bosz (peter) (N.Luttiau/L'Equipe)

Rétro : Les années de Peter Bosz (Lyon) à Toulon racontées par les acteurs de l'époque

À entendre les anciens partenaires de Peter Bosz au Sporting club de Toulon à la fin des années 80, le nouvel entraîneur de l'OL a laissé un très, très bon souvenir. Ils ont tous tenu à lui souhaiter bonne chance et ont ouvert la boîte à souvenirs pour revenir trente ans en arrière.

Comme l'impression que sans une connaissance toulonnaise de Rolland Courbis installée aux Pays-Bas, Peter Bosz ne serait jamais devenu l'entraîneur de l'Olympique Lyonnais. Car sans elle, le Néerlandais n'aurait jamais atterri dans le Var, n'aurait jamais appris le français et ne serait, visiblement, pas rentré dans les critères du board lyonnais au moment de choisir le successeur de Rudi Garcia. Il fallait en effet voir la toute première phrase du communiqué de l'OL annonçant l'arrivée de Peter Bosz pour comprendre que ce point a (beaucoup) compté : «Agé de 57 ans, Peter Bosz parle le français depuis une expérience au Sporting club de Toulon pour lequel il a joué pendant trois saisons entre 1988 et 1991.» Nous sommes en 1988. Après un début de carrière au Vitesse Arnhem, Peter Bosz porte les couleurs du RKC Waalwijk depuis trois saisons. Il est élu meilleur joueur du Championnat de D2 aux Pays-Bas en 1987-88. Avant donc, comme le raconte ci-dessous Rolland Courbis, de débarquer en Division 1 à Toulon. À l'époque, ce dernier explique que c'est carrément Johan Cruyff en personne qui lui a recommandé. Voici donc les trois années de Peter Bosz racontées par d'anciens coéquipiers et par son ancien entraîneur.

Frédéric Meyrieu* : «Il allait beaucoup vers les jeunes»
«Les mots qui me viennent pour le définir ? Tacticien, rigueur, professionnel. Un milieu de terrain qui n'aimait pas courir dans le vide, qui aimait bien replacer ses coéquipiers. Je l'ai vu dès le départ. Quelqu'un qui avait des notions tactiques, et c'est toujours intéressant d'avoir des joueurs qui sont fins tacticiens. Quand j'arrive à Toulon, il y est déjà. Il jouait dans la simplicité, mais il n'hésitait pas à mettre le pied ! Il ne laissait pas les duels au hasard, il était rigoureux, Hollandais !

L'homme était discret, quelqu'un de bien. À Toulon, ça dénotait un petit peu parce qu'il y avait pas mal de folie, de plaisanterie. Il n'était pas le dernier à rigoler, mais on sentait qu'il était professionnel à part entière, jusqu'au bout des ongles. Je ne sais pas s'il n'a pas été capitaine à un moment donné, parce qu'il était très ouvert à tout le monde. Il y avait la barrière de la langue, mais il avait fait beaucoup d'efforts pour parler français. Les termes qui revenaient, c'était le placement, le pressing... Il était très, très intéressé par le langage français pour vite progresser et s'intégrer. Il était très mature sur la tactique, le sérieux, la récupération. C'était son truc. A l'époque, j'étais jeune, et il allait beaucoup vers les jeunes. C'était rare de voir des joueurs aller d'eux-mêmes conseiller les jeunes, les soutenir.»
 
*Coéquipier de Peter Bosz à Toulon entre 1990 et 1991.

«Il y avait la barrière de la langue, mais il avait fait beaucoup d'efforts pour parler français.»

