Ils pourraient être les révélations de l'Euro 2020

Ils s’appelaient Renato Sanches, Moussa Sissoko et Hal Robson-Kanu en 2016. Jordi Alba, Mats Hummels et Alan Dzagoev en 2012. Andreï Arshavin en 2008, Andreas Charisteas en 2004. Bref, les exemples sont légion, à chaque édition du Championnat d’Europe, des joueurs plus ou moins connus se révèlent. L’Euro 2020 ne devrait pas déroger à la règle et c’est pourquoi FF.fr s’est penché sur 10 joueurs qui pourraient être les révélations de l’été.

Le nouveau joyau de la couronne. Parmi la flopée de wonderkids qui disputeront l’Euro, Jude Bellingham est certainement le plus connu et le plus en vogue en ce moment. A seulement 17 ans, le milieu central s’est imposé comme un joueur incontournable du Borussia Dortmund cette saison. 46 rencontres disputées pour 4 buts et 4 passes décisives, le natif de Stourbridge n’a pas tardé à briller en Bundesliga et à donner raison aux décideurs du BvB, qui n’avaient pas hésité à lacher 23 millions d’euros à Brimingham pour récupérer un gamin qui n’avait connu jusqu’alors que le Championship. Ses prestations en Ligue des champions, notamment face à Manchester City en quarts de finale, ont surpris. Le talentueux milieu de terrain, deuxième plus jeune buteur d’une phase finale de C1, pourrait bien démarrer la compétition comme titulaire au sein d’une équipe qui fait partie des favoris. Et vu le talent de l’ancien Blue, ça n’étonnerait personne.

Jude Bellingham est devenu le premier joueur de 17 ans à disputer l’intégralité d’un match de 90 minutes pour l’Angleterre depuis 140 ans, le dernier étant Thurston Rostron en mars 1881 lors d’une défaite face à l’Ecosse à Kennington Oval. 

A seulement 20 ans, Eric Garcia possède déjà un beau CV. Formé à la Masia, le défenseur central décide de quitter la Catalogne pour rejoindre Manchester City en 2017, motivé par la présence de Pep Guardiola. Après 35 matches disputés sous le maillot des Skyblues, le natif de Barcelone a décidé de retourner chez les Blaugrana cet été, libre de tout contrat. S’il a peu joué cette saison (12 feuilles de match seulement), il bénéficie toutefois de la confiance du sélectionneur espagnol Luis Enrique et se battra avec Pau Torres, Aymeric Laporte et Diego Llorente pour une place de titulaire dans ce qui sera sa première grande expérience internationale. L’occasion de se mettre dans la poche tous les supporters catalans avant son retour au Camp Nou ? 

Sur une planète football où les arrières latéraux de qualité sont une denrée rare, Vitaliy Mykolenko pourrait bien profiter de l’Euro pour tirer son épingle du jeu et taper dans l'œil de grosses écuries. Le latéral gauche de 22 ans est déjà un pilier de la sélection d'Andriy Shevchenko et symbolise, au même titre que ses coéquipiers du Dynamo Kiev Mykola Shaparenko et Viktor Tsygankov une nouvelle génération dorée chez la Sbirna. Vif, rapide et excellent centreur, le joueur d’1,80m sort de deux exercices réussis avec son club, qui a retrouvé le trône du Championnat ukrainien cette saison. Mykolenko a été un joueur important du sacre avec 22 matches disputés (sur 26), 2 buts inscrits et 3 passes décisives délivrées.  Après avoir disputé la Ligue Europa, l’arrière gauche né à Cherkasy a découvert la Ligue des champions cette saison. En sélection, il a été titulaire à 15 reprises, lors de ses 15 capes. Dans un groupe C très ouvert avec les Pays-Bas, l’Autriche et la Macédoine du Nord, dans lequel les joueurs de Sheva auront une carte à jouer, Vitaliy Mykolenko sera à coup sûr un élément à suivre. 

On peut déjà affirmer qu’il sera l’un, si ce n’est le plus grand attaquant de cet Euro. Au sens propre, physique. Avec son double mètre, Sasa Kalajdzic ne passe pas inaperçu sur le front de l’attaque autrichienne. Pareil en Bundesliga, où l’avant-centre de 23 ans n’a pas fait dans la discrétion cette saison du côté de Stuttgart. Le big men des Souabes a inscrit 16 buts en Championnat. Son physique et son jeu de tête salvateur en font une menace aérienne constante qui pourrait s’avérer être une arme létale lors de la compétition. Mais le résumer à son profil longiligne serait réducteur, l’ancien joueur de l’Admira Wacker a un sens du déplacement aiguisé, un sang froid remarquable dans la zone de vérité. Il sait aussi se montrer altruiste, en attestent les six passes décisives qu’il a délivrées. 

On ne présente plus la sélection croate, vice-championne du monde, emmenée par un trio Modric-Kovacic-Brozovic au milieu de terrain. Pourtant, pour cet Euro, l’équipe au damier n’a d’autre choix que de faire peau neuve à la pointe de son attaque en raison de la retraite internationale de Mario Mandzukic. Le sélectionneur Zlatko Dalic a tranché, le successeur sera Bruno Petkovic. Avec son mètre 93, l’avant-centre de 26 ans pèse sur les défenses et se montre précieux depuis qu’il est arrivé au Dinamo Zagreb à l’été 2018. C’est simple, il a enchaîné trois saisons en dépassant à chaque fois la barre des 10 buts et des 10 passes décisives toutes compétitions confondues. Des performances qui conduisent Dalic à lui offrir sa première sous la tunique croate le 21 mars 2019 face à l’Azerbaïdjan (2-1). S’en suivent 14 sélections pour 6 buts, et un rôle de nouvelle gâchette des Valtreni. «Petkovic doit être à l’Euro 2020 ce qu’était Mandzukic en Russie», confiait son sélectionneur au quotidien sportif croate Sportske Novosti. La mission s’annonce difficile mais pourrait ouvrir bien des portes à l’ancien joueur de Bologne.

