pochettino (mauricio) (F.Faugere/L'Equipe)

Paris Saint-Germain : Les grands défis de Mauricio Pochettino

Si Mauricio Pochettino ne veut pas que son aventure parisienne ne se termine de la même manière que celle de Thomas Tuchel, il devra parvenir à relever certains défis que son prédécesseur a parfois peiné à compléter.

Imposer une philosophie de jeu durable

Bien sûr, le Paris Saint-Germain de Thomas Tuchel aura, par séquences, impressionné (victoire 3-0 face au Real Madrid en septembre 2019 et succès 2-1 face à Liverpool un an plus tôt, par exemple). Bien sûr, l'entraîneur allemand n'aura pas tout manqué et certaines de ses innovations tactiques ce seront avérées payantes. N'est-ce pas au milieu de terrain que Marquinhos a réalisé un brillant Final 8 ? N'est-ce pas Tuchel qui a positionné Neymar dans une position axiale avec succès ? N'est-ce pas l'Allemand qui a su se réinventer lors de la phase retour de l'édition en cours de la Ligue des champions pour arracher la qualification et la première place du groupe ? Quelques très gros coups, donc, une finale de Ligue des champions historique mais également une impression : celle d'un tâtonnement trop régulier. Pas aidé par les nombreuses blessures (nous y reviendrons), le technicien allemand n'aura jamais su (pu ?) imposer une philosophie de jeu marquée. L'une de celle qui vous permettrait de reconnaitre une équipe tous les week-ends au moindre coup d'oeil, quand bien même celle-ci ne jouerait jamais avec le même maillot. Un défi que Mauricio Pochettino devra relever s'il veut éviter de prolonger un sentiment qui habite nombre d'observateurs : à Paris, les résultats reposeraient depuis trop longtemps sur les performances de deux ou trois stars, pas sur une puissance collective. En bref, l'Argentin devra parvenir à rééditer les prouesses accomplies de l'autre côté de la Manche. Avec un groupe probablement moins facile à manager que celui des Spurs...

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Remettre le groupe sur pied

Un groupe dont l'ancien joueur du PSG et son staff vont devoir prendre soin. Et l'on ne parle pas ici des egos des uns et des autres. Physiquement, les joueurs de Tuchel ont trop souvent donné l'impression de tirer la langue (dernièrement face à Leipzig ou Lyon, par exemple) et l'entraîneur allemand devait, ces dernières semaines, sans cesse composer avec la désormais fameuse «zone rouge». Celle-là même qui l'empêchait régulièrement d'aligner d'entrée un Kylian Mbappé dont le département médical craignait qu'il se blesse. Un cercle vicieux - les joueurs en forme jouent trop souvent et finissent par ne plus l'être, forçant le staff à précipiter des retours - dont Pochettino et ses collaborateurs vont devoir s'extirper de toute urgence. Parce que les grosses échéances arriveront dès la mi-février (déplacement à Barcelone le 16), d'abord, et que Paris ne dispose pas de la même marge que l'année dernière dans l'Hexagone. Parce que la philosophie de jeu de l'Argentin - faite en grande partie d'intensité et de verticalité - est incompatible avec les méformes physiques.

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Se mettre Neymar dans la poche...

Cela tombe bien, la plupart des joueurs parisiens sont actuellement au soleil, en train de recharger les batteries et/ou de se vider la tête. Au premier rang desquels Neymar, parti passer du bon temps du côté de son Brésil chéri. Régulièrement décrié pour certaines de ses attitudes, le crack n'en demeure pas moins le facteur X de ce PSG-là. Et si Pochettino ne devra pas exclusivement s'en remettre au génie de son numéro 10, rien de grand ne pourra probablement être accompli sans son concours. N'est-ce pas le Ney qui a conduit le club à la première finale de C1 de son histoire ? N'est-ce pas lui qui peut à peu près tout créer à partir de rien ou pas grand-chose ? Tout coach, aussi élaboré son système soit-il, a, un jour ou l'autre, besoin d'un ou plusieurs éléments à même de s'émanciper du cadre pour forcer la décision. Qui plus est sur la scène européenne. Pour faire simple, l'Argentin devra, à l'instar de son prédécesseur allemand, parvenir à tisser un lien fort avec le Brésilien.

... Sans oublier Leonardo

Avec deux Brésiliens, convient-il probablement d'écrire. Car si Neymar pèse très lourd sur le pré, son compatriote Leonardo décide d'à peu près tout en coulisse. Et c'est en grande partie pour cela que Tuchel n'est plus l'entraîneur du PSG. Depuis le départ, ces deux-là ne se sont jamais vraiment entendus et la question n'était pas tant de savoir si l'entraîneur allemand finirait par se faire éjecter mais quand allait-il se voir indiquer la sortie. À Londres, Pochettino n'a jamais rien cédé au puissant Daniel Levy. À Paris, on ne saurait trop conseiller à l'Argentin d'accepter de mettre un peu d'eau dans son vin... - T. P.

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