Julien Cazarre (L'Equipe)

À lire dans France Football, le dernier tacle de Julien Cazarre : «Noël au balcon...»

Comme chaque semaine, Julien Cazarre glisse son tacle à retardement dans France Football. Il revient cette fois sur l'élection à la présidence de la FFF.

On n'avait pas vu une élection aussi indécise depuis Bachar el-Assad en 2007 et de Bouteflika en 2009, tellement l'opposition à Papi Noël semblait affûtée et pointue... Face à lui, deux machines de guerre du football français, j'ai nommé Michel Moulin et Frédéric Thiriez. Commençons par le Jason Statham du foot, Michel Moulin, qui a quand même plus la dégaine du transporteur de chez FedEx que celui qui fait des go fast en Audi A8 avec une fille dans le coffre. Ce cher Michel ne partait pas vraiment favori et se présentait comme l'ultra-outsider de la compétition, c'est pourquoi il fallait attaquer avec une tactique agressive. Après nous avoir bien expliqué qu'il connaissait bien le foot amateur parce que, plus jeune avec ses potes, il avait joué en District sur des terrains bosselés et qu'il maîtrisait le foot pro parce qu'il avait filé des primes de maintien à la bande à Pancrate pour se maintenir en Ligue 1, il a tenté un coup que l'on appellera «de Trafalgar»...

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Mettez de la Biafine, ça va un peu brûler. Invité sur RMC au début de la campagne, il annonce que l'une des premières choses qu'il ferait en arrivant, ce serait de forcer Didier Deschamps à discuter avec Benzema pour le réintégrer en équipe de France... Et bam ! C'est pas beau, ça ? Autant faire all in au poker avec un 2 et un 7 en montrant son jeu. C'est pas comme si le seul mec intouchable du foot français c'était « Dédé », et qu'il n'était pas plus sensible au sujet qu'à une toilette intime au Tabasco. Ça n'a pas loupé, dans la foulée, la «Dèche» lui balance un Scud dans la presse pour le ramener à son statut de clown du cirque du Soleil... Merci monsieur, au revoir.

Penchons-nous maintenant sur son vrai challenger, Freddy-lamoustache-sur-son-fier-destrier. Alors, lui, il a carrément tenté la tactique du contrepied façon Neymar sur les pénos, il s'est érigé en grand défenseur du foot amateur. On parle d'un avocat dont le bilan à la Ligue de foot se résume à des génuflexions face à Jean-Mich-Much de Lyon et des lipettes bien mouillées au grand Nasser de la porte de Saint-Cloud, ce qui le met plutôt dans la catégorie des prince Jean que des Robins des Bois... Il a autant de crédibilité pour parler foot d'en bas que Bolsonaro à la Gay Pride. Donc, sa stratégie de tout miser là-dessus sentait le purin de l'autre bout du champ.

Il ne restait donc plus qu'une seule solution qui semblait inéluctable... «Nono» ! Il a beau avoir plus de casseroles au cul qu'une jeune mariée à son cabriolet en sortant de l'église, il passe crème, en détente et en saluant la foule comme Élisabeth II. De toutes façons, il s'en tamponne comme de son dernier passage chez Franck Provost, et le seul truc qui l'intéresse, c'est l'équipe de France A emmenée par «Dédé» et les contrats de sponsoring. Les histoires de prolos qui jouent dans la gadoue tous les dimanches aprèm ou des gonzesses qui se tirent les cheveux dans le vestiaire, il en a R.A.F. Bonjour chez vous !

Julien Cazarre

On n'avait pas vu une élection aussi indécise depuis Bachar el-Assad en 2007 et Bouteflika en 2009.