Soccer Football - Europa League - Group D - Rangers v Standard Liege - Ibrox, Glasgow, Scotland, Britain - December 3, 2020 Rangers manager Steven Gerrard shakes hands with James Tavernier after the match Pool via REUTERS/Andy Buchanan (L'Equipe)

Comment les Glasgow Rangers sont en passe de redevenir rois

Leaders de Scottish Premiership avant d'affronter leurs rivaux du Celtic dans le Old Firm ce samedi, les Glasgow Rangers sont enfin de retour au sommet du football écossais. Une véritable renaissance pour un club qui aura connu les bas-fonds de la 4e division en 2012 après une liquidation.

Il est des victoires qui ont une portée bien plus importante que de simplement décrocher les trois points. Celle acquise par les Glasgow Rangers face à leur rival éternel du Celtic le 29 décembre 2018 fait définitivement partie de cette catégorie (1-0). Après des années de galère, ayant connu une relégation en quatrième division pour des problèmes financiers à l’été 2012, les Gers signalaient leur retour sur le devant de la scène en glanant leur premier succès dans le légendaire Old Firm depuis plus de 6 ans. Un événement fêté comme un titre par des supporters heureux de voir un club, qu’ils n’auront jamais lâché malgré les difficultés, triomphant . Deux ans plus tard, et avant de retrouver les Celts ce samedi dans un derby hautement attendu, les hommes de Steven Gerrard ont rendu la pareille à leurs fans. Largement en tête de Scottish Premiership (16 points d’avance sur le Celtic), les pensionnaires de l’Ibrox Stadium sont bien partis pour remporter leur premier titre en Championnat depuis 2011. 
Cette perspective est forcément enchanteresse tant les bas qu’ont connu les Rangers ont été profonds. En 2012, c’est avec près de 160 millions d’euros de dettes qu’ils sont relégués économiquement en quatrième division écossaise. Privés de recrutement et interdit d’organiser le moindre match amical, c’est donc sans aucune préparation et avec un effectif complètement chamboulé que ceux que l’on surnomme également les Teddybears débutent la saison. Seuls McCulloch, Wallace et Alexander sont restés et les dirigeants s’appuient sur des amoureux du club venus à la rescousse, mais surtout sur des jeunes issus du centre de formation. Après un démarrage compliqué, la montée est facilement acquise et suivie d’une accession directe en D2 à l’issue de de la saison 2013-2014. L’année suivante, les Rangers ratent la remontée en D1, laissant la place à Heart of Midolthian. Mais ce n’est que partie remise puisque les Light Blues reviennent en D1 en 2015-2016 après un championnat maitrisé et une victoire face à Dumbarton (1-0).  

Le pari Steven Gerrard

Le premier objectif est alors accompli mais le plus dur reste à faire : revenir au sommet et décrocher un premier titre de Champion d’Ecosse depuis 2011. Limités financièrement, les dirigeants se montrent alors inventifs en allant chercher des joueurs dans des divisions inférieurs en Ecosse et en Angleterre à l’instar de James Tavernier qui débarque en 2015 en provenance de Wigan pour 250 000 euros, ou dans des pays étrangers comme Alfredo Morelos recruté à l’HJK Helsinki à l’été 2017 contre 1,2 millions d’euros. Autant de bons coups qui sont des atouts majeurs dans l’effectif actuel. Mais tout ce joli monde aura longtemps manqué d’un maestro capable d’accorder leurs talents. De 2016 à 2018, les entraineurs s’enchainent à la tête d’un club qui n’en est satisfait d’aucun. Sur la période, 4 coaches se succèdent et les Rangers, 3e en 2017 et 2e l’année suivante, manquent la qualification en Coupe d’Europe. 
C’est à l’été 2018 que la direction décide de nommer Steven Gerrard à la tête de l’équipe. Un véritable pari pour le club qui mise alors sur un novice chez les grands, la légende de Liverpool n’ayant entrainé que les équipes de jeunes chez les Reds. Mais la suite va donner raison aux dirigeants. Dès ses premiers mois, l’ancien milieu de terrain permet au club écossais de retrouver la scène européenne pour la première fois depuis 2011. En championnat, il termine derrière le Celtic en 2019 et 2020 mais les promesses dans le jeu sont bien présentes. Dans un 4-3-3 où les mouvements sont légions laissant la part belle aux montées de James Tavernier et à la percussion de Ryan Kent, l’Anglais va ajouter des pièces séduites par son projet et qui vont parfaitement s’intégrer comme Jermaine Defoe et Scott Arfield. Cette saison, le travail mis en place depuis un peu plus de deux ans prend forme et les Rangers semblent enfin prêts à embrasser un titre de Champion d’Ecosse qui leur manque tant. Une victoire contre le rival éternel ce samedi donnerait autant plus de saveur à une saison qui s’annonce historique. 

Benoît Desaint