sakho (mamadou) (A. Martin/L'Equipe)

Mon match de légende : France-Ukraine 2013, «une pure folie»

Dans le cadre du Top 50 des matches de légende à retrouver dans le nouveau numéro de France Football, nous vous avons invités à nous raconter VOTRE soirée inoubliable. Nouvel épisode avec un barrage de Coupe du monde resté dans l'histoire française.

19 novembre 2013. La France a perdu le barrage aller en Ukraine 2-0 quelques jours plus tôt et nos chances d'aller à la Coupe du monde au Brésil sont très faibles. Personne n'y croit autour de moi, et on me prend pour un fou d'aller tout de même au Stade de France, de faire quatre heures de route aller et le retour dans la nuit pour voir ce match. Mais, moi, j'y crois. J'en suis même certain : la France va gagner. Et elle va gagner 3-0. Je suis tellement sûr de moi que je crée un post Facebook où je nous imagine en finale face au Brésil le 13 juillet 2014. Tout le monde me prend pour un fou.

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Sakho, comme Thuram

Lorsque j'arrive aux abords du stade, grimé en bleu-blanc-rouge, je suis prêt à chanter pendant 90 minutes. Arrivé dans le stade, il n'y a pas encore grand monde. C'est calme mais les gens autour de moi y croient. Je ressens au fil des minutes une ambiance de victoire. Les drapeaux sont posés sur chaque siège, chacun le fait déjà voler au vent, ça chante une heure avant le coup d'envoi. Oui, ce soir va être spécial. Trente minutes avant le coup d'envoi, tout le monde est debout. Un tifo géant à l'entrée des joueurs, une Marseillaise memorable, le bleu, le blanc et le rouge partout. Au bout de vingt-deux minutes, Mamadou Sakho surgit tel Lilian Thuram en 1998 ! Le match est bien lancé. Nous ne nous rassoirons pas. L'ambiance devient encore plus folle : huit minutes plus tard, Karim Benzema marque. Fausse joie, il était hors-jeu. Mais cinq minutes après, pas de doute, il marque le second but. La France a rattrapé son retard de l'aller ! Les messages tombent sur mon téléphone : «J'aimerais être à ta place !», «On est tous fous devant la télé», «Tu avais raison !».
 

Les messages tombent sur mon téléphone : «J'aimerais être à ta place !», «On est tous fous devant la télé», «Tu avais raison !».

La mi-temps est presque la bienvenue pour se reposer. C'est tellement intense ! Mon cœur va lâcher. 72e minute : oui Mamadou est notre Lilian d'un soir. Il marque le troisième but. Le stade est en ébullition. On se saute dessus, on s'embrasse, je tape dans la main de gens que je ne connais pas. J'appelle mes parents, je suis dans un état second. Ma prédiction s'est réalisée. Une pure folie. Nous chantons avec les joueurs qui font leur tour d'honneur. J'oublie l'heure de RER à faire, les quatre heures de route. Je ne veux pas partir du Stade de France. Pour un match qui restera gravé à jamais.
Christophe Cire