La Macédoine du Nord va découvrir l’Euro pour la première fois de son histoire. Et si le nom de Goran Pandev vient immédiatement à la bouche lorsqu’on aborde les Lions Rouges, la sélection d’Igor Angelovski compte d’autres joueurs frissons dans ses rangs. Parmi eux, le jeune milieu de terrain Eljif Elmas est déjà habitué aux joutes européennes. A 21 ans, le joueur formé à Rabotnicki est déjà passé par deux grands clubs du continent : Fenerbahçe et Naples. Ses belles prestations en Turquie ont tapé dans l'œil du club italien. En Campanie, l’international macédonien (27 sélections, 7 buts) fait office de joker de luxe et fait parler sa polyvalence. Il y découvre la Ligue des champions et la Ligue Europa. Titulaire indiscutable aux côtés d’Enis Bardhi (Levante) au milieu de terrain, le Napolitain avait notamment offert une victoire retentissante aux siens en Allemagne lors des éliminatoires à la Coupe du monde 2022 fin mars (1-2). 

A l’instar de Teun Koopmeiners (également sélectionné pour l’Euro), Myron Boadu et Calvin Stengs (retenus avec les Espoirs), Owen Wijndal est issu du centre de formation de l’AZ Alkmaar. Titulaire régulier puis incontestable avec le club néerlandais depuis deux saisons (82 matches disputés toutes compétitions confondues), le latéral gauche a connu sa première sélection en octobre 2020 lors d’une défaite face au Mexique (1-0) avant de vivre au total neuf sélections. Aligné huit fois en tant que titulaire, le tonique arrière devrait occuper le couloir gauche des Oranje durant la compétition. Sa qualité de centre et sa vitesse en font un apport offensif considérable : il a distribué 13 passes décisives en deux saisons en Eredivisie. Enfin le successeur de Giovanni van Bronckhorst ? 

Pedro Goncalves n’aurait pas pu rêver mieux, pour l’instant, comme fin de saison. Principal artisan du titre du Sporting en Liga NOS, il s’est offert le titre de meilleur buteur du Championnat en inscrivant un triplé lors de l’ultime journée, portant son total à 23 réalisations. L’ailier droit de 22 ans a vu sa magnifique saison récompensée par sa sélection avec la Seleçao pour l’Euro 2020. Formé à Braga, passé par les équipes jeunes de Valence et Wolverhampton et révélé à Famalicao, le natif de Chaves a honoré sa première cape face à l’Espagne en amical vendredi dernier (0-0). Si la concurrence est rude dans le secteur offensif lusitanien (Cristiano Ronaldo, Joao Felix, Diogo Jota, André Silva, Rafa Silva), le lion de Lisbonne pourrait bien avoir sa chance durant la compétition. 

Privée du retour de Zlatan Ibrahimovic en raison d’une entorse au genou, la Suède devra s’en remettre au jeune Alexander Isak pour briller offensivement. La lourde tâche de remplacer le héros national sur le front de l’attaque ne devrait pas faire peur à l’attaquant de la Real Sociedad, mis sous les feux des projecteurs très tôt dans sa carrière. Précoce, le Suédois est devenu le plus jeune buteur de la sélection le 12 janvier 2017 en marquant face à la Slovaquie à 17 ans et 113 jours. Si le passage entre l’AIK Solna, son club formateur, et le Borussia Dortmund a été compliqué en 2016, le buteur de 21 ans a par la suite toujours réussi là où il est passé. A Willem II en Eredivisie lors de la saison 2018-19 (13 buts et 7 passes décisives en Championnat), puis en Espagne avec la Real Sociedad depuis maintenant deux saisons (33 buts inscrits). Face à l’Espagne, la Slovaquie et la Pologne, il sera l’arme offensive principale des Blagult. 

Pas épargné par les blessures depuis sa signature à la Juventus à l’été 2019, Merih Demiral pourrait bien profiter de l’Euro 2020 pour montrer à l’Europe entière sa solidité défensive. Le roc de Kocaeli n’a disputé que 15 matches de Serie A cette saison. Barré par Leonardo Bonucci, Matthijs de Ligt et Giorgio Chiellini lorsque ce dernier n’est pas blessé, le défenseur de 23 ans est un véritable pilier avec la sélection turque où son association avec Caglar Soyuncu offre une assise défensive à Senol Gunes. Alors que, d’après le Corriere dello Sport, son avenir chez la Vieille Dame s’annonce incertain, l’ancien joueur de Sassuolo pourrait voir sa cote monter en cas de belles prestations avec «la lune aux étoiles».

En seulement 19 matches, Adam Hlozek a trouvé le chemin des filets à 15 reprises et délivré 8 passes décisives avec le Sparta Prague dans le Championnat tchèque. C’est assez pour finir meilleur buteur en ayant loupé la moitié des rencontres à cause d’une fracture du métatarse. Un sacré bilan, d’autant plus pour un joueur qui soufflera sa dix-neuvième bougie le 25 juillet prochain. Puissant et agile devant le but, le Tchèque jouit d’une palette complète pour son jeune âge et tentera d’en faire profiter la République tchèque durant l’Euro. Une sélection qu’il retrouve après ses deux premières sélections en septembre et octobre. Nul doute que ses prestations seront scrutées de près par plusieurs écuries européennes. Cet Euro pourrait être un tournant dans la carrière du jeune tchèque, qui vient de prolonger son contrat jusqu’en juin 2024.