Toni Kroos of Real Madrid celebrates a goal during the spanish league, La Liga, football match played between Real Madrid and Valencia CF at Ciudad Deportiva Real Madrid on february 14, 2021, in Valdebebas, Madrid, Spain. *** Local Caption *** (Oscar J. Barroso/AFP7/PRESSE S/PRESSE SPORTS)

Ligue des champions : Le baromètre des joueurs du Real Madrid

Alors qu'il s'apprête à jouer une bonne partie de sa saison face à l'Atalanta en 8es de Ligue des champions, le Real Madrid ne disposera pas de tous ses éléments. Et alignera des joueurs aux états de forme (très) disparates.

Rien à signaler

La plupart des tauliers de la Maison Blanche (Sergio Ramos, Karim Benzema, Marcelo, Modric, Carvajal, Casemiro et, dans une moindre mesure, Nacho) ont joué leurs premières parties au Bernabeu en 2013, voilà près de huit ans. Toni Kroos les y a rejoints un an plus tard mais fait incontestablement partie de la caste. Parmi ce cercle et en dehors de ceux qui ont dû abandonner leurs partenaires de toujours (ou presque) sur blessure, R.A.S. Benzema est le meilleur buteur de l'équipe et a répondu présent à chaque fois que le Real s'est retrouvé dos au mur. Modric a retrouvé un second souffle au meilleur des moments lors de la fin d'année dernière et s'il livre, depuis, des prestations inégales, personne ne s'attendait à un tel sursaut. Casemiro irrite, parfois, lorsqu'on aimerait qu'il sache aussi bien faire vivre le jeu qu'empêcher l'adversaire de développer le sien, mais fait encore figure de patron dans l'entrejeu. Et ce ne sont pas les cinq précieux buts qu'il a inscrits en Liga (5) jusque-là qui viendront ternir le bilan. Kroos, qui complète inlassablement le trio depuis qu'il est devenu champion du monde au Brésil, continue de dicter le tempo et de ne rater que deux passes par match. Une fiabilité qui n'est pas sans rappeler celle qu'incarne le dernier rempart des Merengue. Depuis le restart de la saison dernière, Thibaut Courtois a en effet éteint tout débat : il fait partie de l'élite et rapporte régulièrement des points aux siens. De son côté, Lucas Vazquez a joué un rôle précieux pour suppléer Carvajal au poste de latéral droit (Ah cette performance lors du dernier Clasico !) et accumulé les actions décisives (4 passes, 2 buts). Pourquoi la troupe de Zinédine Zidane ne règne-t-elle pas sur l'Espagne, alors ? Parce que deux de ses patrons n'ont pris part qu'à un tiers des rencontres. Et sans Carvajal et Ramos, l'édifice a toujours manqué de stabilité. Le vestiaire avec, tant ces deux-là sont importants pour la vie du groupe. Et même si Nacho assure un (quasi) parfait intérim ces dernières semaines, ZZ doit guetter avec impatience le retour de son capitaine.

Des hauts et des bas

Qui d'autre que Raphaël Varane pour incarner cette catégorie ? Le Français a alterné le bon et le moins bon depuis cet été avec en point d'orgue l'enchaînement Levante - Huesca entre la fin janvier et le début du mois. Malmené et méconnaissable - comme l'ensemble de l'équipe - lors de la défaite (1-2) concédée à domicile face aux Valencians, le champion du monde s'est parfaitement repris une semaine plus tard. Alors qu'un deuxième revers de rang aurait certainement provoqué de gros remous, c'est lui qui a sorti le Real et son coach d'une bien mauvaise opération en signant un doublé salvateur. Depuis, les Madrilènes ont enchaîné trois victoires de suite pour mieux revenir à trois points de l'Atlético (qui compte toutefois un match en retard). Marco Asensio (2 passes et 2 buts en Liga) et Ferland Mendy ont également joué un rôle important dans ce retour aux affaires. Mais les deux gauchers devront maintenant confirmer sur la durée s'ils entendent faire partie de la catégorie de ceux que l'on ne remet pas en cause à la moindre contre-performance. Un statut que Fede Valverde avait dument gagné après une première saison impressionnante dans la capitale. Mais l'Urugayen n'a pu étaler sa classe que par séquences, trop régulièrement blessé qu'il est depuis le début de l'exercice en cours.

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Ils déçoivent

Eder Militao n'a, malheureusement pour les fans du Real, pas redémarré aussi fort qu'il avait fini la saison 2019-2020. Cette année, il a enchaîné les pépins, pris un carton rouge et s'est fait passer devant par Nacho dans la hiérarchie des centraux. Les cas d'Isco et de Marcelo méritent-t-ils, pour leur part, d'être évoqués ? Dans le nouveau numéro de FF, on apprend que Zidane est résigné au sujet de ces deux-là. En privé, le technicien se contente simplement de répéter, en attendant que les chemins se séparent, la chose suivante : «On a vécu trop de choses ensemble pour que je les laisse tomber alors qu'ils ne vont pas bien.» Tout est dit. Plus haut sur le terrain, existe-t-il joueur plus frustrant que Vinicius cette saison en Europe ? Doté d'immenses qualités d'explosivité et capable de désarçonner n'importe quel latéral du Big 5, le Brésilien n'en finit plus de... stagner. Combien de fois les supporters du Real ont eu envie d'éteindre leur télé après que l'ailier se soit trompé en menant une contre-attaque ou en effectuant le mauvais appel ? Ses actions décisives en Liga (2 buts, 3 passes) peinent à masquer ses lacunes tactiques. Son compatriote brésilien irrite un peu moins mais ce n'est pas forcément une bonne nouvelle. S'il est plus mature dans son jeu et qu'il affiche un impressionnant bilan en C1 (5 buts et 5 passes en 11 rencontres), Rodrygo n'a pas encore explosé et ne pèse pas assez. Ou pas assez régulièrement. A sa décharge, il n'a que 20 ans et vient de subir un premier gros coup d'arrêt (claquage fin décembre). Mais ce n'est pas sur ce duo (aussi talentueux soit-il sur le papier) que l'animation offensive du Real devrait reposer. Plutôt sur Eden Hazard, recruté à prix d'or à l'été 2019. Or, si l'on a cru que sa saison était lancée après qu'il a inscrit un bijou face à Huesca à la fin du mois d'octobre, le Belge n'a, depuis, eu de cesse de rechuter. Comme lors de sa première saison en Espagne. A tel point que même les amateurs de football les plus friands de son jeu et de sa créativité ont fini par prendre leurs distances, afin de s'éviter une nouvelle déception. Ceux-là ne demandent toutefois qu'à être agréablement surpris. Car sans Hazard, Benzema paraît régulièrement bien trop seul pour un club de la trempe du Real Madrid. En attendant, face à l'Atalanta et en l'absence du numéro 9, c'est Mariano Diaz (13 matches, 1 but toutes compétitions confondues) qui occupera la pointe de l'attaque madrilène. Vous avez dit indigne de l'une des plus grandes institutions de la planète foot ? - T. P.

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