis des années. Le soir du titre en 2012, je ne suis pas allé le fêter en boîte avec mes coéquipiers. Je suis rentré à la maison où mes enfants, qui dormaient déjà, m'avaient fait plein de dessins ! C'était ma fête à moi.»

Louis Nicollin

«La saison du titre. Je lui disais : "Président, ne vous inquiétez pas, cette année, c'est pour nous !" Il ne me croyait pas. Je le rassurais souven t; il disait "Mama !". Tout ce qu'il a fait pour Montpellier… Il a réussi à voir son club gagner la Coupe de France qui lui tenait à cœur. J'ai repensé fort à lui l'autre jour après l'élimination contre le PSG aux tirs au but. Mais le titre, personne ne s'attendait à voir un club aussi jeune gagner le championnat. Il a vu ça. Il nous a quittés en laissant un vide énorme mais Laurent a bien pris la suite.»

Jean-Marie Lanoë

Retrouvez l'entretien avec Vitorino Hilton dans le nouveau numéro de FF en kiosques mardi ou dès maintenant en version numérique