Anthony Lopes lors de la victoire face à Monaco (3-2). (B. Papon/L'Équipe)

Ligue 1 : Anthony Lopes, le coeur et les coups lors de Monaco-Lyon

Encore auteur d'une sortie plus que limite face à un attaquant adverse, Anthony Lopes a bien failli coûter des points à l'OL sur le terrain de Monaco. Mais à l'image de son équipe, le capitaine lyonnais s'est remis à l'endroit pour arracher avec les tripes un succès indispensable dans la course à la Ligue des champions (3-2).

Il fallait le voir au coup de sifflet final. Allongé sur la pelouse, la tête enfoncée dans ses gants, Anthony Lopes était submergé par l’émotion d’une victoire arrachée dans les tous derniers instants après une partie folle contre Monaco (3-2). Une scène qui en dit long sur l’intensité avec laquelle le capitaine lyonnais a vécu sa soirée à Louis-II. Mais qui ne doit en aucun cas faire oublier le manque de maîtrise du gardien de l’OL. Sur un ballon flottant adressé à Pellegri dans la surface, Anthony Lopes s’envolait sans aucune retenue devant l’attaquant monégasque. Plutôt que de boxer le ballon, le poing de l’international portugais frappait l’Italien en plein visage. À la vue des images, Clément Turpin n’hésitait pas une seconde et sanctionnait le portier d’un penalty assorti d’un carton jaune. Une décision plus que logique tant le geste était dangereux et non-maîtrisé. Et venait s’ajouter à la longue liste des interventions violentes du gardien lyonnais. En tête malgré l’expulsion de Maxence Caqueret (70e), l’OL voyait l’ASM revenir à cause d’une nouvelle erreur de son portier, bien en-dessous de son niveau depuis le début de saison. Car Wissam Ben Yedder ne se faisait pas prier pour convertir l’offrande. Et enfonçait un peu plus le capitaine lyonnais en le trompant d’une Panenka (2-2, 86e). Ce dernier devait alors finir la partie avec une culpabilité immense à gérer. Lui qui, avant le match, insistait sur la nécessité absolue de retrouver la C1 l’année prochaine, risquait de définitivement plomber son OL. Pourtant, il a su rester debout.

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L'arrêt de boss

«Jouer avec le coeur, ça fait faire des bêtises», concédait Anthony Lopes en sortie de match. Visiblement, cela fait aussi faire des exploits. Dans la foulée de sa bévue catastrophique, le gardien voyait Willem Geubbels se retrouver en position idéale en pleine surface. Prêt à achever définitivement les espoirs européens lyonnais et à maintenir son club dans la course au titre. Oui mais voilà, le capitaine de l’OL est décidément un personnage imprévisible. Plutôt que de perdre le fil de la partie et de déposer les armes, il est reparti au combat sans la moindre hésitation. Pour signer un énorme arrêt devant l’attaquant du Rocher (87e). La suite est désormais connue. Quelques instants plus tard, Mattia De Sciglio servait Rayan Cherki pour le but de la victoire (3-2, 89e). Après six minutes de temps additionnel, l’OL validait un succès inespéré au vu du scénario. «Une totale délivrance», pour reprendre les mots du gardien après la rencontre. Salué pour son arrêt décisif, il ne manquait pas de lucidité le match à peine fini : «Sur l’arrêt, je joue sur mes forces, l’explosivité, la tonicité. J’avais à coeur de me racheter après ma faute sur le penalty. L’équipe m’a sauvé, je leur dois pas mal de choses.» Preuve qu’il lui arrive, parfois, de rester lucide à chaud.

Quentin Coldefy