Après France - Pays de Galles : Des buts et de belles promesses pour le trio d'attaque Griezmann, Mbappé, Benzema

Premier galop d’essai pour les Bleus de Didier Deschamps avant le début de l’Euro, et pour cette confrontation face au Pays de Galles, le trio d’attaque formé par Antoine Griezmann, Kylian Mbappé et Karim Benzema s’est accaparé toute la lumière. Logique, cela faisait exactement 5 ans et 237 jours que l’avant-centre du Real Madrid n’avait plus enfilé la tunique bleue. Sur le papier, la triade pesait plus de 90 buts en clubs toutes compétitions confondues cette saison. Un talent débordant, une association qui relevait du fantasme il y a quelques semaines. Les attentes étaient élevées, et une question se posait, légitimement : comment faire cohabiter les trois offensifs sur le front de l’attaque ? Face aux Gallois, les trois joueurs ont levé plusieurs doutes.

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On voulait de la complicité, des combinaisons, des permutations, et surtout un football léché. On a eu toutes ces choses réunies, par intermittence, évidemment, pour leur première. Et le sourire après avoir eu enfin la preuve que oui, nos trois plus grands talents offensifs peuvent jouer ensemble, en même temps. Dans ce qui s’apparentait à un 4-3-3, c’est Kylian Mbappé qui occupait la pointe de l’attaque. Parfois seul, parfois épaulé par l’un de ses coéquipiers. On pouvait logiquement se demander si Griezmann et Benzema allaient se marcher dessus, eux qui adorent participer à la construction. Ça n'a pas été le cas du tout. Les deux hommes ont parfaitement alterné les décrochages et se sont partagés les interlignes comme on partage un goûter. Naturellement, comme s’ils jouaient ensemble depuis plusieurs saisons. L’occasion de rappeler à tous que, déjà en 2014, leur complicité sautait aux yeux. 

1 – Karim Benzema va jouer son 1er match avec l’équipe de France depuis octobre 2015, il y a 5 ans & 237 jours, soit le plus grand écart entre 2 sélections avec les Bleus depuis Roger Scotti qui avait attendu 5 ans & 341 jours entre ses 2 matches en 1950 et 1956. Retour. #FRAPDG pic.twitter.com/retl5qwvGg

— OptaJean (@OptaJean) June 2, 2021

Carte blanche offensive

Ajoutez aux deux hommes un Kylian Mbappé en jambes, lucide et décisif et vous obtenez un tiercé gagnant complémentaire, aussi bien capable de jouer entre les lignes qu’en profondeur. Pas de positions fixes pour les trois protégés de Didier Deschamps. Le sélectionneur le rappelait en conférence de presse la veille du match : «J’ai toujours laissé une liberté offensive, une liberté de permutation». Ainsi les trois joueurs changeaient constamment de positions. Très proches dès le début du match, plus éloignés lorsque Griezmann décidait de manger la ligne droite (2e), très étirés quand Benzema décrochait très bas et que Mbappé restait devant (7e). Carte blanche sur le plan offensif, mais à la perte, les attaquants constituaient la première ligne d’un 4-3-3 et ne se contentaient pas de regarder leur coéquipier faire le sale boulot. Impliqués dans le repli défensif, il n’était pas rare de voir, quelquefois, les attaquants se muer en premiers défenseurs.  Jouissant d’une totale liberté offensive, ils se sont constamment recherchés. Le Barcelonais pour le Parisien sur le côté gauche, le Parisien pour le Madrilène en une touche, de l’avant, sur une récupération (21e). Ils se trouvaient, jusqu’à par moment figer le temps. Comme lorsqu’ils initiaient une action à trois, Mbappé trouvait KB19 qui alertait Griezmann. Le numéro 7 des Bleus remisait à merveille dans le trou, de la poitrine, pour le Parisien lancé mais malheureusement hors-jeu. Tout ce que l’on attendait du trio était réuni en ce mouvement. Les trois Bleus remettaient ça, sans succès (40e et 45e). Plus étonnant encore, la connexion Griezmann-Benzema sur corner relevait de la 5G. A chaque tentative, la tête de l’ancien Lyonnais était tout proche d’être trouvée (30e et 38e). Lorsque la mire était réglée, le portier Danny Ward s’employait à merveille (82e).      

KB19 attendra

Si Kylian Mbappé, en renard (33e) et Antoine Griezmann, d’une délicieuse frappe enroulée du gauche sur un service en talonnade de l’ex-Monégasque (47e) ont tous les deux trouvé le chemin des filets, Benzema a pour sa part été plus malheureux. Un penalty (ou cadeau empoisonné laissé par Griezmann) arrêté par Ward (27e), une frappe sur le poteau après un superbe enchaînement, offrant un but quasiment tout fait à Ousmane Dembélé (79e) ou encore une nouvelle parade du dernier rempart gallois sur corner (82e) ont privé Benzema d’un but pour son retour. Qu’importe, cela laisse une marge de progression au trio qui nous a offert de belles promesses à quelques jours du début de la compétition.   

Corentin Richard

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