verratti (marco) (P.Lahalle/L'Equipe)

Moins de possession, plus de sécurité pour le PSG à Marseille

Volontairement ou non, le PSG a cédé le ballon à l'OM pendant 45 minutes au Vélodrome ce dimanche. C'est pourtant lors de ce premier acte que les hommes de Mauricio Pochettino ont construit leur succès, sans particulièrement souffrir en en punissant leurs adversaires en transition (2-0).

«On a eu des situations, pas forcément des occasions de but.» Les regrets de l'entraîneur marseillais Nasser Larguet, dimanche soir au micro de Téléfoot, ont traduit une certaine impuissance de l'OM face à un PSG loin d'être transcendant mais qui avait décidé de resserrer quelques boulons au Vélodrome (2-0). Après avoir concédé 16 puis 19 tirs face à Lorient (2-3) puis Nîmes (3-0), le champion de France en titre a laissé moins de libertés à son rival (12 tirs, pour un total famélique de 0,48 xG). Le tout en passant une partie de la première période à courir après le ballon, avec un bloc médian assumé et une possession de balle de seulement 43%. Très inhabituel, mais c'est pourtant avant le repos que les Parisiens ont fait la différence en deux éclairs, l'un conclu par Kylian Mbappé (9e), l'autre par Mauro Icardi (24e). Après une demi-heure de jeu, Marco Verratti, positionné plus haut en l'absence de Neymar au coup d'envoi, n'avait tenté que... 9 passes !

Privé de l'influence de son Petit Hibou (mais pas de son activité défensive) balle au pied dans l'entrejeu, le PSG a donc subi plus qu'il n'en a l'habitude, mais en souffrant moins que dans ses dernières sorties. Il a même fallu qu'Idrissa Gueye ou Sergio Rico fassent preuve d'une fiabilité douteuse pour que quelques frissons parcourent un Vélodrome sans vie. Pourtant, les soucis du club de la capitale dans la verticalité n'ont pas tous disparu, quelques déplacements du trio d'attaque phocéen entre les lignes l'ayant rappelé sans conséquence. Alors, plan préparé ou subi ? «On ne laisse pas volontairement le ballon, coupait Marquinhos à la pause sur Canal Plus. Notre philosophie, c'est de contrôler le match, contrôler le ballon. Marseille joue bien, contrôle le match.»

Les positions moyennes des deux équipes dimanche, avec un PSG positionné en bloc médian. (Opta)

Après le repos, face à des Marseillais sans folie et peu à peu découragés, Marco Verratti et ses partenaires ont repris le contrôle (53% de possession en seconde période), auraient pu tuer le match après l'entrée de Neymar sur de nouvelles transitions rapides, et n'ont pas plus souffert lorsque l'OM a fait entrer Benedetto ou Luis Henrique, bien guidés par leur tandem de patrons Marquinhos-Kimpembe. En revanche, au moment de la sortie de Leandro Paredes (66e), Idrissa Gueye avait tenté plus de passes que l'Argentin (44 contre 43) et seulement une de moins que Verratti (45), ce qui démontre que Paris n'a pas vraiment pu jouer son jeu au Vélodrome. Assumé à défaut d'être totalement volontaire, ce scénario a en tout cas redonné un peu de sécurité à un bloc parisien trop facilement déchiré par ses précédents adversaires. Il s'agira de savoir reproduire ce type de performance à une altitude plus élevée. Dans dix jours, notamment, sur la pelouse du Camp Nou.

C.C.