
werner (timo) (CREMEL BENJAMIN/L'Equipe)
Ligue des champions : La défense à trois du Real, en bande désorganisée face à Chelsea
Face à Chelsea, Zinédine Zidane a fait le choix d'une défense à trois. Après un premier quart d'heure catastrophique dans lequel les Madrilènes ont pris l'eau, le pari s'est avéré perdant.
L’étonnement était palpable sur le visage de Thomas Tuchel avant la rencontre. «Je m’attendais plus à un 4-3-3. Mais bon c’est comme ça !» confiait-il. A la surprise du technicien allemand et de presque tout le monde, Zinédine Zidane alignait une défense à trois composée de Nacho, Raphaël Varane et Eder Militão. Un véritable coup de poker pour contrecarrer le 3-4-3 anglais. Une innovation ? Certainement pas. Les Madrilènes, vulnérables face aux attaques rapides, avaient déjà testé le dispositif avec succès face à l’Atalanta lors du huitième de finale retour à domicile (3-1). Si sur le papier, l’idée semblait audacieuse, il nous fallait seulement quelques minutes pour comprendre que ce coup tactique prenait l’allure d’une Laurent Blanc version City-PSG en 2016.
L’entame de match du Real s’apparentait à un naufrage, les vagues offensives bleues revenaient de manière incessante. Tout au long de la première demi-heure, la défense madrilène était totalement désorganisée par la mobilité des trois attaquants de Chelsea. Les fers de lance londoniens avaient pour eux la vitesse. Les trois centraux merengue devaient compenser par un placement sans faille. Ce fut tout le contraire. Première prise de vitesse de Pulisic, et première situation chaude dans le dos de Varane et Militão. Heureusement le drapeau se levait (1e). L’Américain récidivait dans le dos de Nacho. Bien servi par Rüdiger et étrangement lâché par le défenseur ibérique, qui préférait défendre la cage, le numéro 10 des Blues ouvrait le score (0-1) devant une défense totalement attentiste et perdue dans sa propre surface. Outre la gestion difficile de la profondeur, l’arrière-garde du Real a eu un mal fou à ne pas se faire aspirer par les décrochages de Werner ou Pulisic. Souvent obligés de sortir très haut, les défenseurs ont laissé des boulevards dans leur dos. A l’image de Militão, attiré par Mount, qui laissait ses deux compères en situation de deux contre deux. Heureusement pour eux Courtois sauvait les meubles (9e). Mais les regards échangés par les trois stoppeurs en disaient long. Les trois centraux se noyaient.
La défense du Real Madrid actuellement pic.twitter.com/BYpVw4jFNX
— ?????? ? (@MasianFcb) April 27, 2021
Nacho, mi-central mi-piston
Positionné à gauche de la défense à trois, Nacho a joué très haut. Peut-être beaucoup trop haut. En phase de possession, il mordait sa ligne, comme un véritable latéral gauche. Ce qui l’a amené à plusieurs reprises dans la zone d’Azpilicueta et Kanté. Pas aidé par le mauvais repli défensif de son capitaine, Marcelo, Nacho s’est retrouvé en infériorité face aux deux Blues qui l’éliminaient très facilement en combinant. Une faille dans laquelle s’est engouffré un Kanté très en jambes qui a souvent apporté le surnombre et le danger.

En bas de la map, la cage défendue par Thibaut Courtois en première période. (Opta/D.R)
Conscient des innombrables problèmes rencontrées par cette défense à trois, Zizou rectifiait le tir vers la 30e minute. Nacho glissait à gauche, Marcelo montait d’un cran. Retour à un système classique dans lequel chacun connaît son rôle. Un choix payant et nécessaire pour éviter la catastrophe qui se profilait.
Corentin Richard
Retrouvez toute l'actualité de la Ligue des champions sur francefootball.fr
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