mandanda (steve) (P.Lahalle/L'Equipe)

Nantes-OM : un nul, zéro plaisir

Au début, l'objectif était d'analyser la performance du quatuor offensif marseillais. On a vite abandonné devant une partie pénible.

Mission impossible de ce samedi 20 février : rester 90 minutes devant ce Nantes-Marseille sans changer de chaîne, sans consulter son fil Twitter, sans regarder ses storys Instagram, sans penser à ce bar préféré fermé depuis bien trop longtemps, sans imaginer une soirée sans couvre-feu alors que les premières douceurs de 2021 sont là. Si FF s'engage, à chaque journée, à vous raconter les matches de Ligue 1, pour l'une des rares fois, on a failli jeter nos maigres notes et passer à autre chose. Mais l'amour de la Ligue des Talents a été plus fort.
 
Débriefer ce Nantes-Marseille, c'est se dire qu'absolument aucune des deux équipes ne méritait une victoire après ce match qu'on peut qualifier de pauvre. La première période a été honteuse. Un rythme zéro, un déchet monstre, très peu de mouvements et de précision dès lors que les vingt derniers mètres étaient franchis. Seul Dimitri Payet voire Ludovic Blas tentaient d'initier et de créer. Mais là encore, c'était trop peu. Côté OM, il fallait compter sur Duje Caleta-Car et Alvaro Gonzalez comme premiers relanceurs pour allonger et envoyer le cuir dans le camp nantais. Un duo de centraux marseillais qui a d'ailleurs connu d'étranges moments de fébrilité dans cette partie. Pas étonnant que le reste de l'effectif n'a pas été non plus au niveau. «On a essayé de jouer tout au long de la partie», a essayé de nous faire croire Dimitri Payet sur Canal+ en fin de partie... On ne valide pas.

Ambitions faibles et miracle inattendu

Sinon au coeur de ce huis clos qui n'arrangeait rien ? Des doubles contacts ratés, des transversales en tribune, de simples passes qui finissaient en touche. Non, franchement, c'était très compliqué. Installé comme il le faut dans son camp, le FC Nantes ne prenait pas le moindre risque. «On sait qu'on est dans une situation compliquée, analysait Abdoulaye Touré à la pause au micro de Canal+. On va jouer avec nos armes, c'est-à-dire rester en bloc défensif et essayer de contre-attaquer.» Les "objectifs" de jeu étaient au moins avoués... Et même quand on sentait qu'une action pouvait s'avérer dangereuse comme cette 39e minute où les canaris se portaient vers l'avant avec une possible situation de supériorité numérique, c'est Monsieur Delerue, l'arbitre de la rencontre, qui s'y mettait avec ce coup de sifflet bien trop rapide qui arrêtait tout.
 
Du mieux après la pause ? Très légèrement. Rongier, valeureux malgré l'énorme tampon subi de la part de Caleta-Car, dynamisait quelque peu son équipe mais l'énorme manqué de Mandanda suffisait à illustrer ce Nantes-OM. Même si on n'oubliera pas l'incroyable niveau de dangerosité de la passe d'Alvaro Gonzalez. Sur une situation de but où, oui, Nantes exerçait un pressing intéressant, notamment sur Valentin Rongier et Pape Gueye pour empêcher une relance sereine. Mais, d'abord, un peu de technique supérieure aurait certainement suffi pour se sortir de là ; ensuite, autour des milieux, le manque de mouvement a fini par être préjudiciable au final. Voir Nantes mener après cinquante minutes était à la fois miraculeux pour les joueurs de Waldemar Kita, et pas franchement reluisant pour le football. Même si le FCN a été un peu mieux après la pause. Encore que (61,7% de passes réussies en 90 minutes ; pire total pour Nantes depuis deux ans et demi). On retiendra ensuite que le meilleur mouvement du match amenait l'égalisation marseillaise. On parie que les supporters olympiens n'en sont pas revenus de la qualité du centre de Yuto Nagatomo, avec qui ils ne sont pas tendres (parfois à raison) depuis l'arrivée du Japonais sur la Canebière. «Au regard du scénario, on va dire que c'est un bon point, constatait encore Dimitri Payet sur Canal+. On a montré des ressources mentales. On a continuer à jouer, chose qui est difficile dans notre situation. On a besoin de confiance, de jouer ensemble, de gagner des points, de retrouver du plaisir. Ce sont des points fédérateurs dans notre situation. Avec Nasser (Larguet), on a retrouvé une unité, le groupe a pas mal changé, mais les efforts sont faits.»

Enfin, comme si le match et les observateurs avaient besoin de ça : le niveau de nervosité montait d'un cran quand Kader Bamba s'en prenait inexplicablement à Alvaro Gonzalez. Oui, le Marseillais a été l'auteur d'une réelle faute d'anti-jeu comme on en voit très souvent, si ce n'est trop souvent (le genre de fautes qui pourraient d'ailleurs faire l'objet d'un débat dans le monde du foot pour accentuer les sanctions au-delà d'un simple carton jaune), mais à aucun moment ceci ne méritait de finir sur un duel tête contre tête. Une situation qui symbolise surtout le niveau de frustration, logique, d'un Kader Bamba rarement titulaire cette saison malgré son but le week-end précédent à Angers. Pour couronner le tout, Hiroki Sakai, rarement coupable de ce type de gestes, récoltait son premier carton rouge en 139 matches de Ligue 1 avec l'OM pour une intervention très dangereuse, mais loin d'être volontaire, sur Bamba. Quand on vous dit que pas grand-chose n'allait ce samedi à la Beaujoire... «On n'a pas vu un grand match», notait Nasser Larguet, l'entraîneur marseillais, sur Canal+. Si au moins les acteurs de la rencontre en sont conscients...