Pablo Longoria se retrouve aujourd'hui propulsé, à 34 ans, président de l'OM. (G.Horcajuelo/MaxPPP)

Est-il possible de voir loin pour ce nouvel OM guidé par Pablo Longoria et Jorge Sampaoli ?

Devant la situation intenable dans laquelle s'était enfermé Jacques-Henri Eyraud, Frank McCourt a tranché, et intronisé le duo Pablo Longoria (président) - Jorge Sampaoli (entraîneur) aux commandes. Pour mettre en place une vraie stratégie ou tenter de cacher la misère d'un projet qui n'en finit plus de s'écrouler ?

L’incendie était devenu impossible à maîtriser, alors le patron a envoyé le Canadair. Si le pompier Nasser Larguet est parvenu à ramener un peu de calme et de cohérence sur le terrain et devant les médias, le mal était trop profond pour son supérieur Jacques-Henri Eyraud, carbonisé par une succession de choix stratégiques, déclarations farfelues et autres mises en demeure qui l’ont coupé du monde réel et de tout Marseille. Alors Frank McCourt a écarté l’homme qui incarnait jusque-là son «Champions Project», ses réussites et ses échecs depuis 2016. Le propriétaire de l’OM assure vouloir se rapprocher des fans, ce qui était devenu absolument inconcevable sans écarter son bras droit. Alors McCourt a tranché, et installé Pablo Longoria (jusque-là «Head of Football») à la présidence, et officialisant dans le même temps l’arrivée de Jorge Sampaoli sur le banc.

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Avec ce duo hispanophone, le boss s’assure une sorte de paix sociale avec la base, au moins pour quelques mois. Chez les supporters, la fronde va laisser place à la curiosité, la passion et le ballon vont revenir au centre des discussions, au moins dans la communication. Mais alors que l’effectif se prépare à être profondément impacté cet été (Thauvin, Amavi, Germain, Pelé ou Nagatomo sont en fin de contrat, Cuisance, Lirola, Balerdi et Ntcham ne sont que prêtés), à quoi va ressembler la restructuration de l’équipe alors que les moyens financiers sont extrêmement limités ? Les styles de jeu prônés par André Villas-Boas et Jorge Sampaoli n’ayant pas grand chose en commun, il est permis de s’interroger, aussi, sur les profils de certains cadres (Sakai, Alvaro, Payet…) et leur "adaptabilité" à l’identité tactique promise par le technicien argentin.

A vrai dire, Longoria et Sampaoli n’ont rien à perdre jusqu'au mois de mai. Si la crise sportive se poursuit, ils pourront toujours avancer qu’ils préparent le terrain pour la saison prochaine. Si la formation phocéenne se redresse, ils capitaliseront sur ce regain de forme. Et ensuite ? Le très précoce dirigeant olympien a beau affirmer qu’il se «prépare» à ce poste de président depuis ses débuts dans le football, il est impossible d’anticiper sa réussite dans la gestion globale d’un tel vaisseau. Si elle apporte une excitation rafraîchissante, la personnalité et la passion exubérantes du nouveau coach sont à double tranchant. Comment les nouveaux hommes forts de l’OM géreront ensemble les inévitables soubresauts sportifs et extra-sportifs ? S’entendront-ils sur le long terme autour de la stratégie de recrutement ? A Marseille, ces questions apparaîtront tôt ou tard. Pour l’heure il s’agit surtout de retrouver un peu dignité. Ensuite, il s’agira de grandir.

Comment renouveler cet effectif, avec quelle identité et quels moyens ?