caqueret (maxence) garcia (rudi) de sciglio (mattia) (S. Mantey/L'Équipe)

Ligue 1 : les questions autour de la fin de saison de Lyon

L'OL est un habitué des fins de saisons boulet de canon. Mais les Gones, quatrièmes, seront-ils capables d'arracher une place en Ligue des champions ? Surtout que plusieurs points d'interrogations pèsent sur le club.

Garcia, prolongera, prolongera pas ?

C'est un sacré serpent de mer qui ne cesse de se dandiner depuis le début de la saison. Rudi Garcia verra-t-il son bail prolongé sur les bords du Rhône ? Cette inconnue brûle les lèvres mais ne sera pas résolue avant la fin de la saison. Comme l'avait confié le président Jean-Michel Aulas, fin mars au Parisien, les dirigeants de l'Olympique Lyonnais préfèrent connaître le bilan définitif de cet exercice avant d'acter ou non la prolongation du coach qui a conduit le club en demi-finales de la Ligue des champions à Lisbonne l'été dernier. La prolongation de Rudi Garcia est donc soumise à la condition d'un bon résultat final, un titre sans doute et, dans une mesure plus incertaine, un siège pour la prochaine C1. Car même avec une qualification pour la plus grande compétition européenne, rien ne certifie que l'ancien technicien marseillais sera sur le banc pour la disputer. Jean-Michel Aulas réclame depuis plusieurs saisons un trophée, après lequel son club court depuis 2012, et la Coupe de France remportée contre Quevilly (1-0). L'avenir de Garcia a récemment connu une nouvelle perturbation. Selon les informations de FF, les contacts entre Christophe Galtier et Lyon seraient bien avancés et les deux parties seraient proches d'un accord. Voilà une pression supplémentaire sur les épaules de Rudi Garcia, qui n'en demandait certainement pas tant.

Quel milieu ?

C'est une constante de la saison lyonnaise. Avec la non-vente de Houssem Aouar lors du mercato estival, et la non-qualification pour une Coupe d'Europe, l'OL dispose d'un entrejeu extrêmement fourni par rapport au nombre de matches à disputer dans sa saison. S'il a prêté Jean Lucas cet hiver à Brest, le club garde encore en réserve cinq milieux : Houssem Aouar, Lucas Paqueta, Bruno Guimaraes, Thiago Mendes et Maxence Caqueret. Soit cinq éléments qui revendiquent une place de titulaire. Depuis qu'il a adopté son 4-3-3 à Strasbourg en octobre, il a le plus souvent utilisé le trio Aouar-Mendes-Paqueta (10 fois). Mais les performances décevantes de l'ancien Lillois, et les rentrées convaincantes de Caqueret changent la donne. Sans parler que le duo entre Guimaraes et Caqueret semble plutôt bien fonctionner. Avec le retour d'Aouar, blessé depuis un mois, la concurrence va devenir encore plus rude. Mais une des places est promise au jeune Lyonnais, tout comme à Paqueta, dont l'activité dynamise le jeu des Rhodaniens. Avec ces deux-là, plutôt offensifs, le dernier siège dans le 4-3-3 de Garcia paraît destiné à Thiago Mendes ou Bruno Guimaraes, plus à l'aise que Maxence Caqueret devant la défense. Mais le produit de l'académie lyonnaise à l'avantage d'être impeccable dans le pressing en défendant en avançant et de casser les lignes par ses passes. Ce n'est pas pour rien si Lyon se comporte mieux avec le Vénissian sur le terrain. À moins que Garcia ne conserve son 4-2-3-1 mis en place contre Angers. Cela rebattrait totalement les cartes, notamment pour la pointe du triangle, où il faudra trancher entre Paqueta, très bon contre les Angevins, et Aouar, alors qu'en soutien, Caqueret et Guimaraes s'étaient montrés à leur avantage face au SCO.

Pérenniser Depay à gauche et Slimani dans l'axe ?

Cette solution en revient à se demander pour quel système Rudi Garcia va-t-il opter jusqu'à la fin de la saison. Si le 4-3-3 incarnait la meilleure option depuis octobre, les prestations lyonnaises ont fini par perdre leur vitesse. La faute à un jeu pauvre en animation et une difficulté évidente à créer des décalages avec des Tino Kadewere et Karl Toko Ekambi au rendement exceptionnel évanoui. Dimanche dernier au Groupama Stadium, le coach rhodanien utilisait un 4-2-3-1, comme contre Marseille et Monaco en octobre, ou Brest en février. Dans ce système, les Gones ont initié de beaux mouvements par Paqueta, mais aussi grâce à la relation Memphis Depay - Islam Slimani. Le Néerlandais restait sur des performances en-deçà des attentes quand il évoluait dans l'axe. Aligné à gauche, l'ancien Mancunien a de nombreuses fois repiqué dans l'axe, ou conservé son couloir quand il le fallait, et était à l'origine de plusieurs actions dangereuses des siens. De son côté l'Algérien a gêné la défense angevine. Son pressing inlassable perturbe les relances et il représente un point de fixation précieux pour l'OL, malgré quelques maladresses. Depay et Slimani ont régulièrement combiné ensemble, comme sur cette action où le Batave a contraint Paul Bernardoni à une horizontale. Le duo a proposé une animation offensive qui faisait défaut à l'Olympique Lyonnais. Suffisant pour encourager Garcia à prolonger l'expérience ? 

Calendrier favorable ou défavorable ?

C'est vraiment le point d'interrogation qui trône au-dessus de la fin de saison lyonnaise, indépendamment des questions qui pèsent autour de l'effectif et du staff. Lyon, toujours en lice en Coupe de France, comme Monaco et Paris mais pas à Lille, ne risque-t-il pas d'y laisser des plumes ? Après la rencontre contre Nantes ce dimanche soir, les Rhodaniens affronteront l'ASM en quarts de la coupe nationale mercredi. Quatre jours avant la réception de Lille, et une semaine et demie avant le déplacement à Monaco. Soit deux matches ô combien importants dans la course au podium, et pourquoi pas au titre. Lyon recevra derrière Lorient, puis se rendra à Nîmes, deux équipes qui ferraillent pour leur survie dans l'élite, avant d'accueillir Nice. Entre les candidats au titre, et les galériens de la zone rouge, l'OL s'apprête à se lancer dans quatre rencontres toujours délicates à négocier. Des journées à double tranchant : soit l'OL profitera de ces occasions pour dominer ses adversaires directs et prendre des points contre des mal classés, soit il s'effondrera et perdra gros contre des formations plus modestes dont il a souvent du mal à se départir. Dans ce sprint final, le PSG et Monaco semblent avoir le calendrier le plus favorable. Surtout Paris, qui ne croisera aucun gros d'ici l'ultime journée. Seul son déplacement à Rennes (36e journée) pourrait être le plus délicat à gérer.

Florent Larios