rafinha (P.Lahalle/L'Equipe)

Passeur décisif à Dijon, Rafinha est plus qu'un second couteau

Habitué à jouer avec Thomas Tuchel, le Brésilien n'avait plus été titulaire avec le PSG depuis deux mois, et une rencontre au Parc contre Strasbourg. A Dijon, Rafinha a grandement contribué à l'animation offensive parisienne (0-4).

On évoquait un manque de confiance de Mauricio Pochettino envers lui pour expliquer son faible temps de jeu. «Toutes les décisions sont sportives» se justifiait le technicien argentin. Sous Thomas Tuchel, Rafinha empilait les rencontres et les sorties plutôt convaincantes. Puis le Covid l’a touché, Pochettino est arrivé, et son temps de jeu s’est drastiquement réduit. L’ancien coach de Tottenham avait d’ailleurs averti : «On a un effectif important et on fait des choix. Tout le monde ne peut pas jouer, mais c’est important de se tenir prêt. On sait qu’à un moment donné, il y aura des opportunités
 
Et cette opportunité que guettait tant le Brésilien s’est présentée à Gaston-Gérard. Marco Verratti absent, une place de choix se libérait dans l’entrejeu du PSG. Sa première titularisation avec Pochettino. Aligné dans un milieu à trois, en compagnie de Danilo et Ander Herrera, en soutien des offensifs menés par Mbappé, l’ex-Barcelonais a montré qu’il pouvait être plus qu’une simple alternative. Avec ses 57 maigres minutes passées sur les pelouses en 2021, Rafinha a enfin eu la possibilité de démontrer ses qualités, certes contre une formation largement à la portée de Paris, mais quand même.

S’il paraissait légèrement emprunté en début de match, perdant notamment quelques ballons avec des passes imprécises, il s’est rapidement mis dans le bain et s’est montré disponible pour son équipe. Pourtant dans une position haute, on l’a régulièrement vu redescendre en sentinelle pour venir mettre un coup de fouet à un Paris parfois suffisant dans le lancement de ses attaques (23e, 64e). Ses appels de balle incessants entre les lignes ont amené les Dijonnais à le tenir de plus en plus à l’œil au fil de la rencontre. Le Brésilien avait faim, et pour mission d’animer cette attaque parisienne. Rien d’étonnant qu’il soit le deuxième joueur de son équipe à avoir touché le plus de fois le cuir (93), derrière Ander Herrera (98). Malgré quelques imprécisions, notamment une passe facile ratée (10e) ou un dribble un peu trop ambitieux après un corner joué à deux avec Draxler (3e), Rafinha a resserré les boulons de ses pieds pour réussir 93,3% de ses passes (seul Kimpembe fait mieux avec 97,6%). Sa transmission du pied gauche, parfaitement dosée, pour Mbappé, a permis au buteur tricolore de scorer pour la dix-huitième fois cette saison en Championnat (51e).

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Balle au pied, il a su percuter, n’hésitant pas à porter le ballon pour faire remonter le bloc parisien et lancer la première phase des attaques. Ce fut lui qui enclenchait l’action qui aboutissait au penalty de Mbappé (31e). Il a apporté de la présence dans les trente derniers mètres, et aurait presque pu marquer, mais sa tête n’a fait qu’effleurer le centre de Diallo (29e).

Une forte implication défensivement parlant

Son manque de rythme n’a en rien gêné son jeu dans les petits espaces. Il est à l’origine de plusieurs sorties de camp propres du PSG. On gardera en tête cette passe vers Kean (8e) ou ce bel enchaînement de une-deux avec Herrera pour se défaire du pressing de trois Bourguignons (38e). Le pressing justement, Rafinha ne l’a pas mis de côté. Son envie a clairement compensé celle de certains de ses coéquipiers comme Julian Draxler, pas toujours très impliqué. Il a beaucoup couru, peut-être trop parfois, mais a constamment cherché à mettre les milieux dijonnais dans l’inconfort (57e). Il interceptait en prime un centre de Boey (73e), pas vraiment menaçant, mais cela en dit long de son investissement défensif. Dans tous les cas, il aura fait tout ce qu’il fallait pour que Mauricio Pochettino couche son nom plus souvent sur la feuille de match.