La pouponnière de Peter Bosz

Après un échec cuisant à se qualifier en Ligue des champions sous Rudi Garcia, l’Olympique Lyonnais a décidé de tenter un pari, celui de Peter Bosz. L’entraîneur néerlandais va s'asseoir sur le banc rhodanien pour au moins les deux prochaines saisons. Il y retrouvera un jeune effectif, des joueurs à potentiel qui ne demandent qu’à progresser : Maxence Caqueret, Sinaly Diomandé, Rayan Cherki, Florent Da Silva entre autres. Et sans aucun doute, l’appétence du technicien de 57 ans à développer les jeunes pousses et à leur donner du temps de jeu a dû pencher dans la balance en sa faveur lors des discussions entre Juninho et Jean-Michel Aulas. «Je n’ai pas peur de lancer des jeunes et de leur faire confiance, s’ils ont les qualités», confiait-il lors de sa présentation. Que ce soit au Vitesse Arnhem, à l’Ajax Amsterdam ou au Bayer Leverkusen, plusieurs joueurs ont franchi un cap sous ses ordres. FF revient sur dix profils qui ont pris une autre dimension lors de son passage.

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Comme un signe du destin, l’ancien Lyonnais a été l’une des premières pierres taillées par Peter Bosz. Les deux hommes se sont d’abord connus au Vitesse Arnhem aux Pays-Bas. Prêté par Chelsea en janvier 2014, l’ailier droit inscrit 3 buts en 13 rencontres. Son prêt est prolongé d’une saison, l’occasion pour lui d’exploser sous les ordres de Bosz en scorant à 13 reprises et en délivrant 5 passes décisives en Championnat. Trois jours après l’arrivée du technicien sur le banc de l’Ajax en juin 2016, Traoré est prêté dans la capitale néerlandaise. Sous le maillot ajacide, et sous les ordres d’un entraîneur qui le connaît bien, le natif de Bobo-Dioulasso brille : 9 buts, 2 passes décisives en Eredivisie, et une campagne de Ligue Europa de haute volée (4 buts, 4 passes décisives) avec en point d’orgue cette masterclass face à l’OL en demi-finales…

Avant de faire le bonheur des Aiglons, Kasper Dolberg faisait celui de l’Ajax. Et c’est définitivement sous la houlette de Peter Bosz que l’attaquant danois a séduit l’Europe. Après son arrivée en provenance de Silkeborg, le buteur au visage de poupon est lancé dans le grand bain par le technicien néerlandais lors du tour préliminaire de Ligue des champions face au PAOK Salonique le 26 juillet 2016 (1-1). Un pari gagnant puisque le jeune avant-centre inscrit son premier but avant d’enchaîner en Eredivisie et d’inscrire un doublé face au Sparta Rotterdam lors de son troisième match. C’est simple, parmi les dix entraîneurs qu’il a connu dans sa jeune carrière, Bosz est celui avec lequel Dolberg a le plus joué et s’est montré le plus décisif (48 matches, 23 buts et 8 passes décisives). 

Hakim Ziyech rejoint l’Ajax Amsterdam en toute fin de mercato lors de la saison 2016-17. Le transfuge de Twente ne tarde pas à se révéler comme l’un des meilleurs créateurs d’Eredivisie sous les ordres de Peter Bosz. Au-delà de ses 10 pions inscrits, ce sont surtout ses 19 caviars délivrés toutes compétitions confondues qui surprennent. Le technicien a su tirer le meilleur du milieu marocain en le positionnant au cœur de son 4-3-3. «Je voulais beaucoup plus de lui que ce qu’il avait montré à Twente» avait confié Bosz à De Telegraaf. Le message semble avoir été entendu. 

On ne présente plus les deux petits princes de l’Ajax aux cheveux d’ange. Si les deux jeunes joueurs ont crevé l’écran lors de la saison 2018-19 avec l’épopée ajacide en Ligue des champions (élimination en demi-finales face à Tottenham), ils ont tous les deux été lancés par Peter Bosz. Le 21 septembre 2016, lors d’un match de coupe des Pays-Bas face à Willem II, l’ancien coach du Vitesse Arnhem décide de faire confiance aux deux gamins issus du Jong Ajax. Le défenseur inscrit même un but lors de la victoire éclatante des siens (5-0). Le milieu de terrain ne fera que 11 petites apparitions cette saison-là, contre 23 pour le natif de Leiderdorp. Les premières lignes d’une ascension fulgurante pour les deux Néerlandais, aujourd’hui sous contrat chez deux géants du football européen : la Juventus et le Barça. 