Le Sporting club de Toulon, saison 1990-91, avec Peter Bosz sur le rang du bas (troisième joueur en partant de la droite). (GOLESI/L'Equipe)

J'ai une très longue liste de joueurs que j'ai eus sous ma responsabilité et qui sont devenus des entraîneurs. Il y en a certains qui en avaient la vocation, et d'autres non. Par exemple, celui qui m'a le plus surpris, compte tenu de son caractère, de son comportement, d'être introverti, c'est Zizou. Je n'aurais jamais pensé qu'il puisse être entraîneur une heure ! Mais, là, ce n'est pas des progrès que j'ai vu chez lui, c'est carrément une métamorphose ! Peter, c'est le contraire qui m'aurait étonné : c'est s'il n'était pas devenu entraîneur que j'aurais été surpris, voire déçu. Il était toujours en train de poser des questions, toujours en train de se poser lui-même des questions. Le nombre de fois où il est venu me voir pour me demander : "Coach, vous ne pensez pas que, peut-être... ?" Il me donnait une idée dans la façon de faire le pressing, dans le positionnement de certains postes, notamment des latéraux à mettre un petit peu plus haut que je ne le faisais. Ses trois ans à Toulon ont été exemplaires. Sur le plan intellectuel, c'était un gars avec un niveau très relevé. On avait été tous surpris de la vitesse à laquelle il a appris le français. En six mois, il parlait déjà très, très bien. En trois ans, on aurait dit qu'il était né du côté de Toulon. Il n'y avait que l'accent qu'il n'avait pas changé. Cela a dû être un truc important dans le choix de Lyon et ils ont dû être agréablement surpris de voir qu'il parlait aussi bien. Quand Jean-Michel Aulas m'a téléphoné pour me demander deux ou trois précisions, c'est la première des choses que je lui ai dit.
 
Lors de son arrivée (à Lyon), j'ai pu l'entendre dire que c'était un plaisir d'avoir été à Toulon et de m'avoir rencontré. Quand un ancien joueur se rappelle et a pris un petit peu comme points de repères certaines choses qu'on faisait à Toulon, j'en suis très fier. À Lyon, je suis persuadé que Peter va apporter la complémentarité indispensable qu'un grand club a besoin avec Jean-Michel Aulas, Juninho, Vincent Ponsot et Bruno Cheyrou. Avec Juninho, je les vois s'entendre comme deux copains qui se connaissent depuis longtemps. Je serais vraiment surpris et déçu que cela ne passe pas comme ça. Lyon arrive au bon moment pour lui et lui arrive au bon moment pour Lyon.»
 
*Entraîneur de Peter Bosz à Toulon.

Rolland Courbis* : «Attachant dans son sérieux et dans sa passion pour le football»
«C'est un gars qui nous a été signalé par un Toulonnais qui était aux Pays-Bas (NDLR : Peter Bosz évoluait alors au RKC Waalwijk). Deux joueurs étaient venus à Toulon, lui et (John) Lammers. C'est un garçon qui nous avait apporté un énorme sérieux dans un endroit un petit peu spécial, un petit peu folklorique, avec la présence du rugby, cette rivalité. Un contexte où Toulon essayait de lutter pour le football face au rugby. Eux avaient une équipe extraordinaire avec Daniel Herrero à la tête. Les débuts de saison étaient complètement différents niveau objectif : eux, c'était d'être champions, nous, c'était de se maintenir. On envoie une personne de chez nous le voir jouer pour deux ou trois matches et, effectivement, c'était un gars sérieux, discipliné, bien formé à l'école hollandaise. On l'avait récupéré volontiers. Il reste un de mes bons souvenirs en tant qu'entraîneur. Il était vraiment attachant dans son sérieux et dans sa passion pour le football. Sur le plan professionnel, c'était exemplaire. Pour un vestiaire, c'était le coéquipier parfait, le genre de joueurs qui donnent envie d'être entraîneur. Sur le terrain, il était très régulier, avec des qualités indispensables pour un joueur : faire ce qu'il sait faire et ne pas faire ce qu'il ne sait pas faire. Il arrivait à tirer 100% de ses qualités dans un poste de 6-8, relayeur-récupérateur, pouvant même dépanner au poste de défenseur central. Il était solide, sec, pas très costaud, mais tonique. Le gars qui ne faisait pas de faute stupide, c'était clair, net, précis. Il était incisif. Je me rappelle que ça avait été une fierté qu'il devienne international aux Pays-Bas lorsqu'il était à Toulon.

