galtier (christophe) (S.Mantey/L'Equipe)

Metz, première étape d'un sprint final pour un LOSC qui doit assumer son statut et ne pas craquer

9 avril - 23 mai : six semaines et sept matches pour devenir champion de France. A Metz, ce vendredi, le LOSC poursuit sa quête d'un titre devenu plus que crédible samedi dernier. Avec certaines forces, mais aussi certains points d'interrogation.

Prêt à assumer son statut ?

Ce n'était certainement pas la meilleure version du Paris Saint-Germain en face samedi dernier dans un des matches tournants de la saison (1-0), mais le LOSC est désormais LE grand favori pour remonter tout en haut pour la première fois depuis 2011. Avec trois points d'avance (et une différence de buts qui lui est défavorable) sur le PSG, l'affaire est loin d'être entendue. Néanmoins, si l'esprit et la force collective vus dans la capitale perdure, cela pourra vite sentir bon. «On a retrouvé certaines valeurs qu'on avait par moment perdues, indiquait Benjamin André sur Canal+ après le succès importantissime en terres parisiennes. Le LOSC, c'est un gros collectif, un gros bloc. Quand on est tous concentrés et qu'on se bat les uns pour les autres, on est impassables.» Quelque peu au ralenti avant la trêve (nul pénible à Monaco, défaite surprise face à Nîmes), Lille, qui n'a perdu qu'une fois sur ses treize derniers matches de Championnat, a un statut à assumer. Ce déplacement à Metz (21 heures) sera un premier indicateur sur la capacité des Dogues à gérer leurs émotions le sacre approchant. On fait confiance à Benjamin André, Mike Maignan ou José Fonte pour hausser le ton dès lors qu'ils sentiront que quelqu'un dévie du chemin.

Un calendrier loin d'être aisé

Trois réceptions, quatre déplacements : c'est le programme du LOSC jusqu'au 23 mai et la 38e journée de Ligue 1. S'ils ne seront peut-être pas obligés de tout gagner pour devenir champions, les Dogues n'ont pas un calendrier totalement favorable. Il y a ce match à Metz chez des Grenats en panne de résultats dernièrement, mais qui montrent qu'il est loin d'être facile de les affronter. Derrière, l'enchaînement des 33e, 34e, 35e et 36e s'annonce piégeux. La réception d'un Montpellier (33e journée) qui ne perd pas depuis douze matches toutes compétitions confondues, le voyage à Lyon (34e) qui a la gueule d'un dernier tournant, puis la venue à Pierre-Mauroy d'un Nice (35e) qui va beaucoup mieux. Et, enfin, un derby qui s'annonce chaud à Lens (36e) : fessés 4-0 à l'aller, les Sang et Or chercheront trois choses : prendre leur revanche, maintenir intactes leurs chances de se qualifier pour l'Europe en 2021-22 et mettre des bâtons dans les roues à leurs rivaux dans la course au titre. On ose imaginer que les supporters artésiens organiseraient une sacrée fête si jamais le RCL prive le LOSC de couronne. Enfin, Saint-Etienne et Angers seront au menu des deux dernières journées pour le LOSC.

L'absence de David va-t-elle coûter ?

On se souvient de cette double séquence au Parc des Princes, quand Leandro Paredes se payait Benjamin André avant qu'Idrissa Gueye ne sèche Jonathan David. Et pas qu'un peu. Si le Canadien continuait tant bien que mal et inscrivait même le but de la victoire en boitant, le diagnostic tombait : l'ancien attaquant de La Gantoise souffre d'une rupture ligamentaire latérale de la cheville droite comme l'a détaillé le LOSC lundi. Auteur de dix buts et d'une passe décisive cette saison, David avait trouvé son rythme de croisière. Quelle association idéale dans le 4-4-2 de Galtier désormais ? Sans David, ni Yusuf Yazici, également absent, il ne serait pas étonnant de voir Burak Yilmaz associé à un Jonathan Ikoné en soutien à Metz. Reste à voir si un Renato Sanches peut vraiment s'épanouir sur la durée en position d'ailier droit comme à Paris. A moins de passer dans un système proche du 4-2-3-1 avec Sanches en numéro 10 afin qu'il puisse retrouver des sensations avec ballon. Forfait pour Metz, donc, Jonathan David ne devrait pas être remis pour Montpellier : «Pour le moment, il soigne son entorse, observait Galtier jeudi en conférence de presse. Je suis agréablement surpris de le voir marcher. Il semble récupérer rapidement.»

