verratti (marco) kamara (boubacar) sarabia (pablo) (P.Lahalle/L'Equipe)

OM-PSG : Boubacar Kamara, solide malgré tout

Dans le 4-3-3 marseillais, le Minot a sorti une rencontre encourageante bien que peu aidé par un onze rouillé offensivement. Boubacar Kamara a quelque peu surnagé pour les Olympiens et son duo avec Pape Gueye pourrait relancer la machine phocéenne.

Les bras ballants, les yeux levés aux cieux, Boubacar Kamara le sait. Il est fautif sur Danilo Pereira. Plus que de regretter cette faute tactique, le minot de la Soude prend conscience que le PSG va s’imposer à dix minutes du terme et que malgré tout, il n’y aura pas pu grand-chose. Au terme d’une rencontre bien maîtrisée par les Parisiens, le numéro 4 marseillais a fait son match. Comme à son habitude. Aligné en pointe basse dans le triangle de l’entrejeu olympien, aux côtés d’un Valentin Rongier bien timide et d’un Pape Gueye solide et généreux, Kamara serrait d’entrée de jeu Mauro Icardi devant la charnière Alvaro - Caleta-Car. Son intervention à-propos donnait le la (1e). À l’origine d’un bon nombre de pressing, l’Olympien se plaçait dans la zone d’un Verratti plus haut qu’à l’accoutumée devant le tandem Gueye-Paredes. Son placement juste rendait en début de rencontre invisible l’Italien, jaugeant bien sa position et bouchant les angles de passes lors des sorties de ballons du PSG. En 4-1-4-1 en phase défensive, l’OM pouvait compter sur lui comme première rampe de lancement et il ne rechignait pas à venir chercher le ballon et à se démarquer pour soulager ses centraux. Après un petit accrochage avec Paredes (6e), Kamara prenait parfois des galons de leader de l’équipe à l’image de la manière dont il haranguait Duje Caleta-Car pour monter sur un corner (7e). Sur l’ouverture du score parisienne, malgré un sprint de repli, il ne pouvait que constater les dégâts (0-1, 9e).

Le PSG confisquait alors le cuir pendant un instant mais le pressing chaotique de Gueye et Rongier n’aidait pas les Marseillais à récupérer. De son côté, «Bouba» Kamara s’exilait un peu plus sur la droite laissant l’axe à Gueye dès le premier quart d’heure mais ses combinaisons maladroites avec Sakai ne donnaient rien (16e). Sur un corner mal dégagé par la défense du Paris-SG, le Marseillais pur jus armait une reprise de volée bien trop enlevée pour inquiéter Rico (17e). Après une belle récupération sur Kylian Mbappé (18e), il perdait le fil de son bon début de rencontre en enchaînant les transversales imprécises. Le but de Mauro Icardi (0-2, 24e) ne lui incombait pas mais son placement laissait à désirer. À la demi-heure de jeu, Kamara squattait la zone d’Idrissa Gueye, sur le côté droit du triangle dans l’entrejeu marseillais. Dans cette zone de jeu, face au Sénégalais quelque peu déboussolé dans son placement, le numéro 4 des Ciel et Blanc touchait souvent le ballon et offrait une superbe transversale sur Sakai, qui gâchait sa remise de la tête (38e). Marseille, un peu sonné et pas vraiment tranchant offensivement, montait d’un cran à l’approche de la mi-temps. Le bon pressing en 4-4-2 à plat avec Rongier monté aux côtés de Germain gênait Kimpembe et Marquinhos aux entournures. Mais sans apporter le sel nécessaire pour se créer une occasion franche.

Au retour des vestiaires, malgré une bonne fin de période, Kamara retourne en pointe basse. La sono du Vélodrome crachait plus fort des «Allez l’OM» et le Minot pesait tout aussi bien offensivement que défensivement. Sa frappe sèche aurait pu relancer la partie avec une boulette de Rico qui s’en sortait bien (50e). Une minute plus tard, toujours aussi haut sur le pré, Kamara manquait son contrôle et ne pouvait que décaler Thauvin dans la surface alors qu’il avait un bel angle de tir (51e). L’entrée en jeu de Neymar l’obligeait à surveiller le Brésilien qui n’hésitait pas à dézoner entre lui et les centraux phocéens (66e). Dépannant dans l’axe central après la blessure d’Alvaro (70e). Kamara terminait sa copie sans flonflons et sans véritable fantaisie. Malgré ses 99 ballons touchés (le meilleur Marseillais du soir) et ses huit ballons récupérés, il s’est trop souvent retrouvé sans solution devant et avec un Valentin Rongier bien en-deçà de son niveau nantais ne l’a pas aidé dans sa tâche. Heureusement Pape Gueye et ses quelques transversales qui ont touché juste. Marseille, malgré la défaite, peut espérer que ce duo de minots le tire vers le haut. 

Johan Tabau, à Marseille