«Il était toujours en train de poser des questions, toujours en train de se poser lui-même des questions. Le nombre de fois où il est venu me voir pour me demander : "Coach, vous ne pensez pas que, peut-être... ?"»

Comme joueur, Peter était très, très professionnel. Il râlait à crever à chaque fois qu'on perdait, chaque fois qu'il faisait une mauvaise passe, un mauvais match... C'était vraiment un râleur sur le terrain. Il était toujours à fond, c'était vraiment un fou. Il jouait devant la défense, avec ce caractère de gagnant. Même au tennis-ballon. Il faisait très chaud, on ne s'entraînait pas beaucoup mais on allait toujours courir. Il ne voulait pas et n'aimait pas avoir un jour de repos. Il avait cette exigence.»
 
*Coéquipier de Peter Bosz à Toulon entre 1989 et 1990.

Rugueux ? Il était un peu obligé avec les quelques fatigués qu'il y avait autour de lui. Mais il faisait rarement faute, il était très calme, un gagnant, sûr de lui. On était une équipe moyenne de D1, mais il aurait pu jouer dans n'importe quelle équipe en France. Ce n'est pas quelqu'un qui parlait beaucoup, mais il ne disait pas n'importe quoi quand il ouvrait la bouche. On avait une habitude : à chaque anniversaire, celui qui venait de prendre un an payait le champagne, avec très souvent les pizzas qui allaient avec. Et lui, un jour, il nous a ramené un produit hollandais... Je vous dis pas, c'était n'importe quoi (il rit). Ce n'était pas bon !»
 
*Coéquipier de Peter Bosz à Toulon entre 1988 et 1991.

Thierry Pister* : «Il n'aimait pas avoir un jour de repos»
«Naturellement, on était tout le temps ensemble parce que nous deux, avec John Lammers, on ne parlait pas le français. En plus, à Toulon, c'est vraiment un patois spécial, on a vraiment eu du mal à comprendre les gens. Je suis né en Belgique, dans les Flandres, je n'avais jamais parlé français. Quand je suis arrivé à Toulon, on faisait toujours des blagues sur les Belges, pour se moquer. Au début, je ne comprenais pas, ensuite, ça m'énervait un petit peu. Et Peter me défendait toujours. C'était un mec extraordinaire. Sur le terrain, par rapport à l'extérieur, c'était le jour et la nuit. Il était toujours très gentil, très calme. On habitait dans le quartier Valbertrand de Toulon, au-dessus de la ville, c'était très joli, avec piscine et terrain de tennis.

«Peter était très, très professionnel. Il râlait à crever à chaque fois qu'on perdait, chaque fois qu'il faisait une mauvaise passe, un mauvais match...»

Il était intelligent dans le jeu, j’ai beaucoup aimé jouer à ses côtés. Ça me permettait de jouer un cran plus haut de temps en temps, et je savais qu’il était derrière moi. C’était un super garçon. Il a très vite parlé français, et ça, ça fait plaisir de voir un étranger arriver et qui veut s’intégrer pour parler le français. Il n’avait pas envie d’être de passage. C’était vraiment plaisant de côtoyer ce garçon. Il est resté trois ans et a fini capitaine de l’équipe. Il fallait voir l’attachement qu’il avait au club et que le club lui a rendu.»
 
*Coéquipier de Peter Bosz à Toulon de 1988 à 1989.
 
