mahrez (riyad) (STACPOOLE SIMON/L'Equipe)

Après Manchester City - PSG : Riyad Mahrez, le bourreau des Parisiens

Déjà décisif au match aller, Riyad Mahrez a douché tout espoir parisien en s'offrant un doublé à l'Etihad Stadium face au PSG (2-0). Le chétif ailier des Citizens ira pour la première fois en finale de Ligue des champions.

Qu’il a grandi, ce jeune joueur chétif du Havre. Que ce soit au Parc des Princes, à quelques kilomètres de son 95 natal, ou à l’Etihad Stadium, son nouveau chez-soi, Riyad Mahrez a marqué de son empreinte cette demi-finale de Ligue des champions. Une double-confrontation lors de laquelle le petit prince de Sarcelles est devenu roi. Pas de coup-franc cette fois-ci, pas de coup d’éclat ni de fioriture. L’ailier droit a rendu une copie propre et sérieuse, marquée de simplicités et de bons choix. Peut-être que l’état du terrain au début du match a poussé le joueur de 30 ans dans cette direction.

Lire aussi : - Le PSG ne la méritait pas
 
Souvent considérée comme un mouillage de nuque, la première touche de balle d’un joueur de foot peut souvent donner le ton de la prestation à venir. On pouvait donc, légitimement, être inquiets lorsque Mahrez, dès le début, s’emmêlait les pinceaux le long de la touche. Le deuxième cuir touché n’était guère rassurant, l’Algérien envoyant une passe sur Diallo. Malgré ce début de match compliqué, l’ancien de Leicester enfilait une nouvelle fois sa cape de clutch player. Bien placé, il était tout heureux de récupérer le ballon après une frappe contrée de De Bruyne. Du pied droit, il croisait parfaitement pour faire passer le cuir entre les jambes de Kimpembe et de Navas (10e). Double petit pont pour son deuxième but des demi-finales.

Des crochets salvateurs

Après ce coup de massue, Mahrez se faisait plus discret dans un rôle de relais sur son côté droit. 43 ballons touchés à la pause, 23 passes réussies sur 27, propre et efficace en plus d’être décisif. Sérieux dans le replacement défensif, même s’il laissait beaucoup de liberté à Diallo, dont ne profitait pas le PSG, il grattait même quelques fois le ballon. Il était tout proche du deuxième coup de grâce en faisant danser l'arrière-gauche sénégalais, avant d’enclencher une puissante frappe du droit renvoyée par Navas (45e). Oui, les gauchers ont un pied droit. Et oui, Riyad Mahrez sait s’en servir.

Lire aussi : - Les notes de City-PSG
 
Lors du premier acte, l’état de la pelouse n’a pas avantagé les manieurs de ballon, les gourmands de un contre un dont fait indéniablement partie Mahrez. Ainsi, sur un terrain plus proche de la patinoire que du billard, le Fennec a très peu provoqué Diallo. Mais en deuxième mi-temps, sur un gazon déshabillé de son voile blanc, le Sarcellois a pu porter davantage la gonfle, avec réussite. Coup sur coup, il provoquait deux fautes de Diallo avec des crochets salvateurs (48 et 49e). Puis il s’amusait d’un Verratti très agacé, à l’image de ses coéquipiers, le long de la ligne (71e). Car entre-temps, la faucheuse Mahrez avait définitivement enterré le PSG en s’offrant un doublé. Sur un contre emmené par Phil Foden sur la gauche, l’Algérien déboulait côté droit, laissé seul, et reprenait l’offrande du gamin de Stockport d’une frappe sous la barre (62e).

Encore un peu plus dans l'histoire du football algérien

Jamais rassasié, l’ancien Havrais voulait partir avec le ballon du match, quitte à en oublier son coéquipier (73e). Mais qu’importe ce trophée anecdotique. Ce mardi, Riyad Mahrez est entré dans la légende. D’abord celle de Manchester City, qui, tout comme le joueur, connaîtra sa première finale de Ligue des champions. Puis celle du football algérien, en devenant le deuxième Fennec à atteindre la finale de la Ligue des champions, après un certain Rabah Madjer en 1987. Ce soir-là, l’attaquant de Porto avait révolutionné le football d’un magnifique geste et avait soulevé le Graal. De quoi inspirer un Riyad Mahrez qui a un appétit monstrueux.

Corentin Richard

Retrouvez toute l'actualité de la Ligue des champions sur francefootball.fr