v.l. Trainer Zinedine Zidane,Torwart Keylor Navas mit Pokal, Nacho, Marco Asensio (Real), Sieger Real MadridCardiff, 03.06.2017, Fussball, Champions League, Finale, Juventus Turin - Real Madrid 1:4 *** Local Caption *** (Valeria Witters/WITTERS/PRESSE/PRESSE SPORTS)

Ligue des champions : Le talisman Keylor Navas (PSG)

Keylor Navas affiche un bilan exceptionnel en Ligue des champions. Le Costaricien n'a jamais été éliminé en confrontation aller-retour. Rien qu'avec cette statistique, le portier du PSG a de quoi faire peur.

Ses performances époustouflantes sous les couleurs du Real Madrid lui ont permis de décrocher trois C1 de rang. Des prestations terrifiantes grâce auxquelles les Merengue ont connu une période faste, et qui a transformé Keylor Navas en monstre des buts. L’ancien de Levante n’a jamais connu une élimination en confrontation aller-retour dans la plus grande compétition européenne. Une invincibilité qui prend sa source lors de la saison 2015-16. Une série quasi mystique qui lui a fait glaner ce surnom auprès de la presse ibérique : le talisman. Navas semble conjurer le mauvais sort partout où il passe. A son arrivée du côté de Santiago-Bernabeu, en 2014, c’était encore Iker Casillas qui occupait les cages madrilènes. Le Real se fera éliminer en demi-finales par la Juventus (1-2, 1-1). Mais ça, c’était avant que Navas prennent ses quartiers. 

10 - Aucun gardien n'a effectué plus d'arrêts que Keylor Navas dans un quart de finale de Ligue des champions depuis au moins 2003-04 (10 également pour Manuel Neuer contre le Real Madrid en 2017). Héroïque.

2015-16 : Première C1 et meilleur bilan

Son meilleur exercice comptable en phase finale de Ligue des champions. Le Costaricien n’encaisse que deux buts, dont un sur penalty, lors des confrontations aller-retour. C’était à Wolfsburg, lors de la déroute du Real. Après un huitième assez tranquille contre la Roma, où il n’a pas grand-chose à faire, le déplacement en Allemagne lui donne plus de travail. Si le Real s’incline 2-0, il sauve les siens en signant quelques parades dont une énorme claquette en toute fin de match. Au retour, il se fâche, sort une parade en première période devant Luiz Gustavo et laisse Cristiano Ronaldo faire le reste (3-0). Navas a également la chance, dans cette campagne, d’être préservé par sa solide défense (Carvajal-Ramos-Pepe-Marcelo), notamment contre Manchester City en demi-finales. Et quand ce ne sont pas ses mains magiques qu’il utilise, c’est son poteau qui le sauve contre les Citizens (0-0, 1-0). Cette année, il décroche la première de ses trois C1 avec la Maison Blanche en battant l’Atlético en finale (1-1, a.p., 5-3 t.a.b.), où sa barre transversale l'aide sur un penalty d’Antoine Griezmann en début de seconde période.

La première Ligue des champions de Navas en 2016. (ANP SPORT/PRESSE SPORTS/PRESSE SPORTS)

2016-17 : Des critiques, réaction en champion

Sa deuxième participation en phase finale est plus délicate à négocier, avec six buts encaissés pour autant de matches disputés. Navas essuie pas mal de critiques, puisque jugé moins décisif. Son but concédé lors du huitième de finale aller contre Naples en atteste. Même si cela n’empêche pas le Real de passer ce tour sans encombre (3-1, 3-1). C’est surtout sa prestation en quarts de finale qui montre que l’ancien portier de Levante a perdu de sa superbe. S’il passe un match tranquille à l’aller, Arturo Vidal manquant notamment un penalty, le retour à Bernabeu expose la fébrilité du Costaricien. Il est sauvé par Marcelo devant Arjen Robben à l’heure de jeu et affiche une fragilité qu’on ne lui connaissait pas dans les duels et la prise de balle. Poussé en prolongation, le Real s’impose grâce à un grand CR7 (2-1, 4-2 a.p.). Mais au tour suivant, contre les Colchoneros, Navas fait taire ses détracteurs. Surtout à Vicente-Calderon, où le Real est plutôt mal embarqué malgré sa victoire 3-0 à l’aller. Menés rapidement de deux buts, les Merengue peuvent compter sur un Navas des grands soirs pour sortir trois grosses parades, dont un double sauvetage face à Kévin Gameiro et Yannick Carrasco. Sur les deux buts des Matelassiers, il n’est en plus pas loin de sortir le ballon. Le Real conserve son titre derrière en disposant de la Juve en finale (4-1).

