Adrien Rabiot lors du huitièmes de finale retour de C1 entre Paris et Barcelone, en 2017. ( P.Lahalle/ L'Equipe) (P.Lahalle//L'Equipe))

Ce qui a changé au Paris Saint-Germain depuis la remontada

Le Paris Saint-Germain va de nouveau croiser le fer avec le FC Barcelone en huitièmes de finale de Ligue des champions. Quatre ans après une déroute historique, beaucoup de choses ont changé pour le club de la capitale.

Un effectif largement remodelé

Difficile de se remettre d’une défaite aussi violente sans changer les acteurs. Depuis cette soirée du 8 mars 2017, le Paris Saint-Germain a profondément renouvelé son effectif. Un processus qui s’est accéléré depuis le retour de Leonardo dans la direction sportive du club. Si bien que deux tiers des joueurs présents au Camp Nou ne portent plus les couleurs du PSG aujourd’hui. Trapp, Thiago Silva, Meunier, Rabiot, Matuidi, Lucas, Cavani, Areola, Aurier, Krychowiak, Ben Arfa et Pastore : tous ont quitté la capitale sur les quatre dernières saisons. Seuls six membres de l’effectif parisien actuel ont connu la remontada : Marquinhos, Kimpembe, Verratti, Di Maria, Kurzawa et Draxler. Le traumatisme s’est estompé au fur et à mesure des départs de joueurs symboles de la fébrilité parisienne lors de ce huitième de final retour. A l’inverse, Antonio Henrique puis Leonardo ont enregistré de nombreuses arrivées pour pallier ces départs et aider le club à franchir ce plafond de verre européen. Si Neymar et Mbappé ont posé leurs valises dans la capitale à l’été 2017, ils ont été suivis par pléthores de nouveaux venus. Navas est venu mettre un terme à des années de flottement au poste de gardien. En défense, Bakker, Florenzi, et Bernat avant sa blessure ont un apport offensif plus que satisfaisant. Un cran au-dessus, Paredes tient un rôle de chien de garde pas toujours brillant mais qui aurait pu être utile aux Parisiens il y a quatre ans. Herrera, Gueye, Danilo ou Rafinha offrent des alternatives au milieu. Tandis que Sarabia, Icardi et Kean accompagnent les deux stars devant. Quatre ans après, le PSG n’a plus le même visage.

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Neymar a changé de camp

S’il fallait accoler un nom à la remontada, ce serait sans aucun doute celui de Neymar. A Barcelone, le Brésilien avait renversé presque à lui tout seul un PSG hagard. Seul Catalan à y croire alors que le match touchait à sa fin, il avait envoyé un coup franc droit dans la lunette de Trapp, avant de convertir le penalty obtenu par Suarez puis de servir parfaitement Sergi Roberto pour un sixième but rentré dans l’histoire. Le tout en sept petites minutes. Les Parisiens s’étaient montrés impuissants, sans réponse. En l’arrachant aux Blaugrana dans le mercato qui suivait, les dirigeants parisiens entendaient bien s’offrir ce leader technique et cette détermination qui leur avait jusque-là manqué dans les grands rendez-vous continentaux. Plus de trois saisons plus tard, ils ne le regrettent pas. Car si Neymar a souvent manqué ses premières grandes échéances avec le PSG (contre le Real ou Manchester United), il sort d’une saison au cours de laquelle il a assumé son statut. Irrésistible en Ligue des champions, il a emmené ses coéquipiers dans son sillage pour enfin dépasser les huitièmes de finale et voir plus haut. Que ce soit face à l’Atalanta en quart ou à Leipzig en demi-finale, Neymar a montré qu’avec lui, le PSG pouvait franchir bien des caps. Seul le Bayern a semblé pouvoir le contenir en finale. Face à un Barça aux grandes largesses défensives, sa présence côté parisien change la donne.

Neymar au Parc des Princes pour le huitième de finale aller de Ligue des champions entre Paris et barcelone (4-0). (F.Seguin/L'Equipe) (L'Equipe)

Un cap de franchi au niveau européen

Se remettre de la remontada n’a pas été une mince affaire pour le PSG. La saison 2017-18 a d’abord vu les hommes d’Emery échouer au même stade contre le Real, futur vainqueur. Sèchement battus 3-1 à Madrid après avoir ouvert le score, les Parisiens avaient offert un match insipide sur leur pelouse alors qu’ils étaient contraints à l’exploit. En mars 2019, ils ont même réussi à faire pire. Vainqueurs de Manchester United 2-0 à l’aller en Angleterre, ils craquaient à nouveau devant leur public face à un adversaire qui n’y croyait pas lui-même. Deux nouveaux traumatismes qui ont permis au PSG de passer un cap la saison dernière. Secoué à Dortmund en huitième de finale aller, le club a réussi à renverser la vapeur au Parc des Princes pour enfin revoir les quarts de finale. A Lisbonne, menés jusqu’aux derniers instants par l’Atalanta, les coéquipiers de Marquinhos sont parvenus à s’imposer au forceps pour voir les demies. Intraitables contre Leipzig, ils ne sont finalement tombés que face à un Bayern étincelant. Les hommes de Thomas Tuchel savent désormais souffrir en Ligue des champions. Leur nouvelle phase de poule éreintante pour cette édition 2020-21 en est une preuve supplémentaire. Défaits deux fois lors des trois premières journées, ils ont su gagner dans la douleur contre Leipzig et Manchester United pour s’offrir la première place de leur groupe. Une résilience et une force mentale nouvelles, qui pourraient bien faire la différence lors d’une double confrontation face au Barça qui s’annonce plus que disputée.

Quentin Coldefy

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