mbappe lottin (kylian) hadzikadunic (dennis) (P.Lahalle/L'Equipe)

Bosnie-Herzégovine - France : Kylian Mbappé en numéro 9, expérience ratée

Aligné seul en pointe après deux prestations très décevantes contre l'Ukraine et le Kazakhstan, l'attaquant parisien a enchaîné avec un troisième match peu convaincant. Face à un bloc bosnien aussi bas, il n'a pas pu vraiment exister.

Kylian Mbappé a rarement si peu pesé en équipe de France que lors de ce premier rassemblement de l'année 2021. Invisible contre l'Ukraine et auteur d'une entrée très égoïste au Kazakhstan, le Parisien a tout de même démarré au poste de numéro 9 ce mercredi soir en Bosnie. Preuve que Didier Deschamps compte bien tout essayer pour remettre l'attaquant sur les bons rails. Contre un bloc bosnien très compact et regroupé, le choix du sélectionneur était tout sauf un cadeau. Concentré sur ce rôle inhabituel, Mbappé a démarré la partie en restant axial et bien haut sur la pelouse. Prêt à prendre la profondeur sur chaque prise de balle d'Antoine Griezmann, Kingsley Coman ou Thomas Lemar. Mais après un quart d'heure à être sevré de ballon, il se désaxait une première fois côté gauche. Immédiatement, sa prise de vitesse lui permettait de dépasser son vis-à-vis et d'offrir un centre précis sur la tête de Coman (14e). Mis en confiance, il enchaînait avec un très bon contrôle orienté pour obtenir un coup franc dangereux (15e). Ses deux seuls éclairs d'un premier acte bien pauvre. Sans poids dans les duels avec les défenseurs adverses, il n'a jamais offert de point de fixation au cœur du jeu et dos au but. Isolé, il a de plus en plus décroché au fil des minutes mais a toujours été suivi par deux voire trois défenseurs bosniens (23e). Muselé, il ne pouvait cacher sa frustration et se retournait tête basse après un long ballon vers Griezmann finalement perdu (38e). Il aurait pu réveiller tout le monde avant la pause, mais manquait la balle sur un bon centre de Coman au second poteau (42e). Seul point positif malgré toutes ces difficultés à exister : l'ancien Monégasque a montré un visage beaucoup plus altruiste et appliqué que lors de ses dernières sorties (11 passes et 100% de réussite à la pause).

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Sans surprise, l'aile lui convient mieux

Il ne faut tout de même pas oublier que l'analyse aurait pu être bien différente sans cette décision arbitrale injustifiée dès l'entame du match. Trouvé dans la profondeur par Paul Pogba, Mbappé réalisait un contrôle parfait avant d'ajuster Sehic. Mais l'action avait été coupée pour un hors-jeu plus que litigieux (3e). Une alerte qui a rapidement convaincu l'arrière-garde bosnienne qu'elle ne pouvait laisser aucun espace dans son dos face à l'attaquant français. Privé d'espaces et de ballons après cette occasion, il n'a pu retrouver de la liberté qu'avec l'entrée d'Olivier Giroud à l'heure de jeu. Replacé côté gauche pour laisser l'axe au buteur de Chelsea, il est comme par magie réapparu sur les radars. Bien aidé, il est vrai, par l'ouverture du score de Griezmann et des espaces qui se sont ouverts. Quatre minutes après l'entrée de Giroud, il débordait sans problème sur le flanc gauche mais son centre au second poteau ne trouvait personne (63e). Il remettait ça trois minutes plus tard mais sa transmission vers l'ancien Montpelliérain était bien coupée alors qu'il semblait avoir de l'espace pour tenter la solution individuelle (66e). A un quart d'heure du terme, il fixait très bien la défense et décalait Lucas Hernandez pour un nouveau centre. Face à une Bosnie-Herzégovine qui finissait le match plus haut pour tenter d'égaliser, il a aussi pu déséquilibrer le bloc adverse en emmenant les transitions des Bleus, sans que celles-ci n'aboutissent réellement (90+1e). Un échantillon de trente minutes loin d'être brillant, mais nettement plus convaincant que sa première heure de jeu plus que laborieuse. Preuve de cette différence d'influence dans le jeu français, il a fini la partie avec 48 ballons touchés alors qu'il n'en comptait que 18 à la pause. Qu'il se rassure, Didier Deschamps ne devrait pas renouveler l'expérience.

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