(S.Mantey/L'Equipe)

L'équipe de France fait le job et ramène trois précieux points du Kazakhstan (2-0)

Inspirée au cours du premier acte puis sérieuse lors du second, l'équipe de France est logiquement sortie gagnante du premier match de son histoire au Kazakhstan. Grâce notamment à un but d'un bon Ousmane Dembélé et une réalisation contre son camp de Serguei Maliy.

La leçon : Sérieux récompensé

Ramenés aux 5600 kilomètres qui séparent Noursoultan et Paris, cela fait cher les trois petits points. La notion d'empreinte carbone oubliée, cela valait le coup. Parce que les Bleus pourraient bien passer la nuit en tête de leur groupe, déjà. Et parce qu'on a vu, au milieu du grand froid mais sous le toit de l'Astana Arena, des choses intéressantes. Dans les attitudes, d'abord, une fois le ballon perdu (il fallait voir Thomas Lemar courir comme un dératé à chaque fois que les Kazakhstanais interceptaient). Et dans les transmissions, surtout, facilitées par un synthétique en bien meilleur état que celui sur lequel l'équipe de France avait joué en Andorre, un soir de juin 2019. Et comme par hasard, la bande de Didier Deschamps, largement remaniée au coup d'envoi, a tranquillement regagné les vestiaires avec deux buts d'avance. Après quelques approximations techniques de Léo Dubois, de Kurt Zouma ou d'Hugo Lloris, ce sont deux Mancuniens qui ont sifflé la fin de la récréation. On jouait la 19e minute de la partie lorsque Paul Pogba a claqué une passe plein axe à destination d'Anthony Martial. L'attaquant, qui jouait gros au Kazakhstan, a alors réalisé une prise de balle Ligue des champions avant de servir parfaitement Ousmane Dembélé. L'ailier droit concluait ce beau mouvement d'une frappe aussi spontanée que précise (1-0, 19e) et tout devenait plus léger. Les Français continuaient alors à combiner, sans jamais ou presque relâcher l'étreinte et c'est tout à fait logiquement qu'ils doublaient la mise. Sur phase arrêtée, cette fois, juste après que Serguei Maliy a privé Martial de son deuxième but international (43e). Quelques instants après avoir sauvé les siens, le défenseur central... marquait contre son camp sur un corner d'Antoine Griezmann (0-2, 44e).

Restait alors à prier pour que les Bleus nous gratifient d'une seconde période d'un autre calibre que celle qu'ils avaient livrée trois jours plus tôt, à Saint-Denis. A l'occasion des anniversaires de Benjamin Pavard et de Steve Mandanda, de mauvaise surprise il n'y a pas eu. Au contraire. Tout ne fut pas toujours aussi emballant, certes, mais les visiteurs auront été sérieux jusqu'au bout. Personne n'aurait craché sur un festival offensif, bien sûr, mais l'équipe de France a au moins eu le mérite, cette fois, de ne pas encaisser de but sans concéder de tir cadré. Et si Alexandre Mokine n'avait pas réalisé quelques prouesses (69e et 71e) dans le jeu puis sorti un pénalty de l'entrant Kylian Mbappé (75e), les coéquipiers de Lloris seraient remontés dans l'avion avec un goal-average un peu plus positif encore. Si les vainqueurs du jour font preuve du même sérieux que ce dimanche durant la suite des qualifications, cela ne portera pas à conséquence.

Les gagnants : Dembélé, Lemar et l'intensité

Qu'est-ce qui sépare la 122e nation au classement FIFA d'un champion du monde en titre ? Une bonne part de talent, bien sûr, de l'expérience, aussi, et un tas d'autres éléments qu'il ne semble pas utile d'énumérer. C'est plutôt ce qui peut rapprocher deux équipes aussi éloignées sur le papier qu'il est intéressant d'évoquer : l'intensité. Lorsque le favori n'en met pas autant que son vis-à-vis, alors l'écart se réduit. Ce dimanche après-midi, celui-ci a paru immense et c'est en grande partie parce que les Tricolores ont tout fait rapidement, une heure durant. A l'image du jeu sans ballon de Lemar ou de la plupart des enchaînements (notamment sur le premier but) de Dembélé. Ces deux-là ne devaient pas se manquer et ils ont tout mis en œuvre pour éviter un loupé.

- Les notes de Dembélé, Lemar et des autres Bleus

Le perdant : Maliy, de héros à coupable

Il était là, tout proche. Après un subtil piqué de Lemar, Martial n'allait plus avoir qu'à pousser le ballon dans le but vide avant de s'en aller célébrer le deuxième but de sa carrière internationale. Et puis Maliy a surgi de nulle part pour préserver le suspense. C'est en tout cas ce que l'on avait en tête, juste après cette sublime intervention défensive devant le numéro 20 des Bleus. Le Kazakhstan allait regagner les vestiaires avec un seul but de retard et devoir une fière chandelle à son stoppeur. Oui mais voilà, le héros s'est mis à la faute sur l'action suivante et l'après-midi a alors pris une toute autre tournure. Les Bleus pouvaient gérer et le central kazakhstanais regretter son attitude défensive hasardeuse.

Thymoté Pinon