mbappe lottin (kylian) (A.Reau/PRESSE SPORTS)

Le débrief de la 31e journée de Ligue 1 à la sauce France Football

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe les matches à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Trente-et-unième épisode de la saison.

On a aimé

Lille, doguement efficace
L'espace d'un week-end et d'un choc au sommet entre le leader du Championnat et son dauphin, le LOSC a fait un cours magistral sur le thème suivant : "Le football, ce sport avant tout et surtout collectif." Ce PSG plein d'individualités mais incapable de se mettre au niveau l'a appris à ses dépens. On a franchement adoré cet état d'esprit lillois, cette organisation, ce sérieux. Il y a la patte d'un Christophe Galtier qu'il faut saluer, bien entendu, et des joueurs qui se sont chacun mis au service du collectif. Regardez plutôt un Renato Sanches qui n'a pas pu avoir énormément de bons ballons dans ses pieds, mais qui a été ultra-présent sur son côté pour participer aux efforts. Benjamin André, Jonathan Ikoné, Tiago Djalo, José Fonte, Mike Maignan, Boubakary Soumaré... Et ce Jonathan David qui boîte bas mais qui serre les dents pour aller tromper Keylor Navas, le meilleur gardien de Ligue 1. De vrais chiens, ces Dogues.

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Ben Yedder, touché, loin d'être coulé
On parie que Wissam Ben Yedder va retrouver le onze de Niko Kovac le week-end prochain face à Dijon. De nouveau sur le banc pour la seconde fois consécutive samedi face à Metz (4-0), l'international français y est allé de son doublé dont un enchaînement d'une rapidité dingue. A croire que l'ancien de Séville a été piqué d'avoir fait banquette. Il a répondu et sera évidemment déterminant dans le sprint final et dans les rêves de titre de l'ASM. Et on ose imaginer que c'était l'effet recherché par son entraîneur...

Badé a chillé
Tranquille comme Loïc. Face à Lyon, le défenseur lensois a sorti une prestation à montrer à tous les jeunes défenseurs de football. Collé aux basques de Memphis Depay, Loïc Badé a mis sous l’éteignoir l’international néerlandais, rien que ça. Solide dans ses interventions, tranchant, juste dans ses relances et bon dans le jeu aérien, il est sorti de Félix-Bollaert comme l’un des hommes du match. Depuis son arrivée du Havre où il avait peu joué (sept matches), le natif de Sèvres s’est installé comme un indiscutable dans la défense à trois artésienne. Nul doute qu’il fera des envieux à la fin de la saison…

Nice, la nouvelle vague
Il n’y a pas à rechigner, le jeu proposé par l’OGC Nice depuis maintenant un bon mois et demi est franchement emballant. Alors qu’en début d’année civile, personne n’aurait misé un sou sur une fin de saison enthousiasmante, le peuple niçois peut encore croire à une place européenne en fin de saison. Auteur de quatre victoires sur les cinq derniers matches, l’OGCN a son destin entre les mains et peut compter sur un Amine Gouiri étincelant. L’international espoirs ne cesse de confirmer les promesses placées en lui avec 12 buts et 6 passes décisives en Championnat cette saison. Dans son sillage, Myziane Maolida et Alexis Claude-Maurice ne sont pas en reste. Oui, la jeunesse niçoise est en train de prendre le pouvoir. Et ce, pour notre plus grand plaisir.

Green, le nouvel ange vert
Son nom est Green, son prénom est Étienne. On ne pouvait difficilement faire mieux. Destiné à porter ce maillot vert s’il en est, le troisième gardien de l’ASSE a connu dimanche à Nîmes son baptême du feu en fanfare. A vingt ans, le gamin né en Angleterre a repoussé de nombreuses tentatives gardoises et permis à ses coéquipiers de rester la tête hors de l’eau dans une rencontre capitale pour le maintien. C’est surtout son attitude qui a été pour le moins marquante. Après une faute vraiment inexistante sur Aribi, il concédait un penalty. Le visage calme, les yeux remplis de concentration, Green sortait une magnifique parade sur la tentative de Ripart. Derrière, pas d’effusion ostentatoire mais une joie intérieure bien présente. Celui du boulot bien fait et d’un lever de rideau réussi haut-la-main.

