printant (ghislain) roche (alain) gasset (jean louis) (N.Luttiau/L'Equipe)

Burak Yilmaz, Pol Lirola, la terrible semaine des Girondins... Le débrief de la 34e journée à la sauce FF

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe les matches à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Trente-quatrième épisode de la saison.

On a aimé

Burak Yilmaz en mode MVP
Il a tout pour plaire. Une grande gueule, des accès de colère quand on ne lui donne pas le ballon au bon moment, des gimmicks déjà entrés dans les mémoires et surtout cette gnaque que toute la Ligue 1 lui envie. A 2-0 pour l’OL, Burak Yilmaz n’a jamais flanché. Ni sur le terrain, ni dans sa tête. Avec sa grinta et son envie de tout rafaler, il a porté le LOSC sur ses épaules tout seul comme un grand. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les Nordistes ont parfois flanché en son absence. Sans le «Kral», les Dogues n’en seraient peut-être pas là au classement. Un leader, un vrai.

Lirola l’incessant apport
Son arrivée a transfiguré le visage de l’Olympique de Marseille. Sous les ordres d’un Jorge Sampaoli offensif et qui lui laisse toute liberté sur le flanc droit, le Catalan régale à chaque sortie. Déjà double buteur face à Lorient la semaine passée, Pol Lirola a délivré une passe décisive en or à Dimitri Payet et n’a cessé de labourer son côté à Reims. Intenable offensivement et doté d’une qualité de centre dangereuse pour les adversaires, l’ancien de la Fiorentina montre un visage séduisant et commence aussi à resserrer les boulons défensivement. Pour le moment, c’est une très belle affaire pour l’OM qui avait un véritable besoin à ce poste-là depuis le départ de Bouna Sarr du côté du Bayern Munich.

Wissa-Moffi, le duo frétillant des Merlus
Lorient vient d’inscrire six buts en deux matches. Un bilan offensif impressionnant en grande partie dû au tandem composé de Yoane Wissa et Terem Moffi. Sur le front de l’attaque des Merlus, les deux hommes font preuve d’une complicité enthousiasmante, comme s’ils évoluaient ensemble depuis plusieurs saisons. Ils avaient déjà fait beaucoup de mal aux Marseillais le week-end dernier, ils ont tout simplement flingué les Bordelais dimanche. L’hyperactif Wissa a d’abord placé un coup de boule sur corner avant de montrer son côté altruiste en offrant un but tout fait à son coéquipier. Souvent bien placé, l’ancien Angevin a sans cesse cherché son binôme alors qu’il aurait pu faire preuve de plus d’individualisme. Le Nigérian quant à lui, est en train de marcher sur l’eau. Après son doublé face aux Phocéens, il s’est offert un triplé face aux Girondins. Clinique devant la cage, il en est déjà à 14 buts en Ligue 1. Un duo létal bienvenu pour Christophe Pélissier et les Merlus dans la course pour le maintien.

L’alléchante fin de saison de Claude-Maurice
Peu en vue sous les ordres de Patrick Vieira et bien timide depuis son arrivée sur la Côte d’Azur, Alexis Claude-Maurice a passé la vitesse supérieure depuis que le Gym enchaîne. Dans l’entrejeu, l’ancien Lorientais fait montre de toutes ses qualités. Hargneux à la récupération et précieux balle au pied, Claude-Maurice est un joueur totalement métamorphosé. Face à Montpellier, il était partout. Buteur, passeur décisif et déclencheur d’occasions, le natif de Noisy-le-Grand est au cœur d’une belle période. A quelques encablures de l’Euro Espoirs et d’une fin de saison où les Aiglons ont beaucoup de choses à prouver au vu de leur saison globalement ratée, le milieu niçois a encore du pain sur la planche mais le regain montré est intéressant.

Le coup de gueule de Lucas Deaux
Il en a gros sur la patate. Le milieu nîmois l’a bien fait savoir au micro de Canal +. Oui, les Crocos jouent le maintien, mais le comportement de certains ne semblent pas être du goût de l’ancien Guingampais. «J'ai l'impression que tout le monde n'a pas la même envie. Dans le groupe, il suffit que deux ou trois joueurs tirent vers le bas...», a-t-il lâché. Ce serait étonnant d’entendre en conférence de presse des Gardois, la classique phrase de ‘’le groupe vit bien’’. Et encore moins après la défaite à Lens où Nîmes a clairement perdu un point, ou peut-être trois au vu du nombre d’occasions loupées en début de seconde période. Et ça ne passe pas non plus pour Lucas Deaux : «C'est une deuxième faute professionnelle en deux semaines. Depuis deux ans, on a la tête dans le seau. Alors que l'on nous donne des cartouches, on refait de la merde. Il manque de tout. Quand on est à cette place à quatre journées de la fin (19e), c'est qu'on le mérite.» Il va falloir filer droit à La Bastide cette semaine.

