La joie de Pep Guardiola, au milieu de ses joueurs. (TimGroothuis/Witters)

Ligue des champions : Les cinq clés de PSG-Manchester City

Parisiens et Citizens se retrouvent ce mercredi soir pour la première manche de leur demi-finale de Ligue des champions. Choix des hommes, duels et tactique : voici les principales clés de ce duel alléchant à bien des niveaux.

Vrai ou faux 9 pour Manchester City ?
Salué pour la façon dont il a su relancer Manchester City cette saison, Pep Guardiola a aussi ressorti l’une de ses bonnes recettes. Agüero déclinant et Gabriel Jesus pas toujours inspiré, le Catalan fait régulièrement évoluer les Citizens sans véritable buteur de métier en pointe. Depuis plusieurs semaines, la plupart des offensifs des Skyblues ont défilé à ce poste de faux numéro 9. Avec des joueurs comme Silva, Mahrez, De Bruyne ou Sterling, l’attaque de City génère un nombre impressionnant d’occasions même sans avant-centre de métier. Leurs profils techniques et véloces offrent l’avantage d’asseoir un peu plus la maîtrise du jeu et permettent d’exercer un pressing intense dès la perte de balle. Avec une telle permutabilité en pointe, l’attaque mise en place par Guardiola est imprévisible et difficile à appréhender pour les défenses adverses. Revers de la médaille, les attaquants du futur champion d’Angleterre grillent régulièrement des cartouches qu’un vrai numéro 9 ne louperait sans doute pas. Dans une double confrontation où le manque de réalisme peut se payer cash, surtout face à un PSG aussi efficace, reste à voir si l’ancien technicien du Barça maintiendra ses principes, ou fera le choix de revenir à un schéma plus classique.
 
De Bruyne de retour, Paris devra choisir son poison
Les Parisiens ont peut-être cru pouvoir profiter de l’absence de Kevin de Bruyne au moins sur la première manche, mais il n’en sera rien. Titulaire contre Tottenham ce weekend, le Belge est bel et bien opérationnel. Avec lui, les Citizens peuvent proposer une ligne offensive qui offre un nombre incalculable d’options. Entre KDB, Sterling, Mahrez, Silva, Foden, Gündogan, voire éventuellement Gabriel Jesus, le PSG ne pourra pas tout gérer et devra sans doute faire des choix tranchés. En priorité, il faudra certainement limiter les prises de balles face au jeu du Diable Rouge. Et, évidemment, fermer au maximum l’axe du terrain tant la qualité technique adverse pourrait faire des ravages au cœur du jeu. Si Manchester City doit faire mal, il faudra le contraindre à s’efforcer de le faire dans un autre registre qu’habituellement. Dans les couloirs par exemple.
 
Les couloirs parisiens devront tenir
Le défi des latéraux parisiens était déjà immense face aux ailiers du Bayern au tour précédent, il le sera encore plus dans cette demi-finale. Après Coman et Sané, il faudra notamment tenir face à Mahrez et Sterling sur les ailes. Et quel que soit le couloir, Pochettino, comme lors du quart de finale contre les Bavarois, ne dispose pas d’immenses garanties défensives. Côté gauche, Kurzawa est de nouveau disponible mais s’avère bien moins fiable que Diallo dans le registre défensif. L’entraîneur parisien devrait certainement maintenir le Sénégalais sur ce côté. A droite, Dagba avait su tenir son rang face au Bayern en l’absence de Florenzi. A tel point que le latéral italien n’est pas certain de retrouver sa place de titulaire malgré son retour dans le groupe. Quels que soient les choix de Pochettino, il faudra que les latéraux haussent le ton pour résister aux vagues adversaires dans leurs couloirs. Car ils ne pourront certainement que très peu compter sur les efforts défensifs de leurs ailiers un cran plus haut.

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Luttes d’influence au milieu de terrain
Ce duel cinq étoiles devrait également se décider dans la capacité de certaines individualités à imposer leur influence au cœur du jeu. A Manchester City, outre De Bruyne ou Foden, Cancelo tient un rôle essentiel depuis le début de la saison. Réaxé par Guardiola, le Portugais est l’une des raisons du renouveau des Citizens. Au cœur du jeu en phase de possession, il apporte le surnombre au milieu de terrain et permet à ses partenaires de plus se projeter vers l’avant. Gündogan, régulièrement décisif ces derniers temps, en est le meilleur exemple. S’il parvient à rayonner, la défense parisienne pourrait vite voir les vagues déferler. Mais de son côté, le PSG peut compter sur le retour de Verratti, absent en quart de finale. Avec l’Italien, les Parisiens peuvent espérer profiter de moments de respiration en reprenant le contrôle du cuir. Très présent côté droit contre Metz, Verratti devrait également jouer un rôle important pour contrecarrer l’influence de Cancelo. Etincelants contre le Bayern Munich, Neymar et Di Maria seront aussi clés pour prendre les commandes de la partie, au moins sur certaines séquences. Leurs décrochages et leur capacité à faire avancer leur équipe seront indispensables pour casser le pressing adverse et installer un autre rythme à la rencontre. Si le PSG y parvient, Manchester City pourrait se retrouver en grande difficulté.
 
La gestion de la profondeur des Citizens
Ni le Barça, ni le Bayern ne diront le contraire : Paris est d’une efficacité insolente lorsqu’il parvient à prendre la profondeur. Un temps mis en cause cette saison, Mbappé n’arrête plus de marquer et de porter son équipe que ce soit en Ligue des champions ou en Ligue 1. Insaisissable lorsqu’il prend de la vitesse avec de l’espace devant lui, le Français sera le défi numéro un de l’arrière-garde de Manchester City. Avec seulement trois pions concédés en dix matches, la défense des Citizens est la plus hermétique de C1 depuis le début de saison. Une solidité permise par une organisation collective et un pressing impeccable. Mais surtout incarnée par Dias. Arrivé cet été, le Portugais a stabilisé une charnière qui n’offrait que peu de garanties depuis plusieurs années. Costaud, solide au duel, propre techniquement et suffisamment véloce, il est devenu le patron de la défense de Guardiola. Après avoir muselé Haaland au tour précédent, une qualification des Anglais pour la finale résidera dans leur capacité à gérer l’espace laissé dans leur dos. Le tenant du titre en avait pleinement conscience et l’a quand même payé. Aux Citizens de faire mieux.

Quentin Coldefy

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