On n'a pas aimé

La bouillie du Paris Saint-Germain
A n’y rien comprendre. Mais que diable a voulu faire Mauricio Pochettino pour le match face à Lille ? Ce n’est pas encore le moment de casser du sucre sur le dos de l’entraîneur argentin mais face à Christophe Galtier, le natif de Murphy s’est retrouvé sans solutions. Mis à part Keylor Navas et Idrissa Gueye, difficile de trouver des points positifs dans ce magma proposé par le PSG. Dans le jeu, et surtout à la relance, Leandro Paredes se retrouvait avec tout le terrain devant lui, dans solutions et avec les quatre offensifs alignés. Pas de décrochage, pas de génie, pas d’efficacité… Sans oublier les caprices et le rouge de Neymar, un Kehrer anesthésié, un Mbappé dans la lignée de sa trêve internationale, Di Maria rouillé… Paris ne pouvait rien espérer de son duel pour le titre avec tant de handicaps. Mais au fond, cette défaite surprend-elle vraiment ? Ce PSG 2020-21 nous a tant habitués à passer au travers cette saison.

La nouvelle prestation très fébrile d’Anthony Lopes
Indispensable à l’OL depuis de longues années, Anthony Lopes est sûrement en train de réaliser sa plus mauvaise saison au club. A Lens, il a encore une fois été d’une fébrilité bien coûteuse pour les hommes de Rudi Garcia. Déjà auteur d’une relance catastrophique sur l’ouverture du score finalement refusée à Doucouré, il s’est ensuite laissé perforer par la frappe de Clauss alors qu’il était sur la trajectoire. S’il a signé une belle parade sur le même Clauss dans la foulée, il n’a pas su faire les interventions qu’il fallait pour maintenir de bien tristes Lyonnais à flots. Comme (trop) souvent cette saison. Le retard de l’OL sur le LOSC et le PSG s’explique aussi par ce type de prestation de leur gardien dans des matches tendus.

Ce dimanche soir déprimant
Oui, les matches du dimanche soir ne parviennent pas toujours à nous enthousiasmer, mais la Ligue 1 mérite mieux que le Marseille-Dijon de ce weekend. Sur certaines séquences, la partie a atteint un niveau affligeant sur le plan technique de la part des deux formations. Des contrôles manqués, des tirs dans les tribunes, des passes latérales, aucun mouvement et pas la moindre combinaison. Il fallait avoir les nerfs solides pour rester devant son écran jusqu’au coup de sifflet final. Et comme si le «spectacle» n’était pas suffisamment déprimant, il a fallu voir Ecuele Manga faire le job dans une interview d’après-match au cours de laquelle il a tenté de rester positif, malgré le contexte délétère dans lequel évoluent les Dijonnais depuis de longues semaines.

Camavinga : Un engagement ? Quel engagement ?
Au moment d'écrire ces lignes, une image nous vient en tête : celle de la première journée de cet opus 2020-21 de la Ligue des Talents. A Lille, le Stade Rennais est bougé par le LOSC et ne parvient pas à revenir. A un peu plus d'une demi-heure de la fin, Eduardo Camavinga, touché par une blessure juste avant le début de la saison, entre et livre trente mintutes de très, très haut niveau. Engagement, percussion, précision : c'était tout simplement parfait. Avec le 1-1 au bout et une implication sur le but. Huit mois après, que ce Camavinga semble très loin. De retour d'un Euro Espoirs où il a été loin de surnager, le Rennais a bien récupéré quelques ballons mais a montré un engagement absolument pas au niveau. Regardez comment il ne fait pas l'effort pour empêcher le Stade de Reims de combiner sur l'ouverture du score et contemplez sa "superbe" passe poison pour Romain Del Castillo. Dans la foulée, Ghislain Konan plantait le 2-1. Pourcentage de duels gagnés par l'international A dans ce match ? 35,7%...

Nantes en perdition 
«On est dans la merde». Les mots de Nicolas Pallois après la défaite contre Nice sont crus, mais reflètent parfaitement la situation nantaise à sept journées de la fin du Championnat. Car à ce rythme, le FC Nantes file tout droit vers la Ligue 2. Malgré un probant succès il y a trois semaines au Parc des Princes (2-1), les Canaris sont retombés dans leurs travers face à Lorient et Nice. Un éternel recommencement. Friable défensivement et incapable de créer du danger, le FCN n’avance pas et se retrouve pointé à quatre points de la dix-septième place. Dans ce contexte, difficile de trouver des motifs d’espoir. D’autant qu’en coulisses, ce n’est guère mieux. Dans la semaine, Alban Lafont aurait annoncé son intention de quitter les rangs jaunes et verts en fin de saison. Le gardien de 22 ans ne devrait pas être le seul à vouloir faire ses valises. Le navire nantais est en plein naufrage.