fonte (jose) xeka (P.Lahalle/L'Equipe)

On a aimé... ou pas : le débrief de la 26e journée de Ligue 1 à la sauce FF

Après chaque journée de Ligue 1, FF.fr débriefe les matches à travers ce qui a plu ou non à la rédaction. Vingt-sixième épisode de la saison.

On a aimé

Brest-Lyon, l’autoroute du kif
Contrairement à Rudi Garcia, qui a préféré tacler la vétusté du stade Francis-le-Blé et qualifier de «kick and rush» l’approche de son adversaire en seconde période (il fallait oser), on s’est régalé de bout en bout devant Brest-Lyon (2-3), apéritif exquis de cette 26e journée. Les Bretons ont été plombés par leurs erreurs défensives ? Ils ont surtout affiché une détermination admirable et ont respecté leurs principes pour faire trembler l’OL jusqu'au bout, malgré un 0-3 sévère à la pause. Les Lyonnais se sont montrés fébriles ? On s’est surtout régalés à observer les déplacements coordonnés du trio Memphis-Aouar-Paqueta pour mieux exploiter les espaces, nombreux, dans le camp adverse. Les erreurs font partie du jeu, alors quand ce dernier est placé au centre des débats, les erreurs, on s’en fout !

La panenka de Gouiri 
Son équipe ne respire pas vraiment la confiance mais lui si. Alors que les Aiglons étaient menés 2-0 par Metz, l’attaquant obtenait un penalty et le convertissait d’une splendide panenka. Un geste osé compte tenu du besoin urgent de points pour son club, actuel 16e de Ligue 1. Venu de Lyon pour trouver du temps de jeu, Amine Gouiri exprime enfin toutes ses qualités cette saison. Percutant, décisif et souvent le meilleur Niçois sur la pelouse, ce n’est pas étonnant qu’il ait déjà inscrit neuf buts en Championnat. Quel gâchis que le groupe azuréen ne suive pas la trajectoire linéaire du Berjallien.

Un Renaud axial et ça Ripart pour les Crocos
Pascal Plancque ne devrait plus bouger. Depuis quelques matches déjà, le Nîmes Olympique se présente dans un 4-1-4-1 qui fonctionne plutôt bien. Dans le cœur du jeu, le trio Cubas-Deaux-Ripart tourne à merveille. Si l’icône nîmoise s’est enfin posée à ce poste de relayeur, ce n’est pas pour rien. S’il n’a pas la créativité d’un Yassine Benrahou, exilé sur le flanc droit, Renaud Ripart a les jambes, le coffre et l’efficacité offensive pour se projeter. Face à Bordeaux, bien aidé par un Cubas au four et au moulin, le Matador des Costières a encore frappé. Le gamin du cru est une fois de plus là dans les moments les plus chauds et les Crocos ont retrouvé du mordant avec ce replacement tactique. Buteur et leader de cette escouade, il sera d’autant plus précieux avec l’absence d’Anthony Briançon, blessé.

Le soulèvement de Fonte
«Je pense qu'il faut retenir la leçon, on est tombés sur une équipe supérieure à nous, on doit avoir beaucoup plus, j'insiste, beaucoup plus de maîtrise, de calme, de lucidité. J'ose espérer que c'est un accident.» Jeudi dernier, après la défaite amère des siens face à l'Ajax, Christophe Galtier avait été très déçu par ses joueurs et attendait forcément une réaction à Lorient. Elle est venue, et pas qu'un peu. Avec à la tête de cette révolte, un impeccable et inspirant José Fonte. Le Portugais, 38 ans en fin d'année, a été notamment l'auteur d'un but superbe et d'un tacle absolument parfait pour empêcher tout possible retour lorientais. Un leader increvable pour un LOSC en tête de la Ligue 1.

