kamara (boubacar) thauvin (florian) (P.Lahalle/L'Equipe)

OM : Les tops et les flops d'une saison à part

Qualifiés pour la Ligue Europa, les Olympiens terminent l'exercice 2020-21 à la cinquième place de Ligue 1. Un moindre mal pour un effectif qui a su se remobiliser après le départ d'André Villas Boas. FF scanne les tops et les flops de l'opus marseillais.

Les tops

Le renouveau du mercato hivernal
N’y allons pas par quatre chemins, deux hommes ont tout changé au visage de l’Olympique de Marseille avec leur arrivée cet hiver : Arkadiusz Milik et Pol Lirola. Le Polonais n’a pas fait dans la dentelle depuis qu’il a enfilé la tunique provençale. En seize rencontres toutes compétitions confondues, l’ancien du Napoli a frappé à dix reprises. L’OM espère depuis des années un buteur, il le tient enfin entre ses rangs. Racé, participatif au jeu et volontaire, le natif de Tychy aimante les ballons et sait se placer au bon moment, au bon endroit. Sur le flanc droit marseillais, l’autre belle surprise hivernale se nomme Lirola. Le piston catalan a lui aussi transfiguré le poste. Hiroki Sakai montrant des limites, l’ancien de Sassuolo a dynamité son couloir. Omniprésent offensivement, Pol Lirola a permis à Marseille de trouver un centreur, un contre-attaquant idéal mais aussi un vrai espoir à ce poste. S’il appartient encore à la Fiorentina, nul doute que les huiles phocéennes feront tout ce qu’elles peuvent pour lever au plus vite son option d’achat. Au cœur d’une période morne et catastrophique pour l’OM, les deux hommes ont tout changé.

La patte Sampaoli
La tâche n’était pas simple mais en quelques mois, Jorge Sampaoli a fait du bon boulot. Arrivé sur un champ de ruines avec un OM cassé psychologiquement après le départ d’André Villas-Boas, le technicien argentin a mis très peu de temps pour changer la donne. Exit les lénifiants 4-3-3 et 4-2-3-1 que le Portugais avait usés jusqu’à la corde, «Sampa» a fait en fonction de ce qu’il avait sous la main. En passant à une défense à trois et en attaquant à six joueurs minimum, l’ancien sélectionneur du Chili a créé de nouveaux circuits et fluidifier le jeu marseillais. On est encore loin de la satisfaction totale mais en si peu de temps, on peut le dire, l’OM a déjà changé. Plus joueurs, plus frissonnants et plus piquants, les Olympiens sont allés chercher la cinquième place. Et c’est déjà pas mal.

La confirmation Kamara
Si l’on reprend le fil de l’histoire marseillaise en 2020-21, il semble difficile de dégager des individualités performantes et satisfaisantes. Pourtant, tant bien que mal, Boubacar Kamara apparaît comme celui qui a eu le plus de constance dans ce micmac. Pointe basse à trois au milieu, saignant dans un double-pivot, le numéro 4 olympien peut sortir la tête haute de sa saison. S’il a déçu comme tous les Phocéens à un certain moment, le minot de la Soude a su surnager quand tout partait en vrille. Solide au poste et indispensable pour AVB et Sampaoli, il est encore une satisfaction cette saison. Reste à savoir s’il prolongera ou s’il ira voir du pays ailleurs…

L’espoir Luis Henrique
Il y a quelque chose chez ce gamin. Un truc indicible, un je-ne-sais-quoi de frissonnant. Arrivé dans des conditions rocambolesques, déjà pris pour cible par Villas-Boas concernant son poste, Luis Henrique est loin d’être arrivé dans du coton en débarquant sur la Canebière. Espoir au pays, l’ancien de Botafogo a pourtant su déjouer les pronostics par son apport en tant que joker. En sortie de banc, le Brésilien a souvent fait la différence sur son aile et a délivré quatre passes décisives importantes dans la trame du scénario menant les Marseillais à la cinquième place. Plus en difficulté lorsqu’il était titularisé sur le flanc gauche de Sampaoli - vous nous direz que ce n’est absolument pas son poste, c’est vrai – le gamin de 19 ans a encore de belles choses à montrer. C’est encourageant.

