(A.Martin/L'Equipe)

L'OL éparpille Saint-Étienne et s'offre le derby !

Outrageusement dominateurs, les Lyonnais n'ont montré aucune pitié pour humilier une ASSE aux abois (5-0). Kadewere et Marcelo ont signé un doublé pour replacer l'OL à l'affût sur le podium de Ligue 1.

La leçon : Du Vert pilé

Le 5 novembre 2017 n’était pas un exploit d’un soir. Plus de trois ans après sa démonstration dans le Chaudron, l'OL a remis ça ce dimanche soir en allumant un Saint-Etienne proche du pathétique (0-5). Infatigables au pressing, plus saignants dans les duels, inspirés balle au pied et cliniques sur coups de pied arrêtés, les hommes de Rudi Garcia n’ont jamais relâché leur étreinte. Comme à l’aller, Kadewere y est allé de son doublé, comme Marcelo, avant que Bouanga ne dévie un coup franc de Depay dans ses propres filets. Après leur coup d’arrêt contre Metz, les Gones renouent avec le succès et reviennent à deux points du duo PSG-Lille. Pendant que les Verts plongent à la 16e place.
 
Le premier coup de pression a pourtant été l’œuvre des joueurs du Forez. Quelques secondes à peine après le coup d’envoi, le centre d’Hamouma était dévié par Denayer directement sur Moueffek. Seul en pleine surface, le jeune Stéphanois manquait le cadre (1e). Un feu de paille rapidement consumé. L’OL prenait les commandes et Depay puis Kadewere chauffaient déjà les gants de Moulin en guise de réponses (4e et 5e). Installés dans la moitié adverse, les Gones multipliaient les vagues. Et la digue a vite craqué. Sur un corner côté gauche, la défense stéphanoise cafouillait son dégagement et permettait à Tino Kadewere d’ouvrir le score (0-1, 16e). Sonnés, les Verts continuaient de subir mais étaient sauvés pas la barre sur un tir puissant de De Sciglio à la suite d’un nouveau corner (23e). Moulin avait beau maintenir les siens à flots devant Toko Ekambi (33e), l’écart de niveau abyssal a fini par se confirmer une nouvelle fois. Sur un coup franc venu de la droite, Dubois trouvait Marcelo aux six mètres pour le break (0-2, 36e). Complètement étouffés, les hommes de Puel ne trouvaient aucune solution et affichaient un taux catastrophique de passes réussies (66 %).
 
Le technicien stéphanois lançait Bouanga et Nordin pour tenter de renverser la vapeur. Sur une transition tranchante, le second trouvait le poteau de Lopes (56e). Un signe d’espoir anéanti dans la foulée. Dubois trouvait à nouveau Marcelo sur un coup franc copie conforme du deuxième but (0-3, 59e). Le début d’un tsunami. Hagards et abattus, les Verts lâchaient définitivement. Servi par Depay côté droit, Kadewere trompait encore Moulin pour aggraver la marque (0-4, 68e). Déterminé à poursuivre son festival, l’OL gardait le pied sur l’accélérateur. Déjà malheureux à l’aller, Bouanga déviait cette fois un coup franc de Depay pour le dernier pion de la soirée (0-5, 82e). L’humiliation aurait pu être encore plus large si Moulin ne sortait pas une magnifique claquette sur un enroulé de Toko Ekambi (83e). Dernière étincelle d’un feu artifice sublime, qui risque de faire très mal à la tête du côté de la Loire...

Le gagnant : Dubois a pris feu en Forez

Marcelo et Kadewere ont évidemment brillé avec leurs doublés respectifs, mais on préfère retenir la prestation parfaite de Léo Dubois sur son côté droit. Bien aidé par les immenses largesses du flanc gauche stéphanois, l’ancien Nantais a donné l’impression de jouer ailier. Toujours aux avants postes, il a dévoré la ligne de touche pour écarteler le bloc adverse. L’international français a multiplié les centres dangereux mais a surtout pris la lumière sur coup de pied arrêté. Sur deux coups francs identiques, il a à chaque fois trouvé Marcelo aux six mètres pour signer deux passes décisives (0-2, 36e et 0-3, 59e).

Le perdant : L'entrejeu stéphanois s'est noyé

66 %. Comme le pourcentage famélique de passes réussies par Saint-Etienne à la pause. Etouffés par le pressing lyonnais, les hommes de Claude Puel ont été incapables de ressortir de leur camp et de mettre le pied sur le ballon. Symbole de ce naufrage, le milieu de terrain des Verts n’a jamais réussi à prendre le dessus, même sur de courtes séquences, face à l’entrejeu rhodanien. Gabard a cédé sa place à Bouanga dès la pause, mais rien n’a changé.

Quentin Coldefy