Kovac le magnifique
Une partition. Une certaine idée de l'organisation collective. L'illustration parfaite d'un match préparé et très bien préparé. Une symbiose. Des individualités à un niveau peut-être jamais atteint jusque-là en Ligue 1 (Ruben Aguilar, Axel Disasi, Aurélien Tchouaméni, Guillermo Maripan, Sofiane Diop). La Ligue 1, à l'image de Nantes-Marseille (voir plus bas), nous fait parfois tiquer par son niveau moyen, mais dimanche soir, ce fut un sacré pied. Il n'y a pourtant pas eu cinq, six ou sept buts et des actions dangereuses toutes les deux minutes. Mais l'illustration d'un projet monégasque redevenu très crédible désormais. Merci Monsieur Kovac.

On n'a pas aimé

Toujours en dessous, Doku
Il n’a que 18 ans, oui. Il est l’un des seuls à se démener devant à Rennes et ne devrait pas porter le costume de leader d’attaque, encore oui. Mais Jérémy Doku commence à en agacer plus d’un côté breton et c’est bien compréhensible. Si le gamin belge porte comme un fardeau l’étiquette de 25 millions d’euros sur son front et celle de remplaçant de l’excellent Raphinha parti à Leeds, il doit aussi apprendre à faire mûrir son jeu. Dans les premières prises de balle, dans les dribbles et la percussion, l’ancien d’Anderlecht a l’habitude de faire des différences mais ses choix derrière sont quasi tout le temps les mauvais. Sans parler de ses appels parfois à contresens du jeu… A Montpellier, Doku n’a jamais réussi à offrir un ballon décisif à ses partenaires d’attaque malgré quelques bonnes situations. Son bilan est pour le moment beaucoup trop maigre : zéro but et deux passes décisives en L1.

Bouanga, Cibois, Mandanda, bataille de boulettes géantes
Trois moments de solitude XXL ce week-end en Ligue 1. Chacun dans leur style, Denis Bouanga, Sébastien Cibois et Steve Mandanda se sont "illustrés". Et ils s'en seraient bien passés. Pour trois situations qui ont dû faire hurler leurs supporters. Dans les derniers instants d'une rencontre où les Verts venaient d'égaliser face à Reims, le Gabonais envoyait inexpliquablement le ballon dans les tribunes alors qu'il n'était pas à quatre mètres. A Francis-Le-Blé, le dernier rempart brestois offrait l'ouverture du score à Lucas Paqueta en ratant sa tentative de dribble. Enfin, à la Beaujoire, après une passe catastrophique et bien trop dangereuse d'Alvaro Gonzalez, le gardien de l'OM loupait carrément le ballon pour permettre à Ludovic Blas de faire mouche. Courage messieurs.

L'incroyable médiocrité de Nantes-Marseille
FF a pu vous en parler dans une sorte de billet samedi soir tellement cela a été difficile pour nos yeux. S'il y avait un Top 10 des plus mauvais matches de Ligue 1 au XXIe siècle, on parie sans trop trembler que ce Nantes-Marseille de la 26e journée de la saison 2020-21 rentrerait dedans. Et il serait possiblement très bien placé. Notamment au regard d'un premier acte d'une faiblesse inouïe où déchet technique, zéro prise de risque et créativité inexistante se mélangeaient pour donner un résultat proche du ridicule. Et la partie a pu légèrement (on ne va pas forcer non plus) se débloquer sur une bourde de Steve Mandanda. C'est dire.

Mbappé en pleine gueule de bois
Après le succès éclatant de Barcelone, Paris est redescendu durement sur terre dimanche face à Monaco (0-2). Avec Kylian Mbappé comme symbole de ce PSG coincé dans la machine collective monégasque. Niko Kovac avait le champion du monde 2018 dans son viseur. On l'a très vite vu, notamment autour du rôle de Ruben Aguilar, et le résultat est bien faiblard pour la star française. Rarement mis à contribution, il n'a su trouver sa place pour être véritablement utile. Et dès lors qu'il était dans la surface en position de faire mal, il manquait étrangement de vivacité et pouvait laisser Guillermo Maripan sauver les siens. Bilan : zéro tir ! Chose qui ne lui est arrivé que trois fois dans sa carrière lorsqu'il a été titulaire.

Lire : Les notes de PSG-Monaco