On n'a pas aimé

La semaine horrible des Bordelais
L’image se suffit à elle-même. Alain Roche, dans les tribunes du Moustoir, la tête basse, les doigts sur les tempes comme pour signifier que le directeur sportif des Girondins de Bordeaux avait une terrible migraine. Qui, dans le Championnat de France, peut se targuer d’avoir vécu une semaine aussi pourrie que celle des Girondins ? Personne. Le cauchemar avait commencé avec l’annonce du retrait de son actionnaire King Street jeudi dernier. Le club était alors placé sous la protection du Tribunal commercial de Bordeaux. Le mal de crâne s’est intensifié ce dimanche avec un naufrage collectif et une fessée reçue à Lorient (4-1). Sans idée, sans agressivité, les Bordelais ont encaissé trois buts en une mi-temps. Les joueurs de Jean-Louis Gasset restent sur cinq revers d’affilée. Englués dans la crise, ils n’ont plus que cinq points d’avance sur la place de barragistes et quatre matches pour se sauver en Ligue 1. Du moins sportivement…

L’OL et son money-time…
Courage à vous supporters lyonnais. Ça ne doit pas être tous les jours facile. On connaissait cet OL qui se faisait rejoindre en fin de match en Ligue des champions en phase de poules, à Hoffenheim par exemple, ou bien contre le Red Star en Coupe de France dernièrement. Et bien en Championnat, c’est pareil ! Brest avait égalisé en fin de match (2-2, 15e journée), Metz l’avait emporté (0-1, 20e journée) et voilà que c’est à Lille de faire la même. Contre Lille et Brest, l’Olympique Lyonnais menait avant de se faire reprendre en fin de match. Et Metz surprenait son hôte lui aussi dans le money-time. Encore une fois, Lyon avait les armes pour prendre trois points, et encore une fois, il a lâché en fin de partie. Cette équipe oublie souvent de jouer ces matches jusqu’au bout, et c’est plutôt agaçant.

Le dialogue de sourd Galtier-Letexier
Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un dialogue aussi inutile. Enfin encore faut-il que dialogue il y ait. Alors que Marcelo touchait involontairement le ballon de la main, les Lillois réclamaient un penalty. Mécontent, Christophe Galtier descendait de la tribune et appelait l’officiel d’un geste de la main, comme une maman agacée ferait signe à son enfant de rappliquer pour prendre un petit soufflon. Monsieur Letexier prenait alors la direction du banc de touche, ignorait le coach nordiste, adressait un carton jaune à son adjoint Thierry Oleksiak, avant de repartir à son match. Un échange savoureux.

Le geste kamikaze de Sylla
Six points de suture pour Renaud Ripart. Le Nîmois, fan de tauromachie, n’a pas réussi à éviter les cornes d’Issiaga Sylla. Alors qu’il jouait un ballon à hauteur de sa tête, l’ancien Toulousain a levé son pied et lui a essuyé l’arcade avec ses crampons. Ripart au sol, coton au-dessus de l’œil pour tenter d’arrêter le sang, et Sylla non loin de l’attaquant, se tenant la tête pour montrer ses regrets à l’arbitre. Pas suffisant cependant pour rendre Aurélien Petit clément. L’officiel sortait plus que logiquement le rouge. En se faisant exclure, le piston lensois a brisé la dynamique de son équipe qui s’en est finalement bien sortie. En tous cas mieux que Ripart.

La passivité des Messins
Mis à part le superbe but de Fabien Centonze, qu’a réellement montré le FC Metz pour pouvoir bousculer le PSG ? Pas grand-chose à vrai dire. Rapidement menés au score après le but de Kylian Mbappé, les Lorrains ont tout de suite baissé pavillon et laissé les Parisiens gérer la rencontre à leur guise. Ni un bloc bas, ni un bloc haut, ni au pressing, ni sur les deuxièmes ballons, l’escouade mosellane a sans cesse navigué entre deux eaux. Agaçant pour l’occasion son coach Frédéric Antonetti qui s’est souvent époumoné pour que son équipe se fasse plaisir et arrête d’avoir peur. Plus en jeu pour les places européennes, plus inquiétés par la relégation, les Grenats feraient bien de se lâcher un petit peu !