Auteur du but au Parc des Princes, Jonathan David va forcément manquer. Mais à quel point ? (A.Reau/PRESSE SPORTS)

Celik, un retour qui tombe à pic

Cela s'annonçait comme un sacré casse tête. Sans latéral droit de métier (Zeki Celik touché par le Covid-19, Jérémy Pied blessé) au Parc des Princes lors de la victoire lilloise, Christophe Galtier avait choisi l'option Tiago Djalo. D'abord fébrile, le défenseur de 20 ans s'était très bien repris, stoppant de nombreuses tentatives parisiennes. Avec, pour finir la rencontre, une expulsion après l'échauffourée avec Neymar. Sanctionné d'une suspension de deux matches, dont un avec sursis, Djalo ne pourra donc pas postuler à une place face aux Messins. Alors qu'il avait imaginé placer un latéral gauche à droite, Christophe Galtier peut être satisfait : Zeki Celik est apte. «Il a fait deux tests négatifs, a précisé son coach. Il l'est depuis un moment. Il sera dans le groupe. Nous avons demandé et obtenu une dérogation.» Reste à savoir avec quelle forme physique pour un joueur de toute façon sur courant alternatif avec le LOSC.

Xeka, sanction terminée

Il était absent samedi dernier dans le groupe lillois face au PSG. «Après l'entraînement, Xeka a eu un comportement déplacé, inapproprié. Il a eu comme sanction de ne pas être dans le groupe», avait précisé Christophe Galtier, sans savoir si la sanction allait durer. Celle-ci prend fin dès le déplacement à Metz. «L'incident est clos, a noté l'entraîneur nordiste. Il a été mis à part du groupe jusqu'à mercredi matin. Il a reçu un rappel à l'ordre de notre président.» Pour un sprint final, rien de mieux que de voir un groupe le plus complet possible.

Le groupe lillois qui se déplace à Metz
Gardiens : Karnezis, Maignan.
Défenseurs : Botman, Bradaric, Celik, Fonte, Innocenti, Reinildo.
Milieux : André, Ascone, Ikoné, Pizzuto, Sanches, Soumaré, Xeka.
Attaquants : Araujo, Bamba, Bica, Weah, Yilmaz.

L'avenir de Galtier = climat pesant ?

On le sait, entre les changements récents profonds en interne et des clubs candidats à l'accueillir (Lyon, Nice...), l'avenir de Christophe Galtier dans le Nord de la France est bien incertain. «Il n'y a pas du tout de lassitude, a-t-il avoué jeudi. Je me sens très bien ici. Mais je pense que je ne ferai pas sept ou huit ans comme à Saint-Étienne.» En fera-t-il plus que quatre, lui qui s'est installé chez les Dogues en 2017 ? «On est déjà à trois ans et demi et un nouveau projet c'est repartir pour quelques années, c'est toute la discussion que j'aurai avec mon président.» Sous contrat jusqu'en 2022, Galtier, 54 ans, a estimé que la décision sur son avenir ne sera pas forcément connu très vite : «Il ne sera pas forcément décidé avant la fin de la saison, car je me dois de rester concentré sur l'objectif. Ça ne sera pas lié à une quatrième place, une qualification directe en Ligue des champions ou le titre.» Néanmoins, l'incertitude autour de sa suite chez les Dogues pourrait-elle avoir un impact ?

Toute l'actualité de la Ligue 1