bai (yohan) (P.Merimee/L'Equipe)

De Canet au CSKA Sofia : «C'est un rêve» pour Yohan Baï

Héros de la Coupe de France avec Canet, buteur notamment face à l'OM, l'attaquant de 24 ans tente le grand saut à l'étranger. Il vient de signer au CSKA Sofia, l'un des meilleurs clubs bulgares. Et ne cache pas son bonheur.

«Qu’est-ce que ça fait de passer d’un coup de la N2 à la Ligue Europa Conférence, avec dans le comité d’accueil Hristo Stoïchkov, Ballon d’Or 1994 et actionnaire du CSKA Sofia, votre nouveau club ?
Pour être honnête, à l’aéroport, je ne l’avais pas reconnu au début. C’est quelque chose d’énorme, quelque chose que j’ai toujours voulu dans ma vie, et pour tout dire, j’ai encore un peu de mal à réaliser. C’est plus autour de moi, mon père, ma mère, ma sœur, qui ont conscience de ce qui se passe.
 
Ce qui se passe, c’est qu’à 24 ans, sans jamais avoir évolué plus haut que la N2, vous vous retrouvez dans un club habitué aux Coupes d’Europe, 31 fois champion de son pays…
(Il coupe.) C’est un rêve. Je sais que des gens vont dire que c’est l’aspect financier qui m’a attiré, mais pas forcément. Je voulais me sentir spécial, désiré. Et c’est ce que j’ai ressenti quand le coach Alan Pardew (NDLR : ex-entraîneur de Newcastle, Southampton, WBA…) m’a appelé en Facetime, quand j’ai discuté avec le club. Ils me voulaient vraiment.

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«Dijon, Sochaux, c'était énorme pour moi»

Pas Sochaux ou Dijon, qui étaient sur votre piste ?
Si, si. Dijon était encore en Ligue 1 il y a quelques semaines, Sochaux a une grande histoire, des clubs comme ça, c’était énorme pour moi. Mais dans les discussions, il y avait toujours un mais. Ce n’était pas le cas avec le CSKA. J’ai signé trois ans, on va pouvoir travailler sur le long terme. Ça aussi c’est important.
 
Sochaux ou Dijon, c’était plus proche, plus familier. La Bulgarie, c’est le grand saut. Ce n’est pas inquiétant ?
Je n’ai vraiment pas eu peur quand j’ai su que le CSKA me voulait. Je n’avais pas d’a priori, j’ai examiné cette possibilité exactement comme les autres.
 
Vous connaissez la Bulgarie ?
J’y suis allé pour la première fois pour signer. J’en avais entendu parler, j’aime beaucoup regarder les clubs de l’étranger, les Championnats. Mais ce qui a fait la différence, c’est la conversation que j’ai eue avec Gaïus Makuta, un ami très proche qui était prêté dans un club bulgare (Beroe) cette saison. On se connaît depuis qu’on a 13-14 ans. Il était 1 heure du matin, je me creusais la tête pour savoir où aller, je l’ai appelé pour qu’il me parle de la Bulgarie, qu’il me donne son sentiment. Il me connaît vraiment très bien, il m’a dit qu’il savait que j’allais m’épanouir là-bas. Alors j’ai foncé.

Yohan Baï, ici face à Valère Germain, lors de l'exploit de Canet face à l'OM. (J.Prevost/L'Equipe)

Passer pro pour la première fois à 24 ans, qui plus est à l’étranger, ce n’est pas banal. D’où est venu le déclic ?
Avant, j’avais moins confiance en moi. C’est pour ça que je n’étais jamais au rendez-vous dans les moments cruciaux. Mais avec les années, à force d’enchaîner les saisons et les galères, je me suis rendu compte à quel point c’était important d’avoir confiance en soi. J’ai appris à l’avoir, petit à petit. C’est pour ça que ç’a tardé à arriver, mais aujourd’hui, je suis armé mentalement. Ce parcours, c’est ma force, et j’en suis fier.»

«Mais avec les années, à force d'enchaîner les saisons et les galères, je me suis rendu compte à quel point c'était important d'avoir confiance en soi. J'ai appris à l'avoir, petit à petit. C'est pour ça que ç'a tardé à arriver, mais aujourd'hui, je suis armé mentalement. Ce parcours, c'est ma force, et j'en suis fier.»

Arnaud Tulipier