Recruté à l’Atlético Nacional contre 5 millions d’euros en juillet 2016, Davinson Sanchez va très rapidement s’imposer comme un indéboulonnable du 4-3-3 concocté par Peter Bosz. Rapide, costaud et très à l’aise à la relance, le Colombien forme une charnière hermétique aux côtés de De Ligt et dispute 45 matches au cours de la saison. Le défenseur apporte également sur phases arrêtées, avec 6 buts à la clé. Très vite, le joueur de 21 ans (à l’époque) devient trop grand pour l’Eredivisie. Ses prestations séduisent Tottenham au point de casser la tirelire : 42 millions d’euros lâchés pour le colosse de Caloto, qui devient ainsi le transfert le plus cher de l’histoire des Spurs. 

Le Bayer Leverkusen n’a pas attendu l’arrivée de Peter Bosz sur le banc pour offrir à Kai Havertz ses débuts en professionnel. Le gamin d’Aachen commence à écrire son histoire en Bundesliga à seulement 17 ans et quelques jours lors de la saison 2016-17. S’il est déjà titulaire indiscutable lorsque le Néerlandais débarque en décembre 2018 sur le banc, le jeune Allemand va exploser sous ses ordres. 29 buts inscrits, 10 offrandes distillées, Havertz s’éclate dans le schéma tactique de son entraîneur, qui le positionne tantôt dans le cœur du jeu, tantôt sur le côté droit ou en pointe. Mieux, l’international allemand se montre régulier, ce qui lui faisait défaut jusqu’à présent. Sa dernière saison en Bundesliga, la meilleure de sa carrière (12 buts, 6 passes décisives), séduit Chelsea qui le recrute contre 80 millions d’euros.

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Edmond Tapsoba débarque sur la rive orientale du Rhin sur la pointe des pieds en janvier 2020 en provenance du Vitoria Guimaraes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le défenseur burkinabé s’est adapté à son nouvel environnement à la vitesse de l’éclair. «Généralement, je ne fais pas rapidement confiance aux nouveaux joueurs. Mais avec Edmond Tapsoba, c’est différent», déclarait de son côté Peter Bosz. A 22 ans, le natif de Ouagadougou s’installe très vite en défense aux côtés de Jonathan Tah. 22 matches en une moitié de saison, et des performances qui mettent tout le monde d’accord. L'Étalon enchaîne et démarre la saison 2020-21 dans le peau d’un titulaire, jusqu’au départ de Bosz. 

C’est le dernier frisson du Bayer, sorti tout droit du centre de formation de Cologne. Une pépite qui tombe à pic après le départ de Kai Havertz pour Chelsea. Et contrairement au talentueux joueur aux joues creuses, c’est bien Peter Bosz qui a lancé Florian Wirtz. Le technicien jette le wonderkid dans la fosse en mai 2020, face au Werder Brême (1-4) et se montre très élogieux à son égard après la victoire : «Normalement je ne parle pas des joueurs individuellement. Mais je vais le faire pour Florian. Jouer son premier match de Bundesliga représente toujours quelque chose de spécial. Il n'a que 17 ans, j’imagine qu’il était nerveux avant la rencontre. Mais il ne l’a pas montré, il a bien joué, il a été important pour nous dans ce match.» La suite n’est qu’une formalité pour le précoce milieu offensif, qui s’impose comme un élément clé du système de Bosz. Il découvre la Ligue Europa et multiplie les apparitions lors de la saison 2020-21. 31 matches, 7 buts et 7 passes décisives sous la tutelle du Néerlandais, Wirtz toque à la porte de la Mannschaft mais devra finalement se contenter de l’Euro Espoirs. 

Nadiem Amiri et Kemir Demirbay ont débarqué à Leverkusen en juillet 2019 en provenance d’Hoffenheim. Les deux milieux centraux s’installent rapidement dans le onze de Bosz et se font les animateurs de son milieu à trois. Les deux Allemands cumulent 33 passes décisives en deux saisons. Moussa Diaby, lui aussi arrivé à l’été 2019, est passé d’un rôle de second couteau au PSG à véritable dynamiteur offensif sous Bosz. Le technicien lui a fait confiance à 74 reprises, pour 17 buts et 20 caviars. Leon Bailey et Kevin Volland se sont épanouis avec l’ancien coach du Vitesse Arnhem. Le Jamaïcain est devenu un atout offensif détonnant au Bayer tandis que l’actuel joueur de Monaco a signé le meilleur bilan de sa carrière lors de l’exercice 2018-19 (15 buts et 16 passes décisives).