Philippe Fargeon* : «Une carrière d’entraîneur toute tracée»
«Je garde un bon souvenir d'un joueur intelligent sur le terrain. À l’époque, sa carrière d'entraîneur me semblait déjà tracée pour lui. C'était un bon joueur qui n'hésitait pas à prendre la parole sur et en dehors du terrain. J'ai apprécié ce joueur.»
 
*Coéquipier de Peter Bosz à Toulon entre 1988 et 1989.

Luigi Alfano* : «Un monstre !»
«Un amour de garçon. C'était une leçon de professionnalisme qu'il nous donnait pratiquement chaque année. Jamais en retard, il en faisait toujours plus à l'entraînement, c'était un monstre physiquement. Un monstre ! Physiquement, à chaque fois qu'il y avait un exercice, il était toujours devant. Un jour, on était à Six-Fours-les-Plages à côté de Toulon, on faisait un test d'effort en courant derrière un vélo. Lui finissait premier et le gars sur le vélo se retournait et se disait : "Mais ce n'est pas possible, il est encore là." C'était un numéro 6, même s'il a dû jouer en défense centrale pour dépanner. C'était le genre de joueurs que si vous ne lui disiez pas que c'était fini, il courait encore (il rit), et il ne faisait pas n'importe quoi avec le ballon. C'était vraiment un plus pour nous.

Je me souviens que, après les matches, il mangeait tout le temps du chocolat noir pour la récupération (il sourit). Il nous avait dit que c'était très bon pour ça. Il se strappait aussi toujours les chevilles. Nous aussi, mais souvent en match. Lui, c'était tout le temps. Il me disait : "Si je ne me strappe pas, je me fais une entorse." Même pour un petit footing. Il avait les chevilles fragiles. Et sa chevelure ! Il avait les cheveux longs, frisés. Bon maintenant... (il sourit) Des petits détails qui m'avaient marqué.»
 
*Coéquipier de Peter Bosz à Toulon de 1988 à 1991.

«C'était le genre de joueurs que si vous ne lui disiez pas que c'était fini, il courait encore, et il ne faisait pas n'importe quoi avec le ballon. C'était vraiment un plus pour nous.»

Il est arrivé alors qu’on était partis en stage au Touquet. La première semaine, c’était un peu cool avec Rolland Courbis, histoire de mettre de l’ambiance dans le groupe. Le premier soir, après le footing, on descend à la réunion. On était tous en jean et chemise. Lui et (John) Lammers, les deux Hollandais, étaient en short, claquettes et t-shirt du club. Peter demande : "Mais il faut s’habiller pour les réunions ?" (il sourit) Rolland lui a expliqué qu’on allait tous en ville ensuite pour boire un coup tous ensemble. Il n’était pas habitué à ça. Il s’est changé et on est tous allés en ville boire une bière. Ça m’a toujours marqué. Je me souviens aussi de Rolland qui dit : "Celui qui rentre avant minuit a une amende." Peter demandait s’il avait bien entendu : "Avant minuit, c’est ça ?" (il rit). C’était pour former le groupe. C’était une plaisanterie mais c’était rigolo de voir réagir Peter, avec sa rigueur. Bon, ça, c’était lors de la première semaine de stage, parce que la deuxième, Rolland nous tuait tous, plus personne ne sortait. Un garçon adorable, avec aussi une rigueur terrible. C’était un Hollandais, pas un Méditerranéen, mais une gentillesse extraordinaire.»
 
*Coéquipier de Peter Bosz à Toulon entre 1988 et 1991.

Ici face au Bordelais Jean-Luc Dogon, Peter Bosz a laissé également le souvenir de quelqu'un qui n'hésitait pas à mettre le pied. (A.Landrain/L'Equipe)

Bernard Casoni* : «L'école hollandaise»
«Je l'appréciais. C'était un bon joueur, discipliné, intelligent. Un très bon professionnel. Un milieu de terrain rigueux, sec, de l'école hollandaise, mais aussi un bon technicien. Il s'est adapté assez vite. Le football qu'il prône ne m'étonne pas. On pouvait avoir des discussions au niveau tactique. Ce n'est pas quelqu'un qui se mettait en avant, il était assez discret, sobre.»
 