Lire : Les notes de la finale Juve-Real 2017

2017-18 : Sur courant alternatif

Le Real et Keylor Navas soulèvent pour la troisième de suite la coupe aux grandes oreilles, en dominant Liverpool dans l’ultime rencontre (3-1). Dans cette campagne, le natif de San Isidro de El General alterne entre le bon et le moins bon. Tranquilles contre le PSG en huitièmes (3-1, 2-1), les choses se gâtent dès les quarts de finale. Vigilant quand la situation l’exige au Juventus Stadium, il connaît une soirée beaucoup plus difficile au retour. Il commet une énorme erreur qui offre un troisième but à la Juve, et qui envoie provisoirement les deux équipes en prolongation, avant que Ronaldo ne convertisse un penalty qui fait encore jaser (3-0, 1-3). Même son de cloche en demies, contre le Bayern, où il affiche deux visages radicalement différents. Sa prestation lors du match aller suscite beaucoup de critiques à son égard. Loin d’être serein face aux offensifs munichois, il sort tout de même quelques arrêts importants dans le second acte. A contrario, à Bernabeu, et alors que les Merengue sont plus que mis en danger par Robert Lewandowski et sa bande, c’est lui qui sauve toute la troupe de Zinédine Zidane. Pas de clean sheet pour lui, mais quel match ! On s’était même arrêté de compter vu le nombre de tentatives qu’il a repoussées (2-1, 2-2). 

3 - Le Real Madrid a remporté la Ligue des champions lors de trois des quatre saisons avec Keylor Navas : 2015-16, 2016-17 et 2017-18.  

2018-19 : Navas écarté, le Real puni

Indiscutable sous Zinédine Zidane, Keylor Navas glisse sur le banc lors de l’exercice 2018-19. La faute à l’arrivée de Thibaut Courtois, débauché de Chelsea contre un chèque de 40 millions d’euros. Titulaire en début de saison avec Julen Lopetegui, il est ensuite placé sur le banc de touche par Santiago Solari, au profit du Belge. Cette saison-là, il ne joue que trois maigres matches en Ligue des champions, tous lors de la phase de poules. Sans le talisman sur le terrain, ironie du sort ou non, le Real réalise sa pire campagne européenne depuis 2009-10, et une élimination contre l’Olympique Lyonnais en huitièmes de finale. Les Merengue s’inclinent à ce stade de la compétition contre la surprenante équipe de l’Ajax et ses jeunes loups morts de faim. Si Courtois n’a pas grand-chose à se reprocher sur cette confrontation, les autres joueurs du Real ont, eux, péché. Sans le talisman sur le terrain, ce n’est pas la même musique. 

2019-20 : Le talisman parisien

Barré par Thibaut Courtois et placé sur la liste des transférables par le Real, Keylor Navas prend la direction d’une autre capitale. En prêtant Alphonse Areola au Real et en déboursant 15 millions d’euros pour s’attacher les services du Costaricien, le PSG fait une sacrée affaire. Les supporters de la Maison Blanche regrettent rapidement le départ de leur ex-gardien, au contraire des Parisiens. Car si la réputation de talisman ou de porte-bonheur de Navas fait office de chimère pour certains, il convertit tous les sceptiques. Encore une fois, il ne perd pas en confrontation aller-retour. Il cède deux fois à Dortmund malgré une très bonne prestation de sa part, et connaît une rencontre au Parc assez tranquille (1-2, 2-0). Alors oui, c’est vrai, il faut tout de même nuancer ce bilan puisque sur cette campagne, il n’y a eu qu’un seul tour «normal» de C1. Le reste de la compétition, à partir des quarts, s’étant joué sur un tournoi en match sec. Mais dès l’arrivée de l’ancien Madrilène, le PSG se hisse en finale de la Ligue des champions (0-1 contre le Bayern). Du hasard ? Non, du Navas.

2020-21 : Bouillant Navas

Que de performances exceptionnelles. Il encaisse certes cinq buts en quatre rencontres mais il a surtout évité au PSG d’en prendre plus. Contre Barcelone et à Munich, il a peut-être signé ses matches références sous les couleurs parisiennes. Peu sollicité au Camp Nou, il fait en revanche chauffer les gants au Parc. Il affronte vent debout la furia catalane du début de match en sortant toutes les tentatives d’Ousmane Dembélé et surtout le penalty de Lionel Messi sur la barre transversale (4-1, 1-1). Un récital qu’il rejoue parfaitement lors du quart de finale aller face au Bayern. Navas multiplie les parades devant les vagues bavaroises, claquant pas moins de dix arrêts. Tout simplement écœurant pour les hommes d'Hans-Dieter Flick. Le portier de 34 ans est pour beaucoup dans la victoire à l’Allianz Arena. Un match retour néanmoins plus terne, mais un superbe sauvetage sur une frappe de David Alaba bien partie pour faire mouche avant la pause (3-2, 0-1).

Lire : Les notes de Bayern-PSG

Florent Larios