Les flops

Le terrible parcours en Ligue des champions
Impardonnable. On ne va pas s’attarder longtemps sur la très symbolique série de treize défaites consécutives dans la reine de compétitions. Difficile d’imputer à cette escouade 2020-21 la taxe de ses ancêtres de 2013-14 et 2011-12 qu’elle paie injustement au prix fort. On peut pourtant s’arrêter sur l’exécrable campagne de Ligue des champions des Marseillais de Villas-Boas. Fauchés d’emblée par l’Olympiakos dans une rencontre insipide et sans saveur, les Provençaux ont atteint un summum de médiocrité lors des trois rencontres suivantes. Logiquement balayé par un City au-dessus au Vélodrome (0-3), l’OM s’est tranquillement posé un joli bonnet d’âne sur la tête lors de la double confrontation contre Porto (0-3 au Portugal et 0-2 à Marseille). La victoire face à l’Olympiakos n’apportera qu’une petite touche de sucre dans un gâteau ultra-salé. Les Olympiens ont fait honte à leurs supporters.

Le relâchement fautif après le match à Rennes
Pas bien aidés par un contexte bouillant et une véritable fracture entre les supporters et la direction, les Marseillais dirigent pourtant fort bien leur barque à l’approche de la fin d’année 2020. Sur une série de six victoires consécutives en Ligue 1 avant d’affronter Rennes le 16 décembre, l’OM a deux matches en retard et peut mathématiquement jouer le titre à ce moment-là ! Tout va pourtant basculer sur la route du Roazhon Park. Après l’ouverture du score de Pape Gueye à la 24e minute, les Phocéens vont craquer. L’ancien Havrais écope d’un rouge sévère sept minutes plus tard et Rennes finira par renverser le match grâce à Traoré et Hunou. Plus rien ne sera jamais pareil psychologiquement. Brisés mentalement par ce coup du sort, les hommes de Villas-Boas vont glisser dangereusement jusqu’à la trêve et enchaîner avec un mois de janvier catastrophique (Défaite au Trophée des champions et seulement quatre points de pris sur quinze possibles). La saison est déjà terminée.
 
L’élimination pitoyable à Canet
La petite bulle d’oxygène d’une saison anxiogène ? Beaucoup de supporters marseillais l’espéraient mais ont fracassé leurs espoirs sur la réalité. Sevrés de Coupe de France depuis 1989, les Olympiens abordaient parfaitement le premier tour en sortant Auxerre à l’Abbé-Deschamps. Avant la catastrophe. De prime abord, le tirage au sort offre Canet. Une véritable autoroute vers les huitièmes dans les têtes marseillaises. Et pourtant, le véhicule provençal va tracer tout droit dans le ravin. En quatrième. Après Carquefou, Quevilly et Andrézieux, l’OM rajoute à son tableau de la honte ce sinistre 7 mars et cette élimination honteuse en terres catalanes.

Les «tauliers» ont déçu
Porté par un incroyable élan l’an passé et par une saison tronquée par le Covid-19, l’OM avait pu compter sur un Dimitri Payet des grands jours pour accrocher la deuxième place. Cette saison, le Réunionnais a déçu. Clairement. En surpoids et peu tranchant, le numéro 10 marseillais n’a pas réussi à porter ses coéquipiers dans les moments difficiles. Mieux dans sa peau sous Jorge Sampaoli, avec un rôle plus central, l’ancien Lillois s’est quelque peu relevé mais la globalité de son exercice n’est pas digne de son rang. Tout comme Florian Thauvin. Parti sous d’autres cieux pour la saison prochaine, le nouvel ailier des Tigres n’a pas pesé ou trop peu dans les instants décisifs. Après une année quasi-totale d’absence en 2019-20, l’Orléanais part peut-être au bon moment de Marseille. Jordan Amavi a prolongé mais n’a pu confirmer son net regain de la précédente saison avec beaucoup trop de blessures et d’absence. Dans un autre registre, Duje Caleta-Car a quelque peu lâché la bride après l’imbroglio de son vrai-faux départ à Liverpool cet hiver. Dans le dur et parfois passif, le Croate a baissé pavillon.

J.T.

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