KOURICHI (NORDINE) dahleb (mustapha) (L'Equipe)

Mon match de légende : RFA-Algérie 1982, «l'impression d'être sur un volcan»

Dans le cadre du Top 50 des matches de légende à retrouver dans le nouveau numéro de France Football, nous vous avons invités à nous raconter VOTRE soirée inoubliable. Nouvel épisode avec l'une des plus belles pages de l'histoire du football algérien.

Ce 16 juin 1982, je ne suis pas tranquillement installé devant mon téléviseur, ni dans une tribune du stade de Gijon, mais inconfortablement assis devant un écran géant installé dans un chapiteau dressé Porte de La Villette à Paris. Le match projeté en direct sur ce grand écran est RFA-Algérie, comptant pour le premier tour du groupe 2 de la Coupe du monde 1982 en Espagne.

Belloumi et la folie

En attendant la liaison satellite, un orchestre oriental fait patienter la salle et l'ambiance est au rendez-vous. Mon père, à qui j'ai fait la surprise d'offrir un billet, me rejoint en quittant exceptionnellement son travail plus tôt que d'habitude. Au coup d'envoi, les spectateurs des premiers rangs continuent de danser, si bien que les images du match sont souvent masquées...

Au premier but de l'équipe d'Algérie, signé Madjer, une immense clameur retentit dans le chapiteau, toutes les chaises sont dégagées sur les côtés, et tout le monde reste debout. Mon père me parle mais j'ai bien du mal à entendre, les chants de supporters couvrent la sono. L'ambiance monte d'un cran. Les canettes de bière, au grand dam de mon père, circulent et des noms d'oiseaux volent à chaque décision défavorable de l'arbitre. Le but de Rummenigge calme à peine les ardeurs. Dans la foulée, Belloumi propulse le ballon dans la cage allemande et j'ai l'impression que nous sommes dans un volcan. Emporté par l'hystérie collective, je soulève mon père qui me fait comprendre aussitôt de le poser à terre car il ne se sent pas bien.

Belloumi, héros national. (L'Equipe)

L'orchestre se remet à jouer des rythmes endiablés. Je n'ai jamais connu une telle ambiance, un tel délire. Au coup de sifflet final, la victoire de l'équipe d'Algérie acquise, les supporters dansent et chantent sur le parvis de la Villette. Nous savourons ce spectacle, heureux et émus par l'exploit de notre équipe. Et ce n'est que plus tard que nous décidons de rentrer chez nous, dans le sud de la région parisienne. Au départ du terminus, les wagons du métro se remplissent de supporters canalisées par les agents de la RATP. Les tambourins, les trompettes, les drapeaux, les cris et les chants rendent l'atmosphère de la rame irréelle jusqu'à Porte d'Italie. Même si le wagon s'arrête à toutes les stations, il faut attendre celle de Châtelet pour que des voyageurs, incrédules, osent pénétrer dans notre rame ! La performance sportive, l'ambiance indélébile et les beaux moments partagés avec mon père font que ce match RFA-Algérie restera, pour moi, éternellement inoubliable.

Moulessehoul Sidi

Je n'ai jamais connu une telle ambiance, un tel délire. Au coup de sifflet final, la victoire de l'équipe d'Algérie acquise, les supporters dansent et chantent sur le parvis de la Villette.