La leçon : Du travail vite fait, bien fait
Un autre visage. Une autre ambition. Après la bouillie servie face au Danemark lors de leur entrée en matière (0-1), les Bleuets ont montré de belles choses dans le premier acte. Suffisant pour mettre un double coup de bâton fatal à une Russie étouffée. Sylvain Ripoll avait un plan pour cela. Le sélectionneur de l'équipe de France Espoirs changeait cinq ouailles par rapport à la première sortie ratée. Sur le banc les Kamara, Guendouzi, Camavinga et autres Fofana. Les bons choix puisque le milieu tricolore a été beaucoup plus équilibré et percutant que face au Danemark.
Les Bleuets se montraient d'emblée plus agressifs. Romain Faivre allumait la première mèche d'une frappe sèche (3e). Bougés physiquement par les Russes, les hommes de Ripoll pouvaient remercier Alban Lafont pour une parade décisive face à Oblyakov (4e). Plus vifs dans la transition et lucides dans leurs choix, les Bleuets concrétisaient leur domination. Odsonne Edouard slalomait entre deux défenseurs russes à l'entrée de la surface et était déséquilibré par Maslov. Penalty indiscutable. L'attaquant du Celtic se faisait justice comme un grand, à contre-pied (1-0, 15e). Malgré une timide frappe de Chalov contrée par Konaté, la France saisissait chaque occasion de faire mal. Et la Sbornaia prenait un coup de bâton fatal. Ikoné initiait un débordement sur son côté. Le centre en retrait du Lillois était à direction d'Edouard qui, intelligemment, laissait passer pour Gouiri. Le Niçois enroulait du droit sur la main du malheureux Maslov. Deuxième penalty (23e). D'une panenka bien sentie et exécutée, Jonathan Ikoné doublait la mise (2-0, 24e). Bien dans leurs matches, les Bleuets pouvaient compter sur un Alban Lafont impérial. Le portier nantais détournait une frappe violente de Zacharian (35e). Odsonne Edouard se créait une dernière occase avant la pause (43e) et les hommes de Ripoll rejoignaient les vestiaires avec de la confiance plein les bagages.
Dans un second acte un peu moins intéressant, les Bleuets contrôlaient les débats. Il faut dire que le double coup de semonce a clairement assommé des Russes bien pâles offensivement mais surtout, muselés par une défense française au poil. Devant, Amine Gouiri passait proche du troisième but tricolore (57e) mais les tricolores ne tremblaient guère. Jules Koundé tranchant et saignant anticipait tout ce qui passait, Adrien Truffert n'hésitait pas à resserrer axial pour couper des courses adverses... Mis à part une frappe lointaine de Chalov (76e), les Bleuets pouvaient savourer un succès vite fait bien acquis. Il faudra désormais faire tomber l'Islande pour espérer revoir la troupe tricolore à la phase finale de l'Euro Espoirs fin mai prochain.
Le gagnant : Lafont en taulier
Le gardien de but des Tricolores peut sourire. Parfois critiqué car il ne fait pas la décision, Alban Lafont a maintenu à flot les Bleuets sur deux parades extrêmement importantes (4e et 35e). S'il s'est parfois éparpillé sur ses relances au pied, le Nantais a régné dans les airs sur les coups de pied arrêtés de la Russie. Avec une défense placée haut, il a parfaitement géré la profondeur en sortant comme un libero. Rassurant.
Le perdant : Pavel Maslov double lame
Terrible dénouement. En quelques minutes, le défenseur russe a foutu en l'air tout le plan de jeu de ses coéquipiers. Fautif sur le crochet dévastateur d'Odsonne Edouard, Pavel Maslov a eu la main baladeuse sur une frappe de Gouiri. Deux penaltys concédés et un mal fou à gérer les montées d'Adrien Truffert en face.
J.T.