*Coéquipier de Peter Bosz à Toulon entre 1989 et 1990.

Bernard Pardo* : «Typiquement dans le style toulonnais»
«Je l’ai vu lors de sa présentation à l’OL : ça m’a fait plaisir, mais bon, il n’y a plus de cheveux sur la tête ! (il sourit) Il a pris un coup de vieux ! Ça doit être à cause des soucis d’un entraîneur. Peter, c’était vraiment un guerrier. Il était typiquement dans le style toulonnais. Si, de la tribune, tu regardais le match, tu te disais : "Lui, c’est un Toulonnais, ils l’ont formé." On avait quelques bons joueurs, quelques éléments au-dessus techniquement, mais on était beaucoup plus une équipe qui gagnait à l’énergie, avec des battants. Avec Peter, on partait à la guerre, il était costaud. Il s’adaptait vite sur le terrain. C’est vrai qu’il avait un jeu un peu rugueux, mais c’était dans l’air du temps aussi : quand on jouait numéro 6 à cette époque, il fallait être un peu rugueux. Mais ce n’était pas un boucher, ni un assassin. Des fois, oui, il s’énervait sur le terrain. De temps en temps, il pétait un câble, il partait à l’abordage et le premier qui était devant, il l’attrapait.

«Il n'avait pas envie d'être de passage. C'était vraiment plaisant de côtoyer ce garçon. Il est resté trois ans et a fini capitaine de l'équipe. Il fallait voir l'attachement qu'il avait au club et que le club lui a rendu.»

Patrick Revelles* : «Il avait quinze poumons»
«Très professionnel, même à l'extrême. Je débutais quand il est arrivé. On ne le connaissait pas. Mais Rolland Courbis était capable de dénicher des joueurs que personne ne connaissait et qui étaient très bons. Ça a été une bonne pioche pour le Sporting. Il était toujours là avant aux entraînements, il restait après, et, pendant, il ne bronchait pas, il travaillait. C'était un gagneur, même quand on faisait des petits jeux, il n'aimait pas perdre. Moi non plus je n'aimais pas ça, mais une fois que l'entraînement était fini, c'était fini. Lui, on sentait que ça lui tenait à cœur. Avec nous, les jeunes, il était un guide. Etant jeune, on pouvait se reposer sur lui. Pour moi, c'est un grand Monsieur. Il avait une très bonne mentalité. Il a très vite appris le français. C'était quelqu'un qui nous motivait, qui nous encourageait beaucoup. Il avait quinze poumons. Techniquement, c'était pas mal. Tactiquement, il était très intelligent dans le jeu. Il discutait beaucoup avec Rolland sur la tactique. Il adorait ça. Sur le terrain, ce n'était pas un gaillard, mais il était très dur sur le bonhomme. Un joueur assez fin, mais quand il rentrait dedans...

«Avec nous, les jeunes, il était un guide. Etant jeune, on pouvait se reposer sur lui. Pour moi, c'est un grand Monsieur.»

Jean-Louis Bérenguier* : «Un peu le genre Tigana»
«Il pouvait jouer libéro, numéro 6, numéro 8… Un très, très bon joueur de football, très précis, très sérieux, avec une grosse qualité de vivacité, d’accélération. Exceptionnel. C’était un peu le genre (Jean) Tigana, récupérateur et habile avec le ballon.

«La première semaine, c'était un peu cool avec Rolland Courbis, histoire de mettre de l'ambiance dans le groupe. Le premier soir, après le footing, on descend à la réunion. On était tous en jean et chemise. Lui et (John) Lammers, les deux Hollandais, étaient en short, claquettes et t-shirt du club. Peter demande : "Mais il faut s'habiller pour les réunions ?"